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    Le cancer inflammatoire du sein est un type de cancer rare et agressif, nécessitant une prise en charge rapide. Ses symptômes, qui peuvent ressembler à ceux d’une inflammation du tissu mammaire (mastite), entraînent parfois un retard de diagnostic. Le traitement, intense et combiné, inclut la chimiothérapie, la chirurgie et la radiothérapie. 

    Qu’est-ce que le cancer inflammatoire du sein ?

    Le cancer inflammatoire du sein (CIS), aussi appelé de mastite carcinomateuse, est une forme particulièrement rare et agressive de cancer du sein. Il représente seulement 1 % et 4 % de tous les cancers du sein diagnostiqués. 

    Ce type de cancer progresse rapidement, en quelques semaines ou mois, et se distingue par ses symptômes atypiques. Il est souvent diagnostiqué à un stade avancé (stade III ou IV), alors qu’il s’est déjà propagé aux tissus voisins ou aux ganglions lymphatiques. De plus, il est souvent résistant aux traitements hormonaux traditionnels, compliquant ainsi la prise en charge.

    Le cancer inflammatoire du sein touche principalement les femmes jeunes, souvent avant même l’âge de 40 ans.

    Comme les autres types de cancers, il peut aussi survenir chez les hommes, mais généralement à un âge plus avancé. 

    Infographie sur le cancer inflammatoire du sein : définition, symptômes et traitement

    Quels sont les symptômes du cancer inflammatoire du sein ?

    Contrairement aux autres types de cancers du sein, le cancer inflammatoire du sein ne se manifeste pas par une masse palpable. Les signes sont plutôt ceux d’une inflammation, avec un sein rouge et enflé.

    Les principaux symptômes du cancer inflammatoire du sein sont les suivants :

    • Gonflement rapide d’un sein : augmentation de la taille du sein affecté (œdème), souvent accompagnée d’une sensation de lourdeur ;
    • Changements de couleur de la peau (érythème) : la peau du sein peut apparaître rouge, rose ou violacée, ou présenter des zones ressemblant à des hématomes ;
    • Épaississement de la peau : texture capitonnée, ayant un aspect de « peau d’orange » ;
    • Modifications cutanées : stries, ridules, bosses ou autres altérations visibles ;
    • Chaleur inhabituelle : le sein affecté peut sembler plus chaud que l’autre ;
    • Douleur ou sensibilité : douleurs, brûlures, démangeaisons ou sensibilité accrue du sein ;
    • Rétraction du mamelon : le mamelon peut s’aplatir ou se retourner vers l’intérieur (mamelon inversé) ;
    • Augmentation de la taille des ganglions lymphatiques : masses sous le bras (à l’aisselle) ou près de la clavicule.

    Ces symptômes sont causés par le blocage des vaisseaux lymphatiques dans la peau par les cellules cancéreuses, donnant au sein un aspect enflammé.

    Cancer inflammatoire du sein et mastite

    Si vous présentez l’un ou plusieurs de ces symptômes, cela ne signifie pas nécessairement que vous êtes atteinte d’un cancer. Mais, il est essentiel de consulter un médecin rapidement. 

    Ces signes sont parfois confondus avec ceux d’une infection du tissu mammaire, comme la mastite. Cette maladie étant plus fréquente, le médecin traitant peut d’abord suspecter une infection et prescrire des antibiotiques. 

    Si les symptômes persistent malgré le traitement, une nouvelle consultation est nécessaire.

    Reconnaître l’éruption cutanée du cancer inflammatoire du sein

    Une éruption cutanée peut être l’un des premiers signes du cancer inflammatoire du sein. Toutefois, elle est souvent confondue avec une irritation de la peau ou une réaction à une piqûre d’insecte.

    L’apparence de cette éruption varie selon le type de peau. Les personnes à peau foncée peuvent observer une éruption sombre ou violacée, tandis que celles à peau claire verront plutôt une éruption rose ou rouge. Dans certains cas, la peau présente déjà une texture de « peau d’orange ».

    Ce qui distingue cette éruption, c’est sa progression rapide. Elle apparaît et s’étend généralement en quelques semaines, voire en quelques jours ou heures. 

    Contrairement à une éruption bénigne, elle ne disparaît pas d’elle-même et nécessite une attention médicale immédiate.

    Quelles sont les causes du cancer inflammatoire du sein ?

    Les causes précises du cancer inflammatoire du sein ne sont pas encore clairement établies

    Contrairement à ce que son nom suggère, ce cancer n’est pas dû à une inflammation classique. 

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    La plupart des cas sont des carcinomes canalaires infiltrants. Cela signifie qu’ils prennent naissance dans les cellules des canaux galactophores, les conduits qui transportent le lait vers le mamelon. Des mutations dans l’ADN de ces cellules déclenchent une croissance et une division anormales, formant des cellules cancéreuses.

    Ces cellules cancéreuses migrent ensuite vers les vaisseaux lymphatiques de la peau du sein, où elles provoquent un blocage. Cette obstruction empêche le drainage normal du liquide lymphatique, entraînant une accumulation de liquide. Ce blocage est à l’origine des symptômes caractéristiques de la maladie, tels que le gonflement, les rougeurs et l’aspect en « peau d’orange ».

    Quels sont les facteurs de risque du cancer inflammatoire du sein ?

    Certaines personnes présentent un risque plus élevé de développer un cancer inflammatoire du sein. Les facteurs de risque sont les suivants : 

    • Sexe féminin : bien que les hommes puissent aussi être affectés, ce cancer touche principalement les femmes ;
    • Âge : la maladie est plus souvent diagnostiquée chez des femmes jeunes, généralement avant 40 ans. Il se déclare aussi souvent entre la quarantaine et la cinquantaine ;
    • Origine ethnique : les femmes afro-américaines sont plus à risque de développer ce type de cancer par rapport aux femmes caucasiennes ;
    • Obésité : les personnes en surpoids ou obèses présentent un risque accru de cancer inflammatoire du sein.

    Quels sont les stades du cancer inflammatoire du sein ?

    Le cancer inflammatoire du sein (CIS) est souvent diagnostiqué à des stades avancés, en raison de sa progression rapide. Contrairement aux autres formes de cancer du sein, le CIS est systématiquement classé au moins au stade III lors du diagnostic. Il est, en effet, quasiment impossible à détecter à un stade précoce, en raison de l’absence de tumeur palpable. 

    Voici les principaux stades du cancer inflammatoire du sein :

    • Stade IIIB : les cellules cancéreuses envahissent la peau du sein, provoquant des symptômes cutanés ;
    • Stade IIIC : le cancer se propage aux ganglions lymphatiques situés autour de la clavicule ou dans la poitrine ;
    • Stade IV : à ce stade, le cancer est métastatique. Les cellules cancéreuses se sont disséminées au-delà du sein et des ganglions lymphatiques voisins. Elles touchent d’autres parties du corps, telles que les organes internes ou les os.

    Comment est diagnostiqué le cancer inflammatoire du sein ?

    Le diagnostic du cancer inflammatoire du sein est complexe, car il n’y a généralement pas de masse palpable. En outre, les symptômes peuvent facilement être confondus avec ceux de la mastite. 

    Le processus de diagnostic comprend plusieurs étapes clés, incluant examens cliniques, imagerie médicale et biopsies.

    Examen clinique

    Le diagnostic débute par un examen physique minutieux. Le médecin recherche des signes visibles caractéristiques du cancer inflammatoire du sein :

    • rougeurs, 
    • œdème, 
    • chaleur inhabituelle du sein, 
    • texture inhabituelle (« peau d’orange »). 

    Le cancer inflammatoire du sein est suspecté lorsque : 

    • ces signes sont d’apparition récente (moins de six mois) et rapide ;
    • l’érythème (rougeur) couvre au moins un tiers du sein.

    Imagerie médicale

    Les examens d’imagerie sont indispensables pour observer les changements internes du sein. Les tests suivants sont les plus couramment effectués :

    • Mammographie : bien que souvent utilisée, elle ne peut pas toujours détecter le cancer inflammatoire du sein, surtout si le tissu mammaire est dense. Cependant, elle peut révéler un épaississement de la peau ;
    • Échographie mammaire : cette technique utilise des ondes sonores pour créer des images de l’intérieur du sein et des tissus environnants. Elle permet de voir si le cancer s’est propagé aux tissus voisins ou aux ganglions lymphatiques ;
    • IRM mammaire : l’IRM est utilisée pour obtenir des images plus détaillées, en particulier lorsque d’autres tests ne fournissent pas suffisamment d’informations. Elle est utile pour évaluer l’étendue du cancer.
    • Scanner (CT scan) ou tomographie par émission de positons (PET scan) : parfois réalisé pour détecter une éventuelle propagation du cancer à d’autres parties du corps.

    Biopsie

    La biopsie est essentielle pour confirmer le diagnostic. Elle consiste à prélever un échantillon de tissu mammaire ou de peau affectée, pour l’analyser en laboratoire. 

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    Le type de biopsie varie en fonction des observations initiales :

    • Biopsie percutanée au trocart : utilisée pour prélever un échantillon de tissu mammaire, à l’aide d’une aiguille large et creuse ;
    • Biopsie à l’emporte-pièce : cette méthode consiste à prélever un petit fragment de peau du sein pour analyser la présence de cellules cancéreuses dans les vaisseaux lymphatiques cutanés.

    Les résultats de la biopsie permettent de confirmer la présence d’un cancer et d’en déterminer le stade. 

    En outre, les analyses des prélèvements servent à évaluer certains marqueurs spécifiques qui influencent le choix du traitement :

    • récepteurs hormonaux (récepteurs des œstrogènes et de la progestérone) ;
    • protéine HER2.

    Quel traitement pour le cancer du sein inflammatoire ? 

    Le traitement du cancer inflammatoire du sein est intensif et combine plusieurs méthodes, en raison de la nature agressive de la maladie

    Chimiothérapie pour le cancer inflammatoire du sein

    La chimiothérapie est souvent le premier traitement administré. 

    Appelée traitement néoadjuvant, elle vise à réduire la taille de la tumeur avant l’intervention chirurgicale, facilitant ainsi son retrait. Elle peut être administrée par voie intraveineuse ou orale. 

    Après la chirurgie, une chimiothérapie adjuvante supplémentaire peut être prescrite pour éliminer les cellules cancéreuses restantes et diminuer le risque de récidive du cancer.

    Chirurgie 

    Une fois la chimiothérapie effectuée, deux types d’opérations sont souvent réalisées :

    • Mastectomie complète : cette intervention consiste à retirer l’ensemble du sein touché. L’ablation concerne à la fois les structures internes, comme les lobules et les canaux galactophores, et une partie de la peau, avec le mamelon et l’aréole ;
    • Curage ganglionnaire axillaire : cette procédure consiste à enlever les ganglions lymphatiques sous le bras, près du sein affecté.

    Dans ce type de cancer, des traitements conservateurs (visant à épargner une partie du sein) ne sont généralement pas possibles. En cause : la rapidité de propagation de la maladie.

    Radiothérapie

    Après la chirurgie, une radiothérapie est souvent administrée pour cibler les cellules cancéreuses qui pourraient subsister dans la paroi thoracique ou dans les ganglions lymphatiques. 

    La radiothérapie utilise des rayons à haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses restantes et réduire le risque de récidive.

    Thérapies ciblées et hormonales

    Selon les caractéristiques des cellules cancéreuses, des thérapies ciblées et hormonales peuvent également être utilisées. Elles exploitent les faiblesses spécifiques des cellules cancéreuses, aidant à stopper leur croissance et leur propagation.

    Par exemple, si les cellules cancéreuses produisent trop de la protéine HER2 (cancer HER2 positif), des traitements ciblés tels que le trastuzumab (Herceptin) peuvent être administrés

    En outre, si les cellules cancéreuses possèdent des récepteurs hormonaux (des œstrogènes ou de la progestérone), l’hormonothérapie peut être prescrite. Les médicaments utilisés visent à bloquer ces hormones et à empêcher la croissance du cancer.

    Immunothérapie et essais cliniques

    Dans certains cas, notamment pour les cancers avancés ou réfractaires, l’immunothérapie peut être envisagée. Ce traitement médicamenteux aide le système immunitaire de l’organisme à identifier et à combattre les cellules cancéreuses. 

    La patiente est parfois encouragée à participer à des essais cliniques pour accéder à de nouveaux traitements prometteurs.

    Quel pronostic avec un cancer inflammatoire du sein ?

    Le cancer inflammatoire du sein est particulièrement agressif et a tendance à se propager rapidement, ce qui rend le pronostic moins favorable que pour d’autres types de cancers du sein. 

    En France, le taux de survie à 5 ans d’une patiente diagnostiquée avec un cancer inflammatoire du sein se situe entre 30 % et 50 %. Il est largement inférieur à celui des formes plus courantes, comme le cancer du sein hormono-dépendant (90 %). 

    Ce pronostic plus sombre s’explique aussi par le fait qu’il est souvent détecté à un stade avancé et qu’il existe un risque plus élevé de récidive après le traitement.

    Le taux de survie à 5 ans représente le pourcentage de patients encore en vie cinq ans après leur diagnostic.

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    Avatar auteur, Yaël A.
    Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

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