Douleur thoracique, essoufflement, faiblesse… Une maladie cardiovasculaire peut avoir un fort impact sur votre qualité de vie. Dans ses formes aiguës (comme l’infarctus et l’AVC), elle constitue même souvent une urgence médicale. S’il existe de nombreuses pathologies touchant le système cardiovasculaire, leurs facteurs de risque sont souvent les mêmes. La plupart peuvent être modifiés, permettant ainsi de prévenir ces conditions qui touchent des millions de Français !
Qu’est-ce qu’une maladie cardiovasculaire ?
Une maladie cardiovasculaire est un trouble atteignant le cœur ou la circulation sanguine. Le terme fait référence à de nombreuses pathologies du système cardiovasculaire, les plus connues étant les maladies cardiaques (infarctus du myocarde…) et les accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Le système cardiovasculaire, aussi appelé appareil circulatoire, inclut le cœur et les vaisseaux sanguins (artères, veines et capillaires). Il a pour rôle de transporter le sang, chargé d’oxygène et de nutriments, entre le cœur et l’ensemble des organes et extrémités de notre corps.
On parle aussi de maladie cardioneurovasculaire, car elle peut toucher n’importe quelle partie du système sanguin : cœur, cerveau, membres inférieurs, appareil digestif, reins, etc.
Les MCV en chiffres :
Les maladies cardiovasculaires sont la 1re cause de mortalité dans le monde. En France, elles arrivent en 2e position, après le cancer, dans la population générale. Elles demeurent toutefois la 1re cause de décès chez les femmes et les personnes de plus de 65 ans.
L’Hexagone fait partie des pays d’Europe où la mortalité cardiovasculaire est la plus faible. Ces maladies ont tout de même entraîné 140 000 décès en 2021 (Santé publique France, 2025).
Quelles sont les causes de la maladie cardiovasculaire ?
Les maladies cardiovasculaires peuvent avoir différentes causes. La plus connue est l’athérosclérose, mais il en existe d’autres, telles que les anomalies congénitales.
L’athérosclérose et ses complications
Les maladies cardiovasculaires sont principalement dues à l’athérosclérose, une accumulation de graisses sur les parois des artères.
Les dépôts de lipides (mauvais cholestérol) dans les vaisseaux sanguins se chargent peu à peu d’autres substances (glucides, cellules sanguines, calcium…). Ces amas forment alors des plaques d’athérome. Avec le temps, les plaques grossissent et durcissent, bloquant l’artère et diminuant le débit sanguin. Résultat : les organes (cœur, cerveau, membres inférieurs…) ne reçoivent plus l’oxygène et les nutriments dont ils ont besoin pour fonctionner correctement.
- Les plaques d’athérome peuvent être stables, c’est-à-dire qu’elles évoluent lentement et peuvent être prises en charge efficacement si elles sont détectées à temps.
- Lorsqu’elles sont instables, elles risquent de se rompre avant même d’obstruer la circulation sanguine. La rupture d’une plaque d’athérome provoque la formation d’un thrombus (caillot sanguin), pouvant entraîner un accident cardiovasculaire aigu, comme un infarctus du myocarde ou un AVC.
Les autres causes de maladies cardiovasculaires
Certaines maladies cardiovasculaires ne sont pas liées à l’athérosclérose et peuvent être d’origine :
- congénitale, dues à des malformations présentes dès la naissance ;
- génétique, comme certaines cardiomyopathies (atteintes du muscle cardiaque) ;
- dégénérative, en lien avec le vieillissement, comme diverses maladies valvulaires (touchant les valves du cœur) ;
- électrique, résultant d’un dysfonctionnement de l’activité électrique du cœur, comme certaines arythmies (troubles du rythme cardiaque).
Quelles sont les différentes maladies cardiovasculaires ?
Le terme maladie cardiovasculaire regroupe de très nombreuses pathologies. Certaines sont très fréquentes au sein de la population française (cardiopathies ischémiques), tandis que d’autres sont plus rares (anévrisme de l’aorte, etc.).
Les maladies coronaires — pathologies des artères du cœur
Les cardiopathies coronariennes (ou maladies coronaires) sont les maladies cardiovasculaires les plus fréquentes. Elles sont dues à un rétrécissement ou à une obstruction des artères coronaires, qui alimentent le muscle cardiaque en sang.
Également appelées cardiopathies ischémiques, elles touchent trois millions de Français (près de 6 % de la population adulte) et causent quelque 30 000 décès par an.
En fonction de la gravité de l’ischémie (obstruction de l’artère), on distingue les conditions suivantes :
- L’angine de poitrine (angor) — douleur thoracique due à une diminution de l’irrigation sanguine du muscle cardiaque par les artères coronaires. Les symptômes de l’angor stable se manifestent à l’effort et disparaissent généralement après 5 à 15 minutes de repos ou la prise de médicaments (trinitrine) ;
- L’angine de poitrine instable — on parle d’angor instable quand les douleurs thoraciques sont nouvelles, surviennent au repos, ou deviennent plus fréquentes et prolongées. Il s’agit d’une urgence médicale, car elle peut annoncer un infarctus du myocarde ;
- L’infarctus du myocarde — aussi appelé « crise cardiaque », il est dû à une obstruction totale d’une artère coronaire, interrompant le débit sanguin (ischémie). S’il n’est pas pris en charge immédiatement, les cellules de la région du muscle cardiaque privée d’oxygène meurent. Cette nécrose peut entraîner des lésions irréversibles. L’infarctus du myocarde se traduit par une douleur thoracique soudaine et en étau, pouvant irradier notamment dans les bras (surtout le gauche), la mâchoire ou le dos. La douleur ne change pas avec les mouvements ou le repos. Elle peut être accompagnée de pâleur, essoufflement, sueurs, palpitations, nausées, faiblesse ou angoisse.
Les autres maladies cardiaques
Si la maladie coronaire est la plus fréquente, le cœur peut être affecté par d’autres pathologies cardiovasculaires, parfois moins connues, mais tout aussi graves :
- Cardiomyopathie (maladie du muscle cardiaque), souvent asymptomatique ou se manifestant principalement par une faiblesse générale et un essoufflement ;
- Insuffisance cardiaque : une difficulté du cœur à se contracter ou à se relâcher correctement, provoquant un essoufflement et une rétention de liquide. En 2022, près de 1,4 million de Français étaient concernés et la pathologie a entraîné environ 25 000 décès ;
- Cardiopathie congénitale : ce terme désigne un ensemble d’anomalies de la structure du cœur présentes dès la naissance. La plus courante est la communication interventriculaire (CIV). Normalement, la paroi (septum) séparant les deux ventricules du cœur est hermétique. Dans la CIV, il existe un orifice dans cette cloison, permettant au sang de passer directement d’un côté à l’autre, ce qui peut surcharger les poumons et le cœur. Cette malformation représente environ un tiers des cardiopathies congénitales ;
- Valvulopathies cardiaques : dysfonctionnement de l’une des quatre valves cardiaques, souvent dû à un rhumatisme articulaire aigu consécutif à une infection bactérienne à streptocoque. Lorsque les valves cardiaques ne s’ouvrent pas suffisamment pour permettre au sang de circuler correctement, on parle de sténose. Si elles ne se ferment pas bien et laissent le sang refluer, il s’agit d’une insuffisance valvulaire (ou régurgitation). Enfin, lorsque les valves se bombent ou retombent dans l’oreillette, on parle de prolapsus valvulaire ;
- Péricardite : inflammation du péricarde, la membrane entourant le cœur. Elle se traduit par une douleur thoracique soudaine et prolongée, aggravée par l’inspiration profonde ou la position allongée sur le dos ;
- Arythmie : trouble du rythme cardiaque, se manifestant par des battements trop rapides, trop lents ou irréguliers. La fibrillation atriale (FA) est l’arythmie la plus fréquente. Elle est due à un dysfonctionnement des oreillettes (atria) et entraîne un rythme cardiaque irrégulier. La FA constitue la principale cause des infarctus cérébraux (AVC ischémiques), étant impliquée dans environ un tiers des cas. En France, elle touche quelque 700 000 personnes.
Les maladies cérébro-vasculaires — conditions touchant le cerveau
Les maladies cérébro-vasculaires sont des pathologies dues à une atteinte des vaisseaux sanguins qui irriguent le cerveau.
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont le type de pathologie cérébro-vasculaire le plus fréquent. En 2022, la prévalence de l’AVC en France était estimée à plus d’un million de cas, soit 2 % de la population adulte et 12 % parmi les personnes âgées de 85 ans et plus. Près de 31 000 décès associés à un AVC ont été enregistrés en 2022, les patients étant âgés en moyenne de 79 ans chez les hommes et 85,5 ans chez les femmes.
Il existe deux types d’AVC :
- L’accident vasculaire cérébral ischémique (environ 80 % des cas) est dû à l’obstruction d’une artère. L’ischémie peut être causée par une plaque d’athérome se formant directement dans une artère du cerveau ou par un caillot qui s’est détaché d’une plaque située ailleurs dans le corps ;
- L’accident vasculaire cérébral hémorragique est causé par la rupture d’un vaisseau sanguin, entraînant un saignement dans le cerveau. Cette hémorragie comprime les tissus cérébraux à l’intérieur du crâne, ce qui peut endommager durablement les fonctions neurologiques. Ce type d’AVC est souvent dû à une hypertension artérielle mal contrôlée.
Les trois principaux signes de l’AVC sont les suivants :
- Paralysie ou faiblesse soudaine d’un membre, surtout d’un côté du corps ;
- Paralysie ou faiblesse soudaine des muscles du visage ;
- Confusion soudaine, difficultés à s’exprimer ou à comprendre,
Bon à savoir : en cas de Visage paralysé, Inertie d’un membre ou Trouble du langage, il convient d’appeler le 15 En urgence (bilan VITE). Un seul signe suffit.
Si les symptômes de l’AVC sont temporaires (une quinzaine de minutes), il peut s’agir d’un accident ischémique transitoire (AIT), nécessitant aussi un examen à l’hôpital.
Les pathologies des vaisseaux : maladies aortiques et artérielles périphériques
Les maladies artérielles périphériques regroupent les atteintes des artères situées en dehors du cœur et du cerveau, principalement celles des membres inférieurs. Elles incluent notamment les troubles suivants :
- artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) ;
- occlusion d’autres artères périphériques (digestives, rénales, sous-clavières…) ;
- anévrismes et dissection d’artères de moyen calibre (iliaques, fémorales…).
Les maladies aortiques font référence aux anévrismes et dissections de l’aorte, la plus grosse artère de l’organisme, qui part du cœur et transporte le sang vers tous les organes. Lorsqu’elle se dilate (anévrisme) ou se déchire (dissection), des complications graves, voire mortelles peuvent survenir.
Dans la majorité des cas, ces pathologies sont causées par l’athérosclérose, un rétrécissement des artères lié à l’accumulation de dépôts graisseux.
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est la plus fréquente de ce groupe de maladies. Elle se manifeste par des douleurs sourdes ou des crampes dans les jambes à la marche (claudication intermittente), qui s’atténuent au repos.
En 2022, l’AOMI a concerné plus de 770 000 personnes en France, avec plus de 1 900 décès, contre environ 21 100 cas de dissection aortique, responsables de près de 1 200 décès.
La maladie veineuse thrombo-embolique (MVTE)
La maladie veineuse thrombo-embolique (MVTE) est due à la formation d’un caillot dans la circulation sanguine. En 2022, elle a concerné près de 900 000 patients et entraîné environ 3 700 décès.
Les deux formes principales de la MVTE sont les suivantes :
- la thrombose veineuse profonde (TVP) ou phlébite profonde — forme la plus courante, elle est due à la formation d’un caillot dans les veines des membres inférieurs. Elle se traduit souvent par un mollet douloureux, chaud et gonflé ;
- l’embolie pulmonaire (EP) — complication de la TVP, cette condition est une cause importante de mortalité cardiovasculaire. Un caillot (thrombus) se détache et remonte dans le système veineux entraînant une obstruction de l’artère pulmonaire ou de l’une de ses branches. L’EP se manifeste par un essoufflement, une douleur thoracique et une tachycardie (pouls rapide).
Quels sont les symptômes d’une maladie cardiovasculaire ?
Les symptômes des maladies cardiovasculaires dépendent de la pathologie spécifique. Toutefois, les signes suivants sont les plus fréquents :
- douleur thoracique,
- essoufflement (dyspnée),
- douleur ou inconfort dans les membres,
- nausée,
- fatigue,
- faiblesse,
- sueurs froides.
Les symptômes peuvent aussi être différents selon le sexe du patient. Par exemple, si l’infarctus du myocarde se manifeste généralement par une douleur thoracique en étau chez l’homme, il est souvent plus discret chez la femme. Celle-ci peut présenter seulement un essoufflement et une nausée.
Quels sont les facteurs de risque cardiovasculaire ?
Les facteurs de risque cardiovasculaire sont multiples. Certains sont modifiables et d’autres non.
Les facteurs de risque cardiovasculaire non modifiables
Les facteurs de risque non modifiables sont démographiques et génétiques :
- âge — le risque augmente avec l’âge ;
- sexe — les maladies cardiovasculaires touchent les hommes plus tôt que les femmes, avec une mortalité 3 à 4 fois plus élevée avant 65 ans. En moyenne, les accidents surviennent 10 ans plus tôt chez l’homme. Toutefois, au total, les femmes sont légèrement plus nombreuses à en décéder ;
- hérédité — les antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire précoce augmentent les risques de développer une telle condition.
Les facteurs de risque cardiovasculaire modifiables
Les facteurs de risque modifiables sont surtout comportementaux :
- tabagisme — les fumeurs ont un risque de développer une maladie cardiovasculaire multiplié par 2 ou 3, selon la pathologie, par rapport aux non-fumeurs. Le tabac est responsable de 73 000 décès par an, le quart étant d’origine cardiovasculaire ;
- hypercholestérolémie — le mauvais cholestérol est le principal facteur de risque de la maladie coronarienne. Il favorise le dépôt de lipides dans les artères (athérosclérose) à l’origine de nombre des maladies cardiovasculaires. Un taux élevé de triglycérides (autre type de lipides) augmente aussi les risques ;
- hypertension artérielle — elle touche entre 2 et 3 Français sur 10. L’HTA endommage les parois des artères. Plus la pression artérielle est élevée, plus le risque cardiovasculaire augmente. L’HTA affecte plus particulièrement le cœur, le cerveau et les reins ;
- diabète — qu’il soit de type 1 ou de type 2, il multiplie par 2 à 3 le risque de développer une maladie cardiovasculaire ;
- sédentarité — le manque d’activité physique est responsable d’un déséquilibre énergétique entre apports et dépenses caloriques. Il entraîne un surpoids et accroît les risques de MCV. On constate une hausse de 8 à 24 % des décès d’origine cardiovasculaire chez les personnes passant plus de 10 h par jour assises ;
- obésité et surpoids — un tour de taille (périmètre ombilical) élevé (≥ 94 cm pour un homme, ≥ 80 cm pour femme) est associé à une hausse du risque cardiovasculaire. On parle d’obésité centrale ;
- alcool — une consommation importante d’alcool augmente le risque d’hypertension artérielle, d’arythmie et d’AVC hémorragique ;
- stress et dépression ;
- troubles du sommeil ;
- consommation de cannabis et de drogues illicites.
Bon à savoir : le syndrome métabolique est un facteur de risque cardiovasculaire majeur. Il se définit par une obésité centrale accompagnée d’au moins deux des facteurs suivants :
- triglycérides > 1,50 g/L,
- bon cholestérol HDL-C < 0,40 g/L pour un homme, < 0,50 g/L pour une femme,
- tension artérielle ≥ 130/85 mmHg,
- hyperglycémie > 1 g/L ou diabète de type 2.
Comment prévenir les maladies cardiovasculaires ?
La prévention des maladies cardiovasculaires repose sur la réduction des facteurs de risque modifiables, grâce à une amélioration du mode de vie. Les mesures recommandées sont notamment les suivantes :
- alimentation équilibrée (manger plus de fruits et légumes, remplacer la viande rouge par du poisson, réduire la consommation de sel, éviter les boissons sucrées…) ;
- activité physique régulière (au moins 30 minutes par jour) ;
- arrêt du tabac ;
- modération de la consommation d’alcool…
Sources
Santé publique France (2025). Épidémiologie des maladies cardiovasculaires en France. Bulletin épidémiologique hebdomadaire.
Collège National des Enseignants de Cardiologie (CNEC). (2022). Médecine cardiovasculaire – Réussir son DFASM. Référentiels des Collèges. Elsevier Masson.
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