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    L’insuffisance cardiaque est la première cause d’hospitalisation chez les adultes en France. Les personnes âgées sont les plus concernées, avec 15 % des plus de 80 ans en décédant chaque année. Il est important de comprendre les mécanismes de cette pathologie cardio-vasculaire pour mieux la prévenir.

    Qu’est-ce que l’insuffisance cardiaque ?

    L’insuffisance cardiaque est une incapacité du muscle cardiaque à pomper suffisamment de sang pour alimenter l’ensemble de l’organisme.

    Dans un cœur sain, les veines véhiculent le sang pauvre en dioxygène des organes et tissus vers le côté droit cœur. Le sang est pompé à travers l’artère pulmonaire pour une réoxygénisation par les poumons. De là, le sang retourne vers le côté gauche du cœur et est expulsé du ventricule vers l’aorte pour une redistribution dans le corps.

    Certaines maladies, présentes chez les personnes âgées, comme l’insuffisance coronarienne (rétrécissement d’artère dans le cœur) ou l’hypertension artérielle, affaiblissent le cœur ou épaississent les parois des ventricules. Au début, le cœur trouve des moyens de compenser et d’assurer le débit cardiaque. Mais, peu à peu, les changements physiologiques empêchent le cœur de réguler sa fréquence ou son débit.

    Cette situation appelée insuffisance cardiaque se manifeste d’abord à l’effort, le muscle cardiaque travaillant plus dur. À un stade plus avancé, la défaillance cardiaque intervient aussi au repos.

    L’insuffisance cardiaque ne concerne pas seulement les personnes âgées, même si elles sont plus touchées. Un million de Français de tout âge en sont atteints. Tous les dix ans, entre l’âge de 40 et 80 ans, la prévalence de l’insuffisance cardiaque double (selon la Fédération cardiaque de cardiologie). Environ 15 % des personnes âgées de 80 ans et plus décèdent des suites d’une insuffisance cardiaque chaque année.

    Les différents types d’insuffisance cardiaque
    Type d’insuffisance cardiaque
    Description
    Symptômes principaux
    Insuffisance cardiaque gauche
    Touche le ventricule gauche.

    Résultat : déficit de sang oxygéné envoyé à l’organisme.

    Insuffisance cardiaque systolique : les parois ventriculaires s’étirent et s’amincissent, perdant leur capacité à se contracter et à pomper le sang.

    Insuffisance cardiaque diastolique : les parois s’épaississent, les ventricules perdent leur flexibilité et se rétrécissent, empêchant le remplissage du sang dans le cœur.
    Les poumons s’engorgent de sang.

    Résultat :
    – Fatigue
    – Difficulté à respirer (dyspnée)
    Insuffisance cardiaque droite
    Touche le ventricule droit, souvent en conséquence d’une IC gauche ou d’une maladie pulmonaire (embolie pulmonaire, bronchite chronique…)

    Résultat : le cœur ne parvient pas bien à pomper le sang vers les poumons, où il doit être réoxygéné.
    Le sang non oxygéné a tendance à retourner dans le ventre, les jambes et les pieds.

    Résultat :
    – Chevilles et jambes enflées,
    – Ventre gonflé,
    – Dilatation des veines du cou

    Quels sont les symptômes de l’insuffisance cardiaque ?

    Les symptômes de l’insuffisance cardiaque les plus fréquents chez les personnes âgées, comme chez les plus jeunes, sont les suivants :

    • essoufflement (dyspnée) ou difficulté à respirer,
    • œdèmes (jambes, pieds et chevilles surtout),
    • gain de poids rapide et inexpliqué,
    • fatigue.

    Lorsque ces quatre signes sont cumulés ou apparaissent subitement ils sont particulièrement évocateurs d’une insuffisance cardiaque. Ces symptômes sont des signaux d’alerte. 

    L’insuffisance cardiaque entraîne d’autres symptômes : 

    • toux chronique ou respiration sifflante,
    • étourdissements,
    • ascite (gonflement de l’abdomen),
    • nausée,
    • perte d’appétit,
    • fréquence cardiaque élevée ou irrégulière,
    • confusion ou désorientation,
    • difficulté à se concentrer…

    Si plusieurs de ces signes se cumulent, il est important de consulter votre médecin traitant pour faire un bilan. D’autres troubles, plus ou moins importants, peuvent entraîner des symptômes similaires chez les personnes âgées. Seul le médecin peut faire la différence.

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    Il faut savoir que les symptômes de l’insuffisance cardiaque sont moins spécifiques chez les personnes âgées. Par exemple : les jambes enflées, car l’insuffisance veineuse chronique est courante chez les aînés.

    Un changement de l’état mental est courant chez les personnes âgées souffrant d’insuffisance cardiaque, en particulier chez celles atteintes de démence vasculaire ou d’une maladie d’Alzheimer latente.

    Infographie sur l'insuffisance cardiaque : symptômes, causes, traitement...

    Comment est diagnostiquée l’insuffisance cardiaque chez les seniors ?

    Le diagnostic de l’insuffisance cardiaque chez les personnes âgées commence par un examen clinique. L’étude des antécédents médicaux et un examen physique approfondi sont importants avant de passer à des tests spécifiques. Le médecin traitant ou le cardiologue vérifiera aussi l’éventuelle présence de facteurs de risque.

    Les examens effectués chez les personnes âgées pourront comprendre les tests suivants :

    • électrocardiogramme (ECG) : l’examen enregistre l’activité électrique du cœur. Il recherche une éventuelle arythmie cardiaque, une tachycardie ou les séquelles d’un infarctus,
    • échographie cardiaque (échocardiogramme) : pour mesurer la fraction d’éjection du ventricule gauche (indicateur de la capacité de pompage du sang par le cœur) et révéler d’éventuelles anomalies structurelles du cœur,
    • radiographie thoracique (cœur et poumons) : pour rechercher une congestion pulmonaire ou des anomalies du cœur. Chez les personnes âgées, son interprétation peut néanmoins être biaisée par une maladie pulmonaire chronique ou des malformations de la colonne vertébrale, comme la scoliose,
    • dosage du BNP : le taux de BNP dans le sang est élevé chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque.

    Quels sont les facteurs de risque de l’insuffisance cardiaque chez les personnes âgées ?

    Les facteurs de risque de l’insuffisance cardiaque chez les personnes âgées sont sensiblement les mêmes que chez les patients plus jeunes :

    • hypertension artérielle : elle fait travailler le cœur plus dur,
    • maladie coronarienne : le rétrécissement des artères vascularisant le cœur réduit l’apport en sang au muscle cardiaque,
    • diabète : il accroît les risques d’avoir de l’hypertension artérielle et une maladie coronarienne,
    • infarctus : les séquelles d’un infarctus peuvent affaiblir le muscle cardiaque,
    • obésité : elle est souvent associée avec l’hypertension et le diabète,
    • médicaments : certains traitements médicamenteux, notamment des médicaments contre le diabète et certains traitements du cancer, augmentent les risques d’IC,
    • facteurs liés au mode de vie : tabagisme, alcool, alimentation riche en sel et sédentarisme sont néfastes pour le cœur.

    Quelles sont les causes de l’insuffisance cardiaque ?

    Plusieurs maladies peuvent endommager ou affaiblir le cœur des personnes âgées et causer une insuffisance cardiaque :

    • infarctus,
    • maladie coronarienne,
    • maladies des valves (clapets séparant les cavités du cœur),
    • maladies des poumons (hypertension artérielle pulmonaire…),
    • cardiopathie ischémique (maladie du muscle cardiaque),
    • myocardite (inflammation du myocarde).

    Comment prévenir l’insuffisance cardiaque ?

    Pour prévenir l’insuffisance cardiaque chez les personnes âgées, il est important d’agir sur les facteurs de risque dépendant du mode de vie (tabagisme, obésité…).

    Maintenir un taux de cholestérol adapté et une bonne tension artérielle est essentiel pour la santé cardiaque.

    Comme d’habitude, le duo gagnant pour protéger son cœur reste :

    Quel traitement en cas d’insuffisance cardiaque chronique ?

    Le traitement de l’insuffisance cardiaque chronique repose sur plusieurs approches complémentaires :

    • prise en charge des causes et facteurs de risque,
    • changements de mode vie,
    • traitement médicamenteux,
    • suivi médical régulier.
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    Traitement des causes et prévention de l’aggravation

    Pour ralentir l’évolution de l’insuffisance cardiaque et prévenir les complications, il est important de traiter les causes sous-jacentes :

    • Gestion des facteurs de risque cardio-vasculaire : contrôle et stabilisation de la tension artérielle, du cholestérol et du diabète. Interruption du tabagisme et de l’alcool ;
    • Traitement des maladies cardiaques existantes : réparation des valves cardiaques défectueuses, contrôle des troubles du rythme cardiaque ;
    • Surveillance de certains traitements : la chimiothérapie, par exemple, peut être toxique pour le cœur.

    Hygiène de vie

    Des changements du quotidien sont généralement préconisés pour gérer l’insuffisance cardiaque :

    • Réduire le sel de l’alimentation :
      • Éviter d’ajouter du sel à table et lors de la cuisson.
      • Limiter les aliments riches en sel (charcuteries, plats préparés, fromages salés).
      • Essayer de ne pas dépasser 5 à 6 g de sel par jour.
    • Surveiller le poids et les symptômes de l’IC :
      • Le patient est invité à se peser régulièrement. En cas de prise de poids de 2 à 3 kg en quelques jours, il doit consulter son médecin rapidement.
      • Le patient doit être attentif à l’aggravation de l’essoufflement ou à l’apparition d’œdèmes.
    • Arrêter l’alcool et le tabac :

    L’alcool et le tabac sont nocifs pour le cœur. Il est recommandé de les arrêter complètement.

    • Effectuer une activité physique adaptée :

    Il est important de pratiquer une activité régulière comme la marche, à un rythme n’entraînant pas d’essoufflement.

    • Se faire vacciner :

    Les vaccins contre la grippe, la COVID-19 et le pneumocoque sont recommandés pour éviter les infections pouvant aggraver l’état du patient.

    Suivi médical régulier

    • Consulter régulièrement le médecin traitant et le cardiologue : un suivi étroit permet d’ajuster les traitements en fonction de l’évolution de la maladie.
    • Éducation thérapeutique : dispensée en centre de réadaptation cardiaque, elle permet de mieux comprendre et gérer la maladie.

    Traitements médicamenteux de l’insuffisance cardiaque

    Le traitement médicamenteux dépend du stade de la maladie et il sera adapté au fil de l’évolution.

    Plusieurs médicaments de différentes classes thérapeutiques peuvent être prescrits :

    • Bloqueurs du système rénine-angiotensine – utilisés dans le traitement de l’hypertension artérielle. Ils comprennent notamment les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC).
    • Bêta-bloquants – ralentissent le rythme cardiaque et réduisent la pression artérielle.
    • Antagonistes des récepteurs aux minéralocorticoïdes :
      • Aident à éliminer l’excès de sel et d’eau du corps.
      • Réduisent les gonflements et la charge sur le cœur.
    • Inhibiteurs du transporteur sodium-glucose ou gliflozines – initialement utilisés pour traiter le diabète. Ils agissent comme diurétiques et améliorent la fonction cardiaque.
    • Diurétiques (furosémide – Lasilix®, bumétamide – Burinex®) :
      • Aident à éliminer l’excès de liquide.
      • Réduisent les gonflements et l’essoufflement.

    Les dispositifs implantables

    Dans certains cas, des dispositifs médicaux peuvent aider le cœur à fonctionner plus efficacement :

    • Stimulateur cardiaque de resynchronisation (pacemaker) : ce dispositif synchronise les battements des deux ventricules pour améliorer le pompage du sang. Il est utilisé lorsque le cœur bat de manière désynchronisée, ce qui réduit son efficacité.
    • Défibrillateur automatique implantable (DAI) : ce petit appareil surveille le rythme cardiaque en permanence. S’il détecte un rythme anormalement rapide ou dangereux, il envoie une décharge électrique pour rétablir un rythme normal.

    Questions fréquentes

    Combien de temps peut-on vivre avec une insuffisance cardiaque ?

    Les patients atteints d’insuffisance cardiaque ont une espérance de vie en moyenne 10 ans plus courte que les personnes ne souffrant pas de cette condition.

    Le taux de survie après 5 ans est de plus de 50 %. Autrement dit un malade sur deux est encore en vie 5 ans après avoir reçu le diagnostic.

    Dix ans après le diagnostic, le taux de survie est de 35 %, d’après une large étude de 2019 (Jones et coll.).

    Quelle est la tension en cas d’insuffisance cardiaque ?

    Il est recommandé de maintenir la tension artérielle en dessous de < 140/90 mmHg, en cas d’insuffisance cardiaque chronique. En effet l’hypertension est un facteur de risque cardio-vasculaire.

    Dans certains cas, la cible thérapeutique peut être plus basse (patient avec d’autres maladies comme le diabète ou l’insuffisance rénale). Le médecin évite toutefois de trop faire baisser la tension, pour prévenir les symptômes gênants, qui entraîneraient une interruption du traitement pour le cœur par le patient.

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    Avatar auteur, Yaël A.
    Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

    Commentaires (12)

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    1. Malick sylla

      Je crois que je suis victime de l’insuffisance cardiaque vu les symptômes que je viens de voir 😢😭

      Répondre
      1. Andrea Benisti

        Bonjour,

        Merci pour votre commentaire. Seul un diagnostic pourra le confirmer, c’est pourquoi nous vous invitons à vous tourner vers votre médecin de famille ou votre cardiologue si vous en avez un. Il existe parfois un mauvais réflèxe qui est d’ignorer les diagnostics par peur du résultat. Cependant, si vous souffrez bel et bien d’insuffisance cardiaque, vous pourrez mettre des mots sur le mal et commencer à le traiter. Un diagnostic permet d’aller vers une amélioration de la qualité de vie si le mal est confirmé. Et puis le soulagement de savoir finalement ce que l’on à est parfois essentiel pour aller mieux 🙂

        Nous vous souhaitons le meilleur pour la suite !

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