Combien vous coûtera votre maladie chronique en 2026 ? Si vous êtes en affection de longue durée (ALD), préparez-vous à des changements. Au programme du PLFSS 2026, le gouvernement prévoit une réforme majeure du dispositif. Franchises doublées, remboursements limités, sortie possible du régime et suppression des avantages fiscaux : découvrez les mesures annoncées et leurs conséquences du budget 2026 pour près de 14 millions de Français atteints de maladies chroniques…

Budget 2026 : pourquoi réduire la prise en charge des ALD ?

Face à un déficit attendu de 16 milliards d’euros en 2026, l’exécutif a annoncé un plan d’économies massif de 5 milliards d’euros sur les dépenses de santé. 

Au cœur de cette stratégie : la révision en profondeur du dispositif ALD, qui permet actuellement aux personnes atteintes de pathologies chroniques comme le diabète, les cancers ou les maladies cardiovasculaires de bénéficier d’une prise en charge quasi totale de leurs soins.

Avec 122,8 milliards d’euros de dépenses annuelles, les ALD pèsent près de deux tiers des remboursements de l’Assurance maladie pour 14 millions de bénéficiaires (20 % de la population). Pour justifier la réforme, le gouvernement compare ce taux français aux 5 % d’ALD en Allemagne (ayant un système de santé et des critères de reconnaissance des pathologies chroniques fondamentalement différents).

Quelle prise en charge des ALD en 2026 ?

Réforme ALD 2026 : 5 mesures qui changent tout

L’exécutif a ainsi prévu 5 grandes mesures pour responsabiliser les patients et améliorer l’efficacité du système de santé. 

Doublement des franchises médicales 

La première mesure concerne l’augmentation des franchises médicales. Le plafond annuel passera de 50 à 100 euros par assuré, avec un paiement désormais exigé directement « au comptoir » des pharmacies pour plus de visibilité.

Concrètement, la franchise doublera : 

  • La boîte de médicaments passera de 1 à 2 euros. 
  • Les consultations médicales passeront de 2 à 4 euros. 
  • Les actes paramédicaux chez les kinésithérapeutes ou infirmiers seront également concernés. 
  • Les transports sanitaires passeront de 8 à 16 euros.

Selon le gouvernement, cette hausse représentera au maximum 8 euros par mois pour les plus gros consommateurs de médicaments. 

Pour les patients polymédiqués, ces montants, non remboursés par la Sécurité sociale ni par la plupart des mutuelles, pèsent sur leurs budgets.

Limitation des remboursements à 100 % 

Fini le remboursement à 100 % pour les prescriptions « hors affection », comme les cures thermales, les antidouleurs génériques ou les antibiotiques non liés à la maladie chronique. La deuxième mesure vise à restreindre le remboursement intégral aux seuls médicaments et soins directement liés à la pathologie reconnue en ALD.

Selon Catherine Vautrin, ministre de la Santé, certains médecins font aujourd’hui passer des prescriptions courantes sous le régime ALD, augmentant les dépenses. 

L’hôpital et les médicaments

L’ajustement budgétaire ne s’arrête pas aux remboursements ALD. Une hausse du forfait hospitalier est aussi envisagée (le montant journalier que vous ou votre mutuelle payez à chaque hospitalisation). Pour les patients en ALD, fréquemment hospitalisés, cette augmentation alourdira directement la note, sans compter la hausse inévitable des cotisations en 2026 pour compenser ces nouvelles dépenses.

Sortie du dispositif pour les patients en rémission

Autre axe de la réforme : faciliter la sortie du statut ALD pour les personnes considérées en « rémission complète ». Le gouvernement s’appuie sur le concept de « droit à l’oubli » déjà appliqué dans d’autres domaines de la santé.

Concrètement, les patients guéris ou stabilisés depuis plusieurs années pourraient perdre leur statut ALD, même si une réattribution rapide serait possible en cas de rechute. 

Fin de l’avantage fiscal

Au nom de « la lisibilité et de l’équité » du système fiscal, le directeur général des Finances annonce la suppression de l’exonération d’impôt[1] sur les indemnités journalières des patients en ALD.

Actuellement, les personnes en arrêt de travail pour une affection longue durée peuvent totalement déduire de leur impôt sur le revenu les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale. Cette niche fiscale, considérée comme « logique » au regard de la gravité de leur situation médicale, pourrait donc disparaître.

Concrètement, les indemnités journalières ALD deviendraient imposables comme des revenus classiques… Pour un gain espéré de 700 millions d’euros pour les caisses publiques. 

Quels seront les patients en affection longue durée les plus impactés ?

Si toutes les personnes en ALD sont concernées par cette réforme, certains profils de patients subiront des conséquences financières et sanitaires bien plus lourdes que d’autres.

Les seniors polymédicamentés en première ligne

Quid des maladies chroniques avec le budget 2026.

Selon une étude Malakoff Humanis de juin 2025, le reste à charge moyen d’un patient en ALD atteint déjà 1 055 euros par an après remboursement. Avec ces mesures, ce montant pourrait grimper de plusieurs centaines d’euros supplémentaires chez les personnes âgées atteintes de plusieurs pathologies chroniques, telles que : 

  • les diabétiques sous ALD,
  • les patients cardiovasculaires sous traitements multiples,
  • les personnes atteintes d’Alzheimer[2].

Le risque majeur de renoncement aux soins

Les associations de patients alertent sur un danger majeur : l’augmentation du renoncement aux soins chez les populations les plus fragiles. Les personnes à revenus modestes, même avec une mutuelle, pourraient être contraintes d’arbitrer entre leurs différents traitements ou de retarder des consultations essentielles.

En effet, comme le souligne France Assos Santé : malgré la prise en charge à 100 %, les patients ALD supportent déjà des coûts invisibles : 

  • dépassements d’honoraires
  • forfait hospitalier, 
  • soins dentaires fréquents, 
  • matériel médical spécifique,
  • médicaments mal remboursés.

Vos droits et recours pour une prise en charge ALD en 2026 

Heureusement, le dispositif ALD ne disparaît pas complètement. Certains droits fondamentaux sont préservés, et des recours existent pour les patients les plus fragiles.

Les garanties maintenues

Malgré ces annonces, certaines protections demeurent : 

  • Les bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire (revenus inférieurs à 14 000 euros annuels) resteront exemptés de franchises. 
  • La prise en charge des soins essentiels liés à votre pathologie ALD sera maintenue, même si les modalités évoluent.

Préparez-vous dès maintenant

Si cette réforme est adoptée, elle marquera un tournant historique dans la prise en charge des 14 millions de patients en ALD, avec des conséquences durables sur l’accès aux soins des populations les plus vulnérables.

En attendant l’adoption du projet de loi et la possible mise en vigueur des mesures entre le 1ᵉʳ février et novembre 2026, plusieurs démarches sont recommandées : 

  • Prenez rendez-vous avec votre médecin traitant pour faire le point sur vos traitements essentiels. 
  • Vérifiez les garanties de votre mutuelle santé concernant la prise en charge des franchises. 
  • Contactez les associations de patients de votre pathologie pour rester informés des évolutions et des recours possibles. Les sites Ameli.fr et France Assos Santé proposent des informations actualisées et des permanences d’accompagnement pour comprendre vos droits.

Entre hausse du reste à charge et imposition des indemnités journalières, cette réforme de l’ALD mobilise le monde médical et les associations de patients qui dénoncent unanimement une « violence sociale » qui pèse comme une double peine sur les malades chroniques. Toutefois, la récente démission du 1er ministre Sébastien Lecornu reporte l’examen parlementaire du budget 2026, initialement prévu à partir du 21 octobre, dans l’attente d’un nouveau gouvernement.

Source : 

igas.gouv.fr

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Commentaires (25)

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  1. Naima B

    Moi je suis ald et j’ai plusieurs pathologies et je suis rqth sans aide sans travail . Et j’ai vu qu’il ya des jeunes qui sont en bonne santé et ont des aides . En plus mon mari a travaillé jusqu’à l’âge de 67 ans et moi j’ai demandé juste la cmu et je ne l’ai pas sachant qu’on paye tous nos impôts et je ne bénéficie non plus de rsa

    Répondre
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