Rien de plus concret : la vie à domicile, pour une personne âgée, un parent en perte d’autonomie, un enfant à garder, s’articule autour de gestes simples mais essentiels. En 2026, l’équation économique évolue pour des millions de foyers. Le crédit d’impôt[1], principal levier financier de l’aide à domicile, entre dans une zone de turbulences. Les plafonds, les conditions, le taux : tout change. Les familles doivent s’adapter, anticiper, parfois arbitrer. Un panorama minutieux s’impose.
Crédit d’impôt : qui y aura droit en 2026 ?
Le dispositif reste ouvert à un vaste public, mais les lignes bougent. Toute personne engageant des dépenses pour des services à la personne, qu’elle soit en activité, retraitée ou sans emploi, peut toujours prétendre à l’avantage fiscal, sous conditions. L’intervention doit avoir lieu au domicile du bénéficiaire, principal ou secondaire, ou chez un ascendant percevant l’APA. Seule exigence : être fiscalement domicilié en France, avec des prestations réalisées sur le territoire.
Mais la réforme s’annonce plus sélective. Le recentrage du dispositif, évoqué dans le projet de loi de finances, vise à privilégier certains profils : les jeunes parents, les personnes âgées dépendantes, les foyers confrontés à la perte d’autonomie. Pour les autres, vigilance. Une partie des services jugés « de confort » pourrait sortir du champ ou voir leur avantage raboté.
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Services éligibles : la frontière entre essentiel et accessoire
Sur le terrain, l’offre reste large. Les services donnant droit au crédit d’impôt couvrent :
- La garde d’enfant à domicile, y compris soutien scolaire ou cours particuliers,
- L’assistance dans les actes du quotidien (aide au lever, à la toilette, à la prise des repas),
- L’entretien du logement (ménage, repassage, préparation de repas),
- L’accompagnement des personnes âgées ou en situation de handicap, hors soins médicaux,
- Le transport et l’aide à la mobilité, sous conditions,
- Les petits travaux de bricolage ou de jardinage (plafonds spécifiques),
- L’assistance informatique ou internet à domicile,
- La collecte et la livraison de linge repassé, si comprises dans une offre globale.
Le détail précis des activités figure dans le code du travail, mais la tendance pour 2026 : un tri plus strict. Les prestations « de confort » sont dans le viseur, les arbitrages budgétaires de l’État pesant sur la liste finale.

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Montant du crédit d’impôt : taux et plafonds sous tension
Jusqu’ici, le crédit d’impôt couvre 50 % des dépenses effectivement supportées, dans la limite d’un plafond annuel. Pour la majorité des familles, le plafond de base s’établit à 12 000 €, avec des majorations possibles : 1 500 € supplémentaires par enfant à charge, par membre du foyer de plus de 65 ans, ou par ascendant bénéficiaire de l’APA vivant au domicile. Ces majorations ne peuvent pas porter le plafond au-delà de 15 000 €, voire 18 000 € la première année d’emploi direct, ou 20 000 € pour un foyer comprenant une personne en situation de handicap lourd.
Mais la loi de finances 2026 prévoit de rogner sur ces avantages. Plusieurs pistes : réduction du taux à 40 % pour certains services, abaissement du plafond global pour les prestations non essentielles (bricolage, informatique, jardinage), recentrage sur les publics fragilisés. Les grandes lignes restent à finaliser, mais la tendance : resserrement.
Plafonds annuels prévus pour 2026 (sous réserve de confirmation parlementaire)
| Type de service | Plafond annuel | Taux du crédit d’impôt |
|---|---|---|
| Services à la personne (ménage, aide à domicile[2], garde d’enfant) | 12 000 € à 15 000 € (selon situation) | 50 % (sous réserve de maintien) |
| Petit bricolage | 500 € | 40 % à 50 % (en discussion) |
| Jardinage | 5 000 € | 40 % à 50 % (en discussion) |
| Assistance informatique | 3 000 € | 40 % à 50 % (en discussion) |
| Handicap lourd (carte invalidité, CMI, pension 3e catégorie) | 20 000 € | 50 % (a priori maintenu) |
Ce qui disparaît : crédit d’impôt pour l’adaptation du logement
Un autre pan du dispositif fiscal s’efface : le crédit d’impôt pour l’installation d’équipements spécifiques (douche adaptée, WC surélevé, rampes, élévateurs…). Seules les dépenses réglées avant le 31 décembre 2025 y ouvrent encore droit. À compter de 2026, fin de l’avantage, sauf cas de changement de résidence principale. Les plafonds : 5 000 € pour une personne seule, 10 000 € pour un couple, majoration de 400 € par personne à charge. Le taux : 25 %.
Les seniors modestes devront se tourner vers MaPrimeAdapt’ pour financer leurs travaux.

Déclarer, justifier, anticiper : mode d’emploi
La mécanique fiscale exige rigueur et anticipation. Les dépenses doivent être portées sur la déclaration annuelle des revenus (formulaire 2042 RICI ou via la déclaration en ligne).
- La base de calcul : le montant réellement supporté, après déduction des aides perçues (APA, PCH, CESU préfinancé, etc.).
- Les justificatifs à conserver : bulletins de salaire, attestations Urssaf pour l’emploi direct, factures des associations ou entreprises agréées.
Les règlements en espèces ne sont pas acceptés.
En pratique, le service d’avance immédiate s’impose peu à peu : une fois activé, il permet de ne payer que la moitié du coût, l’autre moitié étant prise en charge directement par l’administration fiscale. Service gratuit, activation simple via le site du Cesu ou de l’Urssaf. À surveiller : la compatibilité avec votre mode de recours (emploi direct, organisme mandataire, prestataire).
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Ressources et conseils pour naviguer en 2026
- Comparer chaque année les nouveaux plafonds, taux et activités éligibles avant d’engager une dépense importante.
- Pour les familles modestes, vérifier l’éligibilité à des aides complémentaires (MaPrimeAdapt’, aides des caisses de retraite, conseils départementaux).
- En cas de doute sur la déclaration, solliciter un point d’accueil Finances Publiques ou un conseiller spécialisé (annuaire en ligne sur impots.gouv.fr).
- Pensez à la conservation des factures et attestations sur plusieurs années : l’administration fiscale peut réclamer des justificatifs jusqu’à trois ans après.
- Pour les prestations mixtes (ménage + jardinage + aide à la personne), veillez à bien ventiler les montants et respecter les plafonds spécifiques.
2026, année charnière pour l’aide à domicile ?
Le cap budgétaire s’annonce déterminant. Le soutien public à la vie à domicile reste fort, mais les règles du jeu changent. Les familles, en particulier celles des classes moyennes, devront composer avec moins de marges de manœuvre. Les professionnels du secteur s’inquiètent d’un possible retour au travail non déclaré, synonyme de précarité pour les salariés. L’État, lui, affiche sa volonté de concentrer ses efforts sur les publics les plus vulnérables. Dans ce contexte mouvant, la vigilance s’impose à chaque étape, du choix de la prestation à la déclaration finale.
Une chose ne change pas : l’aide à domicile reste, pour beaucoup, la garantie d’un quotidien digne et sécurisé. Les repères fiscaux, eux, devront désormais être réévalués chaque année.
FAQ – Ce que les familles demandent souvent
Le crédit d’impôt est-il remboursé si je ne paie pas d’impôt ?
Oui, le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile est intégralement remboursé si son montant dépasse votre impôt dû, ou si vous n’êtes pas imposable. À la différence d’une réduction d’impôt classique.
Puis-je cumuler crédit d’impôt à domicile et réduction d’impôt en établissement ?
Oui, si un membre du couple réside en établissement (EHPAD[3], résidence autonomie) et l’autre à domicile, les deux mécanismes d’aide fiscale peuvent s’additionner.
Les aides perçues (APA, PCH) réduisent-elles le montant du crédit d’impôt ?
Oui, le calcul porte uniquement sur la dépense restant à votre charge après déduction des aides publiques. À déclarer précisément lors de votre déclaration de revenus (montant total, ligne 7DB ; aides perçues, ligne 7DR).
Quelles démarches pour activer l’avance immédiate ?
Activation en ligne sur le site CESU ou via votre organisme mandataire/prestataire, rubrique « Mon avantage fiscal ». Un espace personnel permet de suivre vos paiements et le solde disponible.
Que faire si mes dépenses dépassent le plafond ?
Le crédit d’impôt ne s’applique que sur la part des dépenses en dessous du plafond annuel. Les montants excédentaires ne donnent pas droit à avantage fiscal, même en cas d’aléas (maladie, augmentation des besoins…).
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[1] Impôt
L’impôt est une somme d’argent que les citoyens et les entreprises paient régulièrement au gouvernement. Cet argent est utilisé pour financer des services publics comme les écoles, les routes, et…
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[2] Aide à domicile
L’aide à domicile est un service qui accompagne les personnes chez elles en leur apportant une assistance pour les tâches de la vie courante, comme le ménage, les courses, ou…
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[3] EHPAD
Les EHPAD sont des établissements médicalisés qui accueillent des personnes âgées qui ont besoin de soins médicaux réguliers et d’une aide dans leur vie quotidienne.
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