La culpabilité est un sentiment fréquemment ressenti par des personnes placées devant la nécessité de rechercher une maison de retraite pour y placer l’un de leur parent. Pourtant, lorsque le maintien à domicile devient impossible, dangereux, ou lorsque l’entourage n’est pas en mesure d’apporter plus d’aide, il n’existe pas d’alternative à l’installation en établissement d’accueil. Voilà donc pourquoi il ne faut pas culpabiliser.

Lorsque les aidants familiaux sont fragilisés

Prendre en charge un proche âgé dont l’autonomie diminue n’est pas chose aisée.

Nombreuses sont les études montrant à quel point les aidants familiaux payent leur dévouement, tant au niveau de leur propre santé, physique ou morale, que sur le plan personnel et familial, lorsque l’aide qu’ils apportent les accaparent tellement que leurs relations avec leurs enfants ou conjoint en souffre. Or les enfants ont aussi droit à leur intimité et à leur vie privée.

Lorsque le maintien à domicile n’est plus possible, certaines familles envisagent d’accueillir chez elles leur proche âgé et dépendant. Cependant cette alternative n’est pas toujours possible, ni même parfois souhaitable. En effet, il faut pour l’envisager qu’un des enfants dispose d’un logement suffisamment vaste ; il faut aussi beaucoup de temps disponible ; enfin, il faut adapter l’habitat aux contraintes de sécurité de la personne âgée.

Même si ces conditions peuvent être réunies, il n’est pas évident de pouvoir envisager l’intégration d’un tiers au sein du couple et de la famille, qui devrait en supporter les contraintes et les conséquences. Parfois, le placement en maison de retraite constitue la seule alternative possible.

On peut vivre heureux en maison de retraite

Le sentiment de culpabilité touche le plus souvent ceux des enfants qui se sentent affectivement proches de leurs vieux parents. Ce sentiment est bien souvent lié à l’image d’Epinal dont souffre les établissements d’hébergement pour personnes âgées.

On s’imagine souvent de tristes hospices, des lieux ternes et gris… Ceci lorsque les craintes liées à la maltraitance et complaisamment relayées par des médias avides de sensationnel ne viennent pas obscurcir le paysage. Or, pour la majorité d’entre elles, les maisons de retraite ne sont pas autres que d’agréables lieux de vie !

La grande majorité des établissements garantissent bon accueil, confort et sécurité aux personnes âgées. Oui, on peut vivre heureux en maison de retraite ! En outre, le placement en maison de retraite peut donner droit à des aides financières.

Il faut simplement se soucier de visiter l’établissement que l’on envisage et s’assurer du sérieux de l’encadrement, au besoin en prenant conseil auprès de professionnels. En dépit de la difficulté que peut représenter un changement de cadre de vie pour une personne âgée de 80 ou 90 ans, il peut s’agir d’un renouveau salutaire.

Ainsi, on a vu souvent des personnes âgées qui, du fait de leur dépendance, vivaient à leur domicile isolées et sans vie sociale, s’épanouir soudain à leur arrivée en collectivité, entourés pas les autres résidents et profitant des animations et de la chaleur du groupe.

L’importance du dialogue et des visites

Parfois, la personne âgée n’a plus la capacité de participer à la décision de s’établir en institution. La décision doit donc être prise en coordination avec le médecin de famille, ou en prenant conseil auprès de professionnels.

Néanmoins, chaque fois que cela est possible, on privilégiera la participation de la personne âgée concernée. On privilégiera un dialogue ouvert et franc, en expliquant que l’entourage sécurisant de la maison de retraite et le suivi médical assuré par un personnel compétent, valent mieux pour lui que le maintien à domicile et le soutien d’un entourage familial fatigué et incapable d’assurer tout le soutien nécessaire.

Il faut expliquer à la personne qu’on ne se « débarrasse pas d’elle », mais qu’on choisit la meilleure solution en fonction du contexte. Rendre fréquemment visite à la personne âgée résidente, lui amener ses petits-enfants, sont autant de preuves d’affections qui renforceront son bien-être tout en diminuant la culpabilité de l’entourage.

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Avatar auteur, Judith Blanc
Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (4)

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  1. KHOUFFACHE

    Bonjour,
    Voilà 1 mois que ma Tante de 90 ans est entrée en maison de retraite Epahd et que la culpabilité rythme mes jours.
    Bientôt 7 ans que je m’en occupais tous les jours..jusqu’à ce moment où sa mémoire se détériore rapidement et de plus en plus. Il lui arrivait de m’appeler 17 fois dans la journée car sa mémoire tenait 15min..
    Parfois j’étais avec elle le temps d’aller à la boîte aux lettres elle ne se souvenait plus que j’étais venu.
    Le jour où je l’ai trouvé dans ses excréments à été le coup de trop, mon coeur c’est déchiré, elle ne mérite pas de perdre sa dignité ainsi..
    L’hôpital ne nous a pas vraiment laissé le choix quand à devoir la placer dans un établissement spécialisé.
    Seulement je suis très triste, l’impression de « l’abandonner » dans un endroit qu’elle ne souhaite pas. Comment faire face à cette fatalité?
    C’est dur.
    Merci

    Répondre
  2. Landaise

    Très dur le passage d’un être cher en maison de retraite

    Répondre
    1. Claudine ROUFFIAC

      Oui…impossible à vivre même si on ne pouvait vraiment pas faire autrement

      Répondre
  3. fuchs

    Bonjour,
    Le maintien à domicile de ma mère (86 ans) est devenu impossible et dangereux.
    Elle vient d’être à nouveau hospitalisée pour un problème d’infection urinaire et déshydratation.
    En raison de son passé médical et de son état maintenant (AVC et fracture du col du fémur en 2016, symptômes Alzheimer) l’assistante sociale de l’hôpital nous informe que son maintien à domicile n’est plus possible. Ma soeur et moi-même, ses enfants, devons décider d’un placement autoritaire en établissement spécialisé.
    Ne risquons-nous-pas d’être attaqués en justice par notre mère pour placement abusif.
    Le cas échéant, quelles sont les démarches à effectuer pour s’en prémunir (avocat, etc) ?
    Jean-Pierre FUCHS

    Répondre

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