Accompagner un proche en perte d’autonomie vous paraît certainement naturel et important. Pourtant si vous faites partie de ces aidants familiaux qui passent au moins 5 heures par semaine, voire par jour, à aider un aîné de leur entourage, vous savez à quel point cette mission peut être exigeante. Cap Retraite vous aide à reconnaître les signes de dépression des aidants familiaux, afin de pouvoir pour y remédier rapidement avec une aide adaptée.

Les risques de dépression des aidants familiaux

Plus de 4,3 millions de Français aident un proche âgé de 70 ans et plus. La majorité d’entre eux consacrent un temps non négligeable à cette tâche :

Dans ces conditions, de nombreux aidants familiaux ne parvient pas s’occuper de leur propre bien-être et s’exposent à des risques de dépression ou d’épuisement :

  • 64 % des aidants familiaux français se sentent d’ailleurs isolés.
  • 40 à 70 % des aidants familiaux présentent des symptômes de dépression (d’après une étude de l’association psychologique américaine),
  • ces signes sont même très sérieux chez 25 à 50 % des aidants.

Le stress lié aux nombreuses tâches de l’aidant familial peut non seulement entraîner anxiété et dépression, mais aussi avoir un impact négatif sur son hygiène de vie et interférer avec ses habitudes de sommeil, alimentation et exercice.

Les aidants familiaux d’une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer sont également exposés à un problème supplémentaire : les conséquences émotionnelles de la pathologie de leur proche. L’aidant familial risque de se sentir triste, voire d’éprouver une certaine colère, lorsqu’il voit l’état de son proche se dégrader. Ces émotions et la crainte de ne pas aider assez son proche peuvent aussi entraîner un sentiment de culpabilité et renforcer les risques de dépression.

Les signes de dépression chez les aidants familiaux

Vous pensez peut-être que vous le sauriez si vous étiez déprimé. Ce n’est pourtant pas toujours le cas. De nombreuses personnes ne savent pas reconnaître eux-mêmes les signes de la dépression. C’est encore plus vrai pour les aidants familiaux plus préoccupés par la situation de leur proche âgé dépendant que par leur propre état de santé.

La dépression peut se manifester de différentes façons. Voici quelques-uns des signes les plus courants de dépression chez les aidants familiaux :

  • une sensation  de plus en plus persistante de tristesse, pessimisme ou désespoir,
  • une modification subite et importante de vos habitudes de sommeil,
  • une difficulté à vous concentrer,
  • une fatigue qui ne passe pas, même avec du repos,
  • une perte d’intérêt pour des activités que vous aimez normalement,
  • un sentiment d’agitation fréquent.

Si ces symptômes persistent depuis plus de deux semaines, vous souffrez très probablement de dépression des aidants familiaux.

Le traitement de la dépression des aidants familiaux

Si vous pensez présenter plusieurs de ces symptômes ou les reconnaître chez un autre aidant familial, la première chose à faire est de consulter un docteur. Votre médecin traitant saura déterminer si vous souffrez de dépression et vous proposer un traitement ou vous orienter vers un autre professionnel médical susceptible de vous en prescrire un.

  • La psychothérapie peut permettre de soigner la dépression chez les aidants familiaux. Un bon thérapeute vous aidera ainsi à traverser cette situation difficile, en vous apprenant des méthodes productives d’affronter le stress lié à la mission d’aidant familial.
  • Un psychiatre peut vous prescrire des antidépresseurs ou des anxiolytiques adaptés à votre situation. Ces médicaments sont généralement utilisés à court terme, en association avec une psychothérapie pour les aidants familiaux.
  • Des groupes de parole ou café Alzheimer vous permettront de partager votre expérience avec d’autres aidants familiaux et de parler de vos difficultés.
  • Retrouver une bonne hygiène de vie vous aidera, par ailleurs, à diminuer le stress et la fatigue liée à votre situation. Lorsque vous prenez conscience du risque de dépression, vous pouvez plus facilement saisir l’importance de vous occuper de vos propres besoins. Mieux dormir, manger équilibré et exercer une activité physique sont trois éléments clés qui permettent de réduire les risques de dépression des aidants familiaux.
  • Accordez-vous des temps de répit. Comme tous les aidants familiaux, vous avez besoin de souffler de temps en temps. N’hésitez pas à profiter des solutions de répit mises en place pour soutenir les aidants familiaux. Votre proche âgé peut ainsi fréquenter un accueil de jour quelques fois par semaine ou profiter d’un hébergement temporaire en maison de retraite pendant que vous prenez quelques vacances.

En traitant votre dépression, vous serez aussi un meilleur aidant pour votre proche. Alors, pensez à votre bien-être et au sien : ménagez-vous en amont et soignez-vous si vous pensez avoir besoin d’aide.

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Avatar auteur, Yaël A.
Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (11)

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  1. Vidal Brigitte

    Je suis aidante de ma mère âgée de 93 ans depuis 18 ans(2011).Ma mère a eu diverses pathologies liées à son âge
    …fractures ….prothèse de hanche. …arythmie. .AVC.. . Et j’en passe…
    Nous sommes 6 enfants.je suis la 5eme.. Je gère tout seule…aussi bien ses paperasses que tous ses problèmes de santé et dieu sait si depuis 2011 il y en a eu …
    J’ai le soutient d’aucuns des miens. …..je suis passée par de la colère envers ma fratrie. ..et actuellement je préfère agir comme si j’étais fille unique… comme ça la colère s’est évanouie…
    J’ai eu des moments de désespoir de chagrin..de fatigue physique morale et psychologique…je suis très fatiguée je dors beaucoup. ..
    J’ai fini par accepter la situation
    . .je ne peux pas avoir de vacances
    Je n’ai pas pu construire une vie de couple. ..
    Et aujourd’hui.. .je dis merci à l’univers de me donner les forces nécessaires pour accompagner ma mère jusqu’à la fin de sa route…
    Être aidànt. …c’est pas donné à tout le monde…

    Répondre
  2. Miriame

    Bonjour je suis aidante de ma maman âgée de 86 ans atteinte de parkinson et dmla. J ai arrêté de travailler il y a presque deux ans car j ai été licenciée économique. Du fait je m occupe de maman 24 h sur 24 h. Je suis sous antidépresseur et anxiolitique. Beaucoup de crise d angoisse et un mal être. Très isolée. Des frères et soeurs en retraite qui habitent à 100 mètres de chez moi et jamais un coup de main. Je suis normalement et physiquement épuisée. Mes frères et soeurs connaissent mon état mais ne font rien. Nous avons que 6 heures d apa. Je neveux retravailler et je suis tiraillée par pôle emploi. Pas de vacances. Pas de sortie. J ai beau en parler autour de moi, je ne suis pas aidée pour autant. J estime qu il devrait y avoir une obligation des autres enfants de s occuper aussi de maman. Je suis seule face à ce problème et ma santé se degrade. On devrait aider plus que ça les aidants.

    Répondre
    1. Julie de Cap Retraite

      Bonjour Madame,
      Je vous invite à nous contacter au plus vite sur notre numéro vert au 0800.891.491 (appel et service gratuit) ou 01.41.16.49.70. Un conseiller pourra vous aider dans vos démarches, répondre à vos questions et vous aider dans votre recherche de solution.
      Bien à vous.

      Répondre
  3. Dupire Marie-Dominique

    Bonjour à vous,
    Merci pour les échanges qui me paraissent plus conscients de la réalité vécue car c’est très compliqué dans la « vraie vie ».
    Si on est pas 1 aidant, on ne peut pas comprendre notre mal-être. Il ne faut pas croire que notre souffrance, physique et mentale, qui résultent de notre implication auprès des personnes à aider, soit facile à gérer et cela n’est pas de l égoïsme lorsque l on fait savoir que l on en peut plus . Il manque toujours l essentiel : Le partage de tâches et l échange, être épaulée . Épaulée par des frères et soeur qui devraient être aussi concernés par la maladie des parents et leur maintien à domicile que je gère seule. Bref, l aide ne devrait pas se concentrer sur 1 seul aidant. Je m épuise, toujours en activité, je ne suis pas au top dans mon travail.
    Mdd

    Répondre
    1. Valérie Klein

      Bonjour à tous,
      L’article de Marie Dominique aurait pu être de moi….
      Je m’occupe de maman (83 ans), ma soeur est à 800 km, mon frère plus ou moins absent et je suis toujours en activité professionnelle.
      Comme le disait Marie-Dominique, je m’épuise psychiquement, physiquement et mon conjoint ne semble pas prendre la gravité de mes maux et de mes difficultés ; personne ne peut comprendre toute la difficulté de notre tâche à nous aidants. Et lorsque je dis que je n’en peux plus, les réponses qui me sont données m’enterrent un peu plus, toujours plus….

      Répondre
      1. Julie de Cap Retraite

        Bonjour Madame Klein,
        Je vous invite à nous contacter sur notre numéro vert au 0800.891.491 (appel et service gratuit) ou 01.41.16.49.70. Un conseiller pourra vous aider et répondre à vos questions.
        Bien à vous,

        Répondre
      2. Jean-pierre

        Situation semblable. Aucune aide possible puisque je suis fils unique d’un père de 92 ans qui refuse toute autre aide que la mienne, dont il n’a même pas conscience. Aucun soutien familial, mais des problèmes de couple dus à la situation (peu de sorties, peu de vacances et anxiété permanente). Aucun soutien concret des équipes soignantes, qui me sollicitent constamment puisque je suis le seul interlocuteur disponible.

        Répondre
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