La maladie de Parkinson ne figure pas (‘pas encore’ devrait-on écrire ?) au «tableau officiel» de l’INRS (l’«Institut National de Recherche et Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles »). Les facteurs causant l’apparition de cette maladie neurodégénérative sont mal connus, les causes peuvent être multiples et malgré l’importance des efforts de recherche, les connaissances restent balbutiantes. Comment peut-on alors envisager de reconnaître la maladie de Parkinson comme une maladie professionnelle ? L’exposition aux pesticides : un facteur de risque très bien identifié ! «Les pesticides ont des effets neurologiques reconnus», expose M. Dupupet, médecin conseiller technique national de la MSA (Mutualité Sociale Agricole), qui précise, citant les conclusions d’une analyse compilée de dix-neuf études de la maladie : «le risque de développer la maladie de Parkinson est multiplié par 1.9 chez les agriculteurs et chez les personnes exposées aux pesticides.» Selon une autre étude, menée pendant plusieurs années par les chercheurs de l’école de médecine de l’université américaine de Harvard, l’exposition aux pesticides multiplie le risque de développer un Parkinson par 1.7. Jurisprudence : un tribunal reconnaît l’origine professionnelle de la maladie Le Tribunal des Affaires de sécurité sociale de Bourges, saisi par un ancien ouvrier agricole malade de Parkinson depuis 1997, a reconnu récemment (au mois d’octobre 2006) le caractère de ‘maladie professionnelle’ de la maladie de Parkinson. Le plaignant a dû faire la preuve du lien de cause à effet entre l’apparition de sa maladie et l’exposition subie aux pesticides. Le Tribunal, en reconnaissant la validité de cet argument, a donc posé les jalons d’une nouvelle jurisprudence. D’ores et déjà : prudence dans l’utilisation de pesticides Même si pour l’heure la maladie de Parkinson n’a pas été incluse dans le tableau des maladies professionnelles, les employeurs du secteur agricole ne pourront arguer de leur ignorance des dangers, même supposés, de l’utilisation de pesticides. D’ores et déjà, donc, la prudence est de mise. Des recherches complémentaires entreprises en 2007 Une étude menée conjointement par l’Inserm, la MSA et l’InVS (l’Institut de Veille Sanitaire) a démarré ce mois de janvier 2007. Sous la direction du Professeur Alexis Elbaz, la nouvelle étude portera dans un premier temps sur une analyse de cas témoins menée dans quatre départements : la Gironde, la Charente-Maritime, la Mayenne et la Haute-Vienne. Les chercheurs tenteront en premier lieu d’identifier s’il existe un lien particulier entre la maladie de Parkinson et le type d’activité agricole. Puis, dans un second temps, une vaste étude épidémiologique sera menée sur tout le territoire, afin d’identifier la fréquence de l’apparition d’un Parkinson en fonction des catégories professionnelles.

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Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

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