L’accompagnement des personnes âgées dépendantes est souvent assumé par les aidants familiaux. Cette tâche exigeante et chargée émotionnellement se complique en cas de mésentente entre les proches. Mieux communiquer entre aidants familiaux est important pour garantir le bien-être de votre parent âgé. Découvrez quelques stratégies pour mieux coopérer.

Quels sont les points de friction qui séparent les aidants familiaux ?

La prise en charge d’un parent en perte d’autonomie est souvent une tâche délicate. S’occuper de ses besoins essentiels au quotidien ou régler les questions administratives nécessite une forte implication et un temps non négligeable de la part des aidants familiaux.

Dans certains cas (une étude américaine citée par le magazine MORE parle de 40 % !), l’accompagnement d’un proche en perte d’autonomie ne va pas sans conflits au sein de la fratrie. Il est souvent délicat pour les familles dont les relations n’ont jamais vraiment été au beau fixe de s’entendre autour de la prise en charge d’un parent. Aux rancœurs du passé s’ajoute un aspect psychologique : voir nos parents décliner au fil des ans et avoir besoin d’aide nous rend souvent plus émotionnels, voire irrationnels. Sans oublier que les aidants familiaux sont confrontés à une réalité douloureuse : nous aussi allons vieillir et peut-être avoir les mêmes besoins…

Les points de frictions causant des conflits entre aidants familiaux ne manquent pas :

  • Les questions financières : L’argent est et resta probablement toujours le « nerf de la guerre », comme le rappelait Rabelais… Les frictions entre aidants familiaux sont souvent liées à des questions telles que : Qui va payer quoi ? Comment assumer les coûts de la prise en charge du parent dépendant ? Qui va gérer les finances d’un parent incapable de le faire ? Et qu’adviendra-t-il de l’héritage ?
  • Les injustices et disparités : Souvent, l’un des aidants familiaux assume une partie plus importante de la prise en charge du proche dépendant. Il s’agit souvent de l’enfant résidant le plus prêt ou plus proche sentimentalement. Ce déséquilibre peut engendrer du ressentiment.
  • Les questions liées à la prise en charge : Lorsque les aidants familiaux doivent prendre des décisions délicates sur la prise en charge de la personne âgée, les avis peuvent différer et provoquer de véritables crises. Le parent dépendant peut-il/doit-il rester à domicile ou entrer en maison de retraite ? L’un des aidants familiaux peut-il l’accueillir chez lui ?
  • Les questions médicales : Lorsque la personne âgée ne peut plus exprimer seule son opinion, même les questions de prise en charge médicale ou en fin de vie peuvent soulever des problèmes entre les aidants familiaux.
  • Les conversations délicates avec le proche âgé : Lorsque la sécurité d’un senior en perte d’autonomie est menacée, lequel des aidants familiaux doit assumer la dure tâche de le convaincre de renoncer à conduire ? Qui va aider la personne âgée à déménager en Ehpad ?

Comment éviter les conflits entre aidants familiaux ?

Une meilleure coopération entre aidants familiaux est nécessaire pour garantir une bonne prise en charge du proche âgé en perte d’autonomie. Faire la paix est souvent « plus facile à dire qu’à faire », mais il existe quelques stratégies pour adoucir les conflits :

  • Communiquez ! Lorsque votre proche âgé dispose encore de ses facultés mentales, impliquez-le dans les décisions. La personne âgée, même si elle souhaite s’en remettre entièrement à ses proches, a son mot à dire. Sa volonté peut-être la meilleure solution pour un compromis entre aidants familiaux. De même, lorsque vous assurez l’accompagnement de votre proche, ne partez pas du principe que les autres aidants familiaux connaissent vos besoins. Parfois, les frères et sœurs ne proposent pas leur aide tout simplement parce qu’ils ignorent que vous en avez besoin.
  • Impliquez toute la fratrie. Dans le même ordre d’idée, il est important que tous les aidants familiaux soient informés des besoins de votre proche et sachent où sont les documents essentiels à sa prise en charge. Il existe même aujourd’hui des sites Internet sécurisés où stocker de telles informations (des dossiers médicaux aux calendriers de tâches à accomplir). Une recherche Google vous permettra de trouver la formule qui vous convient. Prévoyez des réunions de famille entre aidants pour évoquer les questions liées à la prise en charge de votre parent.
  • Partagez les responsabilités en tenant compte des capacités et disponibilités de chacun. Au cours de ces réunions familiales, il est important de laisser chacun des aidants familiaux exposer sa situation et choisir les tâches qu’il peut assumer, en fonction de ses disponibilités, affinités et capacités. Partagez-vous les tâches : payer les factures, communiquer avec les médecins, faire une recherche de maison de retraite adaptée, etc.
  • Comptez jusqu’à 7 ! Si une question vous divise et qu’un différend éclate, essayez de faire une pause et d’attendre un moment plus adapté pour reprendre la discussion en aidants familiaux. Si le conflit ne porte pas sur une question de sécurité, il est souvent préférable de ne pas réagir immédiatement. Certaines questions sont triviales et vous pourrez plus facilement vous en rendre compte à tête reposée.
  • Cherchez un soutien. Les aidants familiaux confrontés à des conflits familiaux ne sont pas seuls. Il existe aujourd’hui des groupes de parole et une multitude de forums sur Internet pour partager votre expérience et profiter des conseils de personnes dans la même situation. Un ami, un psychothérapeute ou un membre de votre communauté religieuse peut souvent vous apporter du soutien. Envisager aussi la méditation.
  • Faire preuve d’empathie. La prise en charge d’un proche âgé malade ou dépendant cause beaucoup de stress aux aidants familiaux. Faites preuve d’empathie à l’égard de vos frères et sœurs, ils connaissent aussi cette même détresse que vous éprouvez.

Les conflits entre aidants familiaux sont douloureux et compliquent la prise en charge de la personne âgée. Apprendre à mieux communiquer avec la fratrie, en mettant de côté les questions hors de propos, vous aidera à mieux vivre cette situation délicate. Néanmoins, n’attendez pas un miracle. Si un proche est égoïste, il ne changera pas du jour au lendemain. L’entente entre aidants familiaux nécessite souvent beaucoup de patience et de diplomatie.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

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