Au sommaire

    Comparateur en ligne 100 % gratuit

    Trouver une maison de retraite

    Partager :

    Cet article a été noté par 11 lecteurs

    Choisir une maison de retraite adaptée aux besoins et capacités de notre proche âgé peut s’avérer difficile, surtout lorsqu’on cherche un environnement favorisant son autonomie. La méthode Montessori en EHPAD se présente comme une solution idéale, appliquée dans de plus en plus d’établissements.

    Elle améliore la qualité de vie des résidents atteints de démence, en s’appuyant avant tout sur leurs capacités restantes. Cette approche innovante améliore la prise en charge : les soignants sont des « facilitateurs », qui aident les aînés à faire seuls le maximum de choses. Les seniors conservent leur place en tant que personnes libres de leurs choix et actrices au sein de leur lieu de vie.

    Qu’est-ce que la méthode Montessori en Ehpad ?  

    La méthode Montessori en EHPAD s’inspire des principes pédagogiques développés par Maria Montessori, une éducatrice et médecin italienne, au début du XXe siècle. 

    Initialement conçue pour les enfants déficients, cette approche a été adaptée aux seniors par le Dr Cameron J. Camp dès les années 1990. Le but : répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées, en particulier celles atteintes de démence et de troubles cognitifs.

    Les origines et l’évolution de la méthode Montessori 

    Maria Montessori a créé sa pédagogie en observant les enfants et en se fondant sur leurs besoins naturels d’apprentissage. 

    Elle a ainsi développé un ensemble de principes centrés sur l’autonomie, le respect, l’apprentissage par l’expérience et l’adaptation de l’environnement. La méthode Montessori en EHPAD reprend ces principes essentiels pour offrir aux seniors un cadre de vie adapté et stimulant.

    Les valeurs fondamentales de la méthode Montessori adaptée aux malades d’Alzheimer 

    La méthode Montessori en EHPAD vise à créer un environnement où les seniors peuvent développer leur indépendance et leur autonomie. Adaptée par le Dr Camp pour l’accompagnement des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’un trouble apparenté, elle est bénéfique pour tous les résidents.

    La philosophie Montessori s’appuie sur trois valeurs fondamentales : 

    • Respect : le Dr Camp souligne l’importance de respecter la personne atteinte de démence en tant qu’individu avec des capacités, des intérêts et des expériences uniques. Les soignants appliquant cette vision en Ehpad recherchent les capacités préservées des résidents. Ils ne se concentrent plus sur leurs problèmes de santé, leurs limitations et leurs troubles.
    • Dignité : en proposant des activités significatives et engageantes, le personnel cherche à préserver la dignité de tous les résidents. Les soignants créent un environnement préparé qui favorise l’indépendance et incite tous les aînés à participer au quotidien de l’Ehpad. Le but : permettre à chacun de se sentir valorisé et respecté.
    • Égalité : en adaptant les activités et le cadre de vie aux forces et aux intérêts de chacun, l’équipe aide les résidents à se sentir des membres égaux de leur communauté.

    En appliquant ces valeurs, la méthode Montessori en EHPAD offre aux seniors une qualité de vie améliorée, tenant compte de leurs besoins et de leurs aspirations. Cette approche humaniste permet de créer un environnement bienveillant et stimulant, dans lequel les personnes âgées peuvent s’épanouir et maintenir leur autonomie.

    Quels sont les 12 principes de la méthode Montessori adaptée aux personnes âgées ? 

    Les 12 principes de la méthode Montessori adaptée aux personnes âgées atteintes de démence sont les suivants :  

    1. L’activité doit avoir un sens et capter l’intérêt de la personne âgée.
    2. Toujours demander et inviter l’aîné à participer.
    3. Donner le choix chaque fois que c’est possible.
    4. Parler moins, montrer plus : limiter les explications verbales et privilégier les démonstrations.
    5. Compétences physiques : se concentrer sur les capacités de l’individu, plutôt que sur ses limites.
    6. Ralentir et s’accorder au rythme de la personne accompagnée.
    7. Utiliser des indices visuels, des repères ou des modèles pour soutenir la mémoire.
    8. Donner quelque chose à tenir et à manipuler pour favoriser l’engagement.
    9. Passer des activités simples aux plus complexes.
    10. Diviser une tâche en étapes pour faciliter la compréhension et la réalisation. 
    11. Bilan : à la fin, demander : « Avez-vous apprécié cette activité ? » et « Souhaiteriez-vous la refaire ? »
    12. Ne pas chercher la perfection, mais privilégier l’engagement et l’implication. Il n’y a ni bonne ni mauvaise façon d’accomplir une tâche. 

    Comment les principes de Montessori sont-ils mis en pratique en maison de retraite ? 

    Les Ehpad qui appliquent la méthode Montessori apprennent à leur personnel à adopter ces pratiques importantes dans leurs interactions avec les résidents. Les soignants deviennent ainsi des facilitateurs dont le rôle est d’aider l’individu à faire seul.

    Sens et intérêt des activités 

    L’équipe de la maison de retraite cherche à favoriser l’engagement des résidents dans des activités qui ont un sens pour eux. Les soignants vont donc s’efforcer de bien connaître chaque personne âgée pour identifier ses buts, ses centres intérêts et ses préférences. 

    Pour ce faire, ils communiquent avec le senior et son entourage. Ils consultent aussi son projet de vie pour bien définir ses besoins et attentes. L’activité doit en effet avoir un lien avec l’identité de l’individu. 

    LIRE AUSSI:  La bientraitance, qu’est ce que c’est ?

    La pédagogie Montessori distingue d’ailleurs les animations et les activités. Ces dernières sont tout ce que la personne fait ou peut faire dans sa journée. Il ne s’agit pas ici de la divertir avec des animations, mais bien de l’« aider à faire seule » ces gestes qu’elle souhaite accomplir par elle-même. Ceci contribue à préserver ses facultés et à conserver son autonomie. 

    Consentement et invitation à participer

    L’approche Montessori vise à donner à la personne âgée un sentiment de contrôle sur sa vie, même lorsqu’elle a perdu de nombreuses facultés

    Les soignants laissent au résident la liberté d’accepter ou de refuser les soins et activités qu’ils lui proposent. Le but : l’honorer en tant qu’adulte et le laisser décider pour lui-même.

    Les professionnels qui ont suivi une formation à la méthode Montessori en Ehpad ont appris à demander l’avis de la personne. Ils l’invitent à participer aux activités de l’établissement, aussi bien aux animations qu’aux tâches quotidiennes.

    De cette manière, les soignants parviennent souvent à prévenir le problème de l’opposition, considérée comme une trouble du comportement lié aux démences.

    « Si on m’impose, je m’oppose », diraient les créateurs de « Montessori Lifestyle –AG&D », l’un des organismes de formation Montessori en Ehpad et résidence senior.

    Aide-soignante présentant des légumes pour faire participer un résident dans un Ehpad appliquant la méthode Montessori
    Une aide-soignante invite un résident à participer à la préparation du repas

    Choix et contrôle de sa vie

    La méthode Montessori en Ehpad préconise d’offrir le choix au résident entre plusieurs possibilités, même dans les soins quotidiens. Le but : lui laisser là aussi le contrôle de sa vie. 

    Cela permet à la personne âgée d’être réellement considérée comme une personne, avec tout le respect et la dignité qu’elle mérite.

    Pour l’équipe, ces interactions avec les patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée sont plus gratifiantes et humaines. 

    L’aide-soignante en Ehpad peut par exemple donner le choix entre la chemise bleue et la blanche, plutôt qu’imposer une tenue. 

    Pour le petit déjeuner, certains établissements proposent un buffet plutôt que de servir à chacun ce qu’il a l’habitude de consommer. Un menu présentant les différents plats peut aussi être affiché pour que chacun sache ce qu’il peut choisir. 

    Moins de paroles, plus de démonstration

    La première partie de ce principe, « Parler moins », dépend bien sûr de la capacité de l’individu à parler. L’accompagnateur s’adapte ainsi aux facultés de chacun. La démonstration des différentes actions peut se faire sans mots, juste avec des gestes. 

    Parler moins et montrer plus permet aux patients présentant des troubles cognitifs de moins se concentrer sur ce que dit le facilitateur, et plus sur ce qu’il fait. Ainsi, ils parviennent mieux à effectuer la tâche qu’ils tentent d’accomplir.

    Capacités restantes

    Dans les Ehpad appliquant la méthode Montessori, les professionnels de santé et les agents observent les résidents d’une façon différente. Au lieu de s’attarder sur les déficits et difficultés, ils apprennent à reconnaître les capacités restantes des pensionnaires. Celles-ci peuvent être :

    • sensorielles (vision, audition, toucher, odorat…),
    • motrices (bouger, utiliser des objets ou simplement les tenir, frotter…),
    • cognitives (lire à voix haute, compter, suivre des instructions, classer…),
    • sociales (saluer, répondre, blaguer, commenter…)

    En mettant l’accent sur les forces de la personne, l’équipe facilite les réussites. Les accompagnants s’efforcent de mettre les résidents suffisamment au défi pour les faire progresser sans les faire échouer. Les activités proposées aux seniors sont donc conçues ou choisies en s’appuyant sur ces capacités préservées.

    Adaptation au rythme de l’aîné

    Lorsque les soignants communiquent avec les patients atteints de démence, ils ralentissent à la fois leur façon de parler et leurs mouvements. L’idée là aussi est de garantir la réussite. 

    Ils s’adaptent à la vitesse à laquelle le senior s’alimente, marche, lève la tête lorsqu’ils s’adressent à lui ou accomplit n’importe quel geste.

    Aides visuelles 

    Les aides visuelles, repères et modèles occupent une place importante dans le matériel Montessori en Ehpad. Ils peuvent guider l’individu pour qu’il sache ce qu’il doit faire. 

    Il sera par exemple proposé aux résidents qui le souhaitent de dresser la table en suivant un modèle leur montrant où placer chaque chose.

    En outre, la lecture fait partie des facultés qui restent intactes le plus longtemps, malgré la maladie d’Alzheimer. Le personnel va donc étiqueter un maximum de choses pour permettre aux aînés de se repérer et de se servir seuls de ce qu’ils reconnaissent par son nom. 

    L’environnement est ainsi préparé pour favoriser l’autonomie et l’indépendance des pensionnaires, dans leur lieu de vie. 

    Objet à tenir et manipuler

    Proposer à l’individu de tenir quelque chose l’aide à se sentir impliqué dans une activité, même s’il n’y participe pas activement. Lorsque le facilitateur présente certaines actions ou animations en maison de retraite, la personne peut avoir besoin d’un temps d’adaptation avant de souhaiter intervenir. 

    LIRE AUSSI:  Lutter contre la Maltraitance

    Le fait de tenir une partie du matériel lui permet de ne pas se sentir inutile. Elle a le choix de s’en servir et de participer, si elle le désire. 

    Senior arrosant une plante pour participer à l'entretien dans l'Ehpad
    La méthode Montessori en Ehpad encourage le résident à s’impliquer

    Progression des tâches 

    Les tâches sont présentées des plus simples aux plus compliquées, là aussi pour ne pas mettre le participant en échec au début d’une activité. Éviter la frustration est important pour prévenir les troubles du comportement liés au stress. 

    Si le résident réussit, le facilitateur passera à une version plus complexe et l’aîné pourra ainsi progresser à son rythme. 

    Découpage des tâches 

    De la même manière, chaque tâche peut être découpée en plusieurs étapes. Chacune peut être démontrée pour permettre au senior de se concentrer sur une seule chose à la fois et d’avoir plus de chances de réussir. 

    Bilan de l’activité

    Il n’est pas toujours nécessaire de terminer une tâche ; le but principal de l’interaction est de susciter l’intérêt du résident. Le personnel s’attachera toujours à lui demander s’il a aimé effectuer l’activité et s’il souhaite la refaire. De cette façon, le senior garde le contrôle de ce qu’il fait avec l’équipe de la maison de retraite. 

    Pas de jugement, seulement un engagement

    Enfin, la méthode Montessori en Ehpad ne cherche pas à apprendre au résident la bonne ou la mauvaise façon d’accomplir quelque chose. Le principal est de solliciter son engagement et de l’impliquer dans la vie de la communauté. 

    L’appartenance à une communauté est d’ailleurs l’un des objectifs de la pédagogie Montessori. Ehpad et résidences seniors sont des lieux de vie où les seniors peuvent partager des idées et expériences. Les résidents retrouvent ainsi le sentiment communautaire si important à tous les âges. 

    Là encore l’équipe de la maison de retraite peut proposer aux résidents qui le souhaitent de les aider dans leur service. Les plus valides peuvent par exemple servir à boire aux autres et ainsi se rapprocher. 

    Les possibilités d’application de la méthode Montessori en Ehpad sont infinies. L’accompagnement prend ainsi une nouvelle dimension avantageuse pour tous les intervenants.  

    Il existe d’autres approches pour l’accompagnement des personnes âgées dépendantes en Ehpad, notamment le concept de l’Humanitude

    Pour trouver une résidence appliquant ces approches, n’hésitez pas à contacter les conseillers Cap Retraite. Ils vous accompagneront tout au long de vos démarches pour permettre à votre proche de vivre dans un environnement réellement adapté. 

    Quelques exemples concrets d’application de la méthode Montessori en Ehpad

    Mise en œuvre dans divers Ehpad et résidences seniors en France, la méthode Montessori fait ses preuves depuis quelques années. En témoignent ces exemples rapportés par Camp, C. et coll. (2017) :

    Des repas conviviaux entre résidents et villageois

    Dans une maison de retraite du sud de la France, les résidents atteints de démence préparent eux-mêmes des repas à servir aux habitants de leur village, tous les dimanches.

    Cette initiative implique diverses activités favorisant leur autonomie : aller au marché acheter les ingrédients, les ramener à la maison de retraite pour mijoter les plats et partager le repas avec leurs amis et voisins.

    L’autonomie au cœur de l’unité Alzheimer

    Pour faciliter le repérage des résidents, l’équipe d’une maison de retraite d’Avignon a aménagé l’unité de vie protégée Alzheimer. Cet environnement préparé a fortement amélioré l’indépendance des pensionnaires, qui ont appris à se débrouiller seuls. Ils sont devenus capables de :

    • retrouver leurs chambres,
    • localiser le matériel des activités,
    • trouver et utiliser l’équipement nécessaire à l’entretien de leur environnement (balais, serpillières, etc.)
    • dresser les tables, puis les débarrasser…

    De belles initiatives malgré la démence

    Les seniors atteints de la maladie d’Alzheimer fréquentant un accueil de jour à Avignon ont créé plusieurs projets grâce à l’application de la méthode Montessori :

    • les résidents ont lancé un projet de collecte de fonds pour aider les animaux abandonnés. Dans ce cadre, ils ont confectionné divers articles (nichoirs, cartes-cadeaux, confitures, etc.). Puis ils les ont vendus et ont reversé les bénéfices à un centre de sauvetage pour les animaux ;
    • les seniors ont créé une pièce de théâtre en s’inspirant de leur passé. Ils ont présenté leur enfance et la vie en France sous occupation allemande. La famille, les amis, d’autres résidents et les membres du personnel ont été invités au spectacle. Celui-ci a été suivi d’une fête avec du vin et des chants dans la cour de la structure.

    Ces exemples sont tirés de l’article :

    Camp, C., Antenucci, V., Roberts, A., Fickenscher, T., Erkes, J. & Neal, T. (2017). The Montessori Method Applied to Dementia: An International Perspective. Montessori Life: A Publication of the American Montessori Society, 29(1), 40-47.

    Cet article vous a-t-il été utile ?

    Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.

    Avatar auteur, Yaël A.
    Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

    Commentaires (0)

    Réagissez, posez une question…

    Autres articles sur ce dossier

    Les internautes ont aussi lu ces articles