L’ergothérapeute en Ehpad, garant de l’autonomie des résidents

L’ergothérapeute est un professionnel de santé dont le rôle en Ehpad est d’aider les résidents à surmonter ou minimiser les obstacles à une réalisation autonome des activités de la vie quotidienne. Il occupe une place importante au sein de l’équipe soignante, qu’il conseille et complète. L’ergothérapie s’inscrit également dans la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et contribue au bien-être des résidents en général.

Qu’est que l’ergothérapie et quelle est sa place en Ehpad ?

L’ergothérapie est une profession paramédicale qui a pour but d’aider les personnes en situation de handicap physique ou psychique tout au long d’un processus de rééducation, de réadaptation ou de réinsertion. L’objectif est de leur permettre de maintenir, de récupérer ou d’acquérir la meilleure autonomie possible dans leur vie quotidienne.

Le rôle de l’ergothérapeute est ainsi d’aider la personne à faire des gestes ou des activités qu’elle a des difficultés à effectuer seule, soit en adaptant l’activité, soit en lui conseillant une aide technique. L’ergothérapie est une discipline originale dans le sens où elle consiste à prendre en charge le patient dans sa globalité, et non plus seulement l’organe malade. Elle peut être exercée à la fois à domicile, au cabinet de l’ergothérapeute ou en Ehpad.

Par ailleurs, les ergothérapeutes ne sont pas des kinésithérapeutes ni des médecins ; ils ont une formation spécifique qui dure quatre ans, validée par un diplôme d’État depuis 1970, en France.

Quel est le rôle de l’ergothérapeute en Ehpad ?

L’ergothérapeute en Ehpad intervient auprès des résidents pour promouvoir leur participation dans les activités de la vie quotidienne et améliorer leurs capacités à la fois motrices et cognitives. Il stimule les facultés restantes de la personne âgée dans toutes les activités nécessaires au bien-être (soins et hygiène personnelle, mobilité, participation à des activités sociales ou de loisirs, etc.).

L’ergothérapeute agit à plusieurs niveaux et à diverses étapes dans la prise en charge des résidents.

Évaluation des facultés et besoins du nouveau résident :

L’ergothérapeute est sollicité dès l’accueil de la personne âgée en maison de retraite. En collaboration avec le médecin coordonnateur, il effectue une évaluation de ses capacités physiques et cognitives, et ainsi de ses besoins. Ce bilan d’autonomie permet de faire ressortir les problèmes rencontrés par le nouveau résident dans certaines activités spécifiques (toilette, habillage, repas…).

L’ergothérapeute analyse les troubles de chaque nouveau résident afin d’évaluer la rééducation, la mise en place d’une aide technique et d’un aménagement spécifique.

Accompagnement et conseil à l’équipe soignante :

L’ergothérapeute en Ehpad conseille l’équipe soignante et l’aide à adapter l’environnement pour une meilleure mobilité et une autonomie renforcée du résident :

  • aménagement de la chambre et adaptation du mobilier,
  • aides aux déplacements : ajustement du fauteuil roulant, formation aux techniques d’utilisation du matériel de mobilité,
  • amélioration de la posture : conseils pratiques au personnel soignant et au résident,
  • positionnement dans le lit, notamment avec des coussins et un matériel ergonomique…

Maintien de l’autonomie et réhabilitation :

L’autonomie du résident est la priorité de l’ergothérapeute en Ehpad. Il intervient donc à la fois pour renforcer et stimuler les facultés de la personne âgée, mais aussi pour améliorer sa récupération motrice après un événement de type hospitalisation, accident ou chute.

Les interventions de l’ergothérapeute comprennent les actions suivantes :

  • enseigner la mobilité fonctionnelle au résident : utilisation du matériel de mobilité, réapprentissage des transferts du lit au fauteuil ou au siège de douche, pour une réalisation autonome des tâches d’hygiène et de soins personnels, entraînement à une utilisation sécurisée du fauteuil roulant en fonction des capacités cognitives et motrices du résident ;
  • mettre en place de techniques de compensation pour les activités de la vie quotidienne : renforcer l’utilisation du toucher pour compenser les troubles de la vision, etc.
  • restaurer ou améliorer les capacités du résident dans les activités instrumentales de la vie quotidienne, comme l’utilisation du téléphone et du système d’appel d’urgence des aides-soignants ; 
  • aider les résidents malvoyants en leur apprenant à maximiser l’utilisation de leurs capacités visuelles restantes et en préconisant un aménagement spécifique de la chambre et des lieux de vie communs (meilleur éclairage, utilisation d’étiquettes colorées pour identifier les objets, utilisation du contraste : murs peints en clair et prises de courant de couleur foncée…) ;
  • apprendre aux résidents et au personnel soignant des techniques pour améliorer le positionnement, afin de réduire l’utilisation du matériel de contention et prévenir les escarres ;
  • travailler en collaboration avec les autres professionnels de la rééducation – psychomotricien et kinésithérapeute – pour implémenter des actions de réadaptation ou de prévention des chutes et accidents, grâce à des méthodes de réactivation et à des ateliers d’activité physique ;
  • apprentissage de stratégies pour sécuriser les déplacements et activités du résident.

Stimulation et participation aux activités de l’Ehpad :

L’ergothérapie utilise des jeux, des activités de loisir ou de la vie quotidienne. C’est un excellent moyen de récupérer des capacités que l’on croyait perdues ou de maintenir les facultés restantes.

Les ateliers thérapeutiques et de stimulation sont l’une des principales techniques utilisées par l’ergothérapeute en Ehpad pour faire participer le maximum de résidents et raviver leurs capacités.

Ces ateliers peuvent être proposés avec la collaboration de l’équipe d’animation de l’Ehpad, en intégrant des objectifs d’ergothérapie, ou de manière indépendante et être alors plus spécifiquement ciblés sur les activités de la vie quotidienne.

Divers ateliers sont possibles en fonction des possibilités de l’établissement, de l’imagination de l’ergothérapeute et des besoins des résidents :

  • atelier de prévention des chutes : identification des risques et des causes des chutes, découverte et apprentissage de l’utilisation des aides techniques, exercices d’automobilisation pour stimuler l’équilibre statique et dynamique, etc.
  • atelier mémoire : le but de cet atelier est principalement de stimuler, développer et renforcer les mécanismes de base de la mémoire.
  • atelier cuisine : véritable travail ludique et convivial sur les activités de la vie quotidienne, avec le choix du menu, la préparation du repas, le dressage de la table et même la vaisselle,
  • atelier gym ou activité physique : pour travailler la coordination et l’équilibre, améliorer la force musculaire, etc.

Formation du personnel et participation à l’élaboration du projet de vie

L’ergothérapeute en Ehpad a également un rôle d’éducation du personnel soignant. Il peut apprendre aux équipes des stratégies de communication avec les résidents atteints de troubles cognitifs. Il veille à ce que les différents intervenants sachent utiliser les différentes aides techniques et le matériel de compensation des handicaps.

Lorsqu’il apprend au résident des techniques d’adaptation pour réaliser un acte de la vie quotidienne, il transmet cette information au personnel pour qu’il accompagne le résident dans son travail de maintien de l’autonomie.

L’ergothérapeute participe aussi à l’élaboration du projet de vie de chaque résident et dans la mesure du possible au projet d’établissement de l’Ehpad.

Il peut même jouer un rôle de consultant en ergonomie/architecture et peut préconiser des modifications du design de la maison de retraite ou de l’agencement du mobilier, pour promouvoir l’autonomie des résidents et prévenir le risque de chute.

Comment l’ergothérapeute intervient-il dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer ?

Pour les résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’un trouble apparenté, l’ergothérapeute se concentre sur l’adaptation des activités tout au long des différentes phases d’évolution de la pathologie. Il s’efforce de maintenir aussi longtemps que possible les capacités fonctionnelles du résident, pour améliorer sa qualité de vie et son bien-être. 

L’ergothérapeute peut conseiller l’équipe soignante et l’assister dans la gestion des troubles du comportement. Pour faire face aux troubles de mémoire, à la désorientation spatio-temporelle et aux autres symptômes de la maladie d’Alzheimer, il proposera différentes techniques de compensation, qui réduiront l’anxiété et l’éventuelle agressivité du résident. Il étudiera également les différents facteurs susceptibles d’avoir un effet négatif sur la capacité du résident à participer à la vie de l’Ehpad ou de l’unité Alzheimer (comme le bruit, l’éclairage, le nombre de personnes dans son environnement, etc.) et conseillera des adaptations susceptibles d’apaiser le résident et faciliter son orientation.

Questions fréquentes

Quelle est la différence entre le kinésithérapeute et l’ergothérapeute en Ehpad ?

Le kinésithérapeute et l’ergothérapeute en Ehpad travaillent sur différents aspects de l’autonomie du résident. Le kinésithérapeute se concentre sur l’amélioration des capacités du résident à effectuer certains mouvements physiques, tandis que l’ergothérapeute met l’accent sur l’amélioration des capacités de la personne à réaliser les activités de la vie quotidienne (AVQ).

Le kinésithérapeute apprend au résident à marcher jusqu’à la salle de séjour de l’Ehpad, tandis que l’ergothérapeute lui enseigne que faire une fois arrivé dans la pièce. L’ergothérapie est une méthode de soins holistique : elle traite non seulement les problèmes physiques, mais aborde également les aspects sociaux et psychologiques de la vie quotidienne. L’ergothérapeute endosse de nombreuses fonctions : travailleur social, médiateur entre le résident et les soignants, confident, etc.

Quelle méthode utilise l’ergothérapeute dans un atelier mémoire ?

La méthodologie se fonde sur les trois phases du processus mnésique : la saisie de l’information, la consolidation et la rétention, et le rappel de cette information. Elle se matérialise par une suite d’exercices d’apprentissage et de techniques de mémorisation. Le matériel utilisé est donc varié et attractif pour optimiser la motivation, créer et maintenir l’intérêt. Enfin, ces exercices sont basés sur des informations verbales et/ou visuelles, et l’intérêt du groupe pour cet atelier est de développer les contacts ainsi que les échanges entre les résidents.

Yaël A.

Rédactrice chez Cap Retraite

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