L‘AVC hémorragique représente environ 20% de tous les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Contrairement à l‘infarctus cérébral et l’accident ischémique transitoire, ce type d’ AVC génère des séquelles graves et difficiles à traiter. Si seuls des soins médicaux administrés rapidement augmentent les chances de survie et de rétablissement; les dommages cognitifs et physiques peuvent être dévastateurs pour les patients et leurs familles. 

Dans ce contexte, Cap Retraite fournit des conseils pratiques pour aider les personnes ayant subi un AVC et leurs aidants à surmonter les défis liés à ce traumatisme.

Comprendre l’AVC hémorragique et ses conséquences

Définition de l’AVC hémorragique

L’accident vasculaire cérébral (AVC) hémorragique est une pathologie grave qui survient lorsque de petites artères à l’intérieur du cerveau se rompent et entraînent une hémorragie.  

Cette rupture d’anévrisme est causée par un affaiblissement des artères lié à l’hypertension chronique, le tabagisme, des malformations des artères ou une disposition génétique. En conséquence, le malade souffre de dommages irréversibles au cerveau avec une perte des fonctions physiques et cognitives.

Découvrez que faire en cas d’AVC si on est seul

Les impacts sur la santé physique et cognitive

Les effets de l’AVC hémorragique dépendent de la zone du cerveau affectée et de la gravité de l’accident :

  • endommagement les tissus cérébraux, 
  • perturbation des connexions neuronales, 
  • inflammation. 
Patient ayant subit un avc hémorragique

Parmi les séquelles physiques courantes : 

  • une faiblesse musculaire ou une paralysie, 
  • une perte de la coordination et de l’équilibre, 
  • des troubles de la déglutition, 
  • des problèmes de vision et de l’aphasie, ( difficulté à communiquer ou à comprendre le langage).
  • de la fatigue, de la douleur et des troubles du sommeil.

Sur le plan cognitif, le patient risque de souffrir d’une altération de la mémoire, de la concentration et de la capacité à raisonner. Voire des troubles émotionnels tels que l’anxiété, la dépression, la colère ou l’apathie.

Les défis émotionnels pour les patients et les aidants

Pour la personne touchée et sa famille, cette affection impacte significativement leurs vies. 

Du point de vue du patient :

  • La perte de l’indépendance : incapable d’exécuter seul ses tâches quotidiennes, la personne devient frustrée, déprime et ressent de la colère.
  • Les changements dans les relations : avec leur handicap, le malade peut se sentir rejeté ou isolé, affectant ses relations sociales avec sa famille, ses amis et ses collègues.
  • Les changements dans l’apparence physique : en raison d’une perte de poids ou d’une paralysie à la suite du trauma, la personne ne se reconnaît plus et perd confiance en lui.
  • Les troubles émotionnels : les conséquences d’un AVC hémorragique provoquent un changement de caractère du proche (dépression, anxiété ou apathie).

Les aidants, eux, doivent affronter plusieurs défis :

  • Le stress et l’épuisement : aider son proche dans sa récupération impose une pression importante, causant stress et fatigue 
  • Les changements dans la relation : un malaise peut s’installer si l’aidant et le patient sont partenaires ou parents, car le regard porté sur l’autre change.
  • Les problèmes financiers : les soins et traitements entraînent des coûts élevés pour les aidants et causent une autre source de stress.
  • Les troubles émotionnels : à devoir gérer cette situation, les proches aidants peuvent aussi ressentir de l’angoisse, de la déprime ou de l’injustice 

Conseils et aides pour les patients ayant subi un AVC hémorragique

Pour préparer et anticiper un retour efficace vers l’autonomie, le patient peut suivre ces recommandations.

Suivre un programme de rééducation personnalisé

La physiothérapie, l’ergothérapie et l’orthophonie sont les thérapies indispensables à la réadaptation pour récupérer les fonctions physiques, cognitives et la communication. Ces séances peuvent durer plusieurs mois ou années pour améliorer son autonomie et gérer les changements émotionnels et psychologiques.

thérapie après hémorragie cérébrale

Adapter le domicile pour plus de sécurité et d’autonomie 

Après un AVC hémorragique, le patient a besoin de s’équiper et d’aménager son logement pour sécuriser ses déplacements et réaliser les tâches quotidiennes. L’installation de rampes d’accès, de barres d’appui, de tapis antidérapants et des dispositifs d’assistance favorisent son indépendance.

Participer à des groupes de soutien et d’entraide 

L’AVC hémorragique est une épreuve difficile à supporter. C’est pourquoi il est conseillé d’ échanger avec d’autres personnes vivant des situations similaires pour partager des conseils, des ressources et du soutien émotionnel.

Pratiquer des activités adaptées

Les exercices physiques, la relaxation, la méditation ou les loisirs créatifs améliorent la qualité de vie et stimulent le bien-être mental. En plus de changer les idées, de réduire le stress, l’anxiété et la tension artérielle, ces activités peuvent aider à exprimer les émotions et améliorer l’estime de soi.

Gérer les émotions

Consulter un psychologue ou un psychiatre aide à surmonter les défis émotionnels tels que l’anxiété, la dépression et la colère. Ces consultations régulières permettent d’apprendre des techniques de gestion du stress et des émotions, à identifier les pensées négatives et à adopter des comportements positifs.

Conseils et aides pour les aidants familiaux 

En offrant un soutien émotionnel, physique et pratique, la présence des aidants est cruciale dans le succès de la récupération. Face à ces nouvelles responsabilités, plusieurs solutions peuvent empêcher l’aidant de se sentir seul et démuni.

Prendre soin de soi en tant qu’aidant  

Pour éviter le stress et l’épuisement, l’aidant doit rester à l’écoute de ses besoins psychologiques et émotionnels. Il lui est donc vital de : 

  1. Prendre un peu de recul avec des pauses régulières afin de se reposer et se ressourcer.
  2. Trouver des activités récréatives pour se changer les idées ( méditation, yoga, danse, sorties)
  3. Utilisez les ressources pour les aidants

Chercher du soutien 

conseil pour proche aidant

Bien s’entourer est indispensable pour retrouver la force et des solutions pour gérer les défis du quotidien : 

  • Rejoindre des groupes de soutien pour les aidants. L’occasion de partager ses expériences et recevoir des conseils sur la gestion des défis émotionnels et pratiques.
  • Se confier auprès de son entourage. 
  • S’inspirer des ressources conseillées par les thérapeutes.

Collaborer avec les professionnels de santé

Les médecins et thérapeutes peuvent fournir des conseils pour aider les aidants à mieux comprendre leurs rôles dans la gestion de la réinsertion et ses défis. Une collaboration dans laquelle les aidants communiquent les progrès et les préoccupations aux thérapeutes pour assurer une prise en charge globale efficace.

Organiser le quotidien

Au domicile, l’aidant doit s’organiser pour répondre à ses responsabilités : 

gérer la prise des médicaments, planifier les rendez-vous médicaux et les séances de thérapie, sans oublier les tâches ménagères.

Demander les aides techniques et financières disponibles 

L’aidant doit se renseigner sur les aides possibles pour l’aider à financer les équipements, les soins et l’assistance humaine (une demande d’APA, se rendre à la mairie, se rapprocher  de la caisse de retraite, le clic ou le CCAS de votre ville…)

Ces précautions sont nécessaires pour prévenir un éventuel burn-out de l’aidant.

À un an d’une hémorragie cérébrale, 50% des patients survivent dont la moitié avec un handicap important. Seul un quart conserve son indépendance. 

La récupération après un AVC hémorragique est un processus difficile et complexe. Pour le patient comme pour l’aidant, cette épreuve doit se préparer psychologiquement. Entre les soins, l’assistance et la charge mentale… La communication et l’échange apportent un soutien inestimable aux personnes et leurs familles. Dans ce but, partagez cet article et vos expériences à ceux qui traversent cette période douloureuse. 

Pour rappel, seule la prise en charge immédiate d’un AVC limite les risques de séquelles. Pour être réactif, sachez repérer les signes avant-coureurs d’un AVC. 

Sources : 

Haute Autorité de Santé-Parcours de rééducation réadaptation des patients après la phase initiale de l’AVC en Juillet 2020 – https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-09/fiche_parcours_de_reeducation_readaptation_des_patients_apres_la_phase_initiale_de_lavc.pdf

https://www.chuv.ch/fr/neurologie/nlg-home/patients-et-familles/maladies-traitees/accidents-vasculaires-cerebraux

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/recommandations_2006_10_27__20_02_3_927.pdf

Note de l’article (11 votes)

Cet article vous a-t-il été utile ?

Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.

Commentaires (0)

Réagissez, posez une question…

Les derniers articles

Articles les plus recherchés

Nos dossiers sur ce thème

La santé du Grand-âge

L'accroissement de la longévité s'accompagne de la multiplication de pathologies propres aux personnes âgées. Nous abordons dans ce dossier intitulé "la santé au grand âge"…

En savoir plus

Face à la maladie d'Alzheimer

Nous avons consacré un dossier spécifique à la maladie d’Alzheimer, pour appréhender à sa mesure ce véritable fléau, qui touche en France 800 000 personnes,…

En savoir plus

Face à la maladie de Parkinson

Affection dégénérative du cerveau la plus courante après Alzheimer, la maladie de Parkinson touche plus de 2 % de la population française de plus de…

En savoir plus