L’atrophie hippocampique est un trouble neurologique entraînant des pertes de mémoire et d’autres symptômes de démence. Son évaluation à l’aide de l’échelle de Scheltens fait souvent partie du bilan diagnostique de la maladie d’Alzheimer. Cette échelle permet en effet de mieux déterminer le stade de la démence et d’adapter la prise en charge.
L’atrophie hippocampique désigne la diminution du volume de l’hippocampe ou la perte de tissu cérébral dans cette zone. Ce trouble est l’un des principaux marqueurs de la maladie d’Alzheimer. En effet, l’hippocampe est l’une des premières zones du cerveau touchées par la maladie d’Alzheimer.
L’atrophie de l’hippocampe intervient aussi dans le cadre du vieillissement normal. Mais, lorsque ce processus est trop rapide et important, il peut être un signe de pathologie.
La mesure de l’atrophie hippocampique, par le biais d’un outil appelé l’échelle de Scheltens, intervient donc dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer et des troubles apparentés.
L’hippocampe est une zone du lobe temporal médian, lui-même une région interne du cerveau située à proximité des oreilles et des tempes.
De la forme de l’animal marin homonyme, cette structure cérébrale existe en fait en double, dans les hémisphères droit et gauche.
L’hippocampe fait partie du système limbique, la zone du cerveau régulant les réactions émotionnelles et comportementales
L’hippocampe est aussi le siège de la mémoire et de l’apprentissage. Il joue un rôle dans le traitement et la récupération de deux types de mémoires :
Cette zone du cerveau est nécessaire pour récupérer des souvenirs et reconnaître des objets, sons et personnes.
L’hippocampe est l’une des régions du cerveau les plus étudiées. Les scientifiques s’intéressent particulièrement à l’atrophie de l’hippocampe, présente dans la maladie d’Alzheimer, la dépression et d’autres troubles.
L’hippocampe et les éléments anatomiques liés à celui-ci sont généralement les zones du cerveau endommagées en premier dans la maladie d’Alzheimer. Le patient, présentant une atrophie hippocampique, aura donc plus de difficultés à former de nouveaux souvenirs et à apprendre de nouvelles informations. Il aura souvent du mal à se rappeler ce qu’il a fait plus tôt dans la journée ou ce qu’il vient juste de dire.
Toutefois, l’hippocampe est moins impliqué dans la récupération des souvenirs anciens. C’est pourquoi les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à ses premiers stades ont encore des souvenirs de leur enfance. En effet, alors que l’atrophie hippocampique se développe tôt, le cortex n’est touché qu’à un stade plus avancé.
L’atrophie hippocampique, précoce dans la dégénérescence du cerveau, explique que les troubles de mémoire sont l’un des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer.
L’hippocampe est impliqué dans de nombreuses fonctions cérébrales. Par conséquent, les signes et symptômes de l’atrophie hippocampique varient fortement, en fonction du trouble en cause.
Les symptômes de l’atrophie de l’hippocampe liée à la maladie d’Alzheimer et à certaines autres démences sont les suivants :
Il est souvent difficile de savoir si ces signes sont liés à la maladie d’Alzheimer ou sont simplement dus au vieillissement. C’est pourquoi il est nécessaire de consulter son médecin traitant en cas de doute.
L’échelle de Scheltens est un outil visuel permettant de mesurer l’atrophie hippocampique, à l’aide d’un examen d’IRM. Élaborée par le professeur de neurologie hollandais Philip Scheltens, elle est utilisée pour évaluer le stade de la maladie d’Alzheimer et son évolution future.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est de plus en plus utilisée dans le cadre du diagnostic et du suivi de la maladie d’Alzheimer. Une IRM cérébrale permet de visualiser le cerveau par imagerie 3D et de mesurer la taille et le volume de l’hippocampe. Grâce à l’échelle de Scheltens, le niveau d’atrophie hippocampique est évalué en utilisant trois paramètres :
Dans le contexte de la maladie d’Alzheimer et de l’atrophie hippocampique, l’élargissement de la fissure choroïdienne peut être un indicateur de la diminution du volume de l’hippocampe.
De même, un élargissement de la corne temporale du ventricule latéral est observé en cas d’atrophie hippocampique ou de perte de tissu cérébral dans cette région.
L’échelle de Scheltens comporte quatre grades en fonction de la taille des trois différents éléments anatomiques observés sur une coupe frontale du cerveau :
Aucun liquide céphalo-rachidien (LCR) n’est visible autour de l’hippocampe. Il n’y a pas d’atrophie hippocampique.
On voit un léger élargissement de la fissure choroïdienne.
On constate davantage de changements :
Les changements sont de plus en plus prononcés :
Il marque le plus haut niveau d’atrophie hippocampique :
Le résultat de l’IRM selon l’échelle de Scheltens (aussi appelée score d’atrophie du lobe temporal médian – MTA) est interprété en fonction de l’âge du patient :
Des chercheurs (Velickaite et coll., 2018) ont récemment indiqué que le sexe du sujet et son niveau d’éducation ont également une influence sur l’interprétation des résultats d’une IRM avec l’échelle de Scheltens :
On estime aussi qu’une atrophie hippocampique au stade 1 ou 2 sur l’échelle Scheltens indique un déficit cognitif léger (MCI pour mild cognitive impairment). Cette condition entraîne des troubles cognitifs proches de ceux de la maladie d’Alzheimer (problèmes de concentration, communication, mémoire et orientation). Mais elle n’évolue pas toujours vers la démence tant redoutée.
Il a toutefois été démontré que la taille de l’hippocampe et son niveau d’atrophie peuvent prédire si le déclin cognitif léger risque d’évoluer en maladie d’Alzheimer.
Ainsi, plus la réduction du volume de l’hippocampe est importante et rapide, plus il y a de risque de développer cette pathologie.
En revanche, si un patient présentant une déficience cognitive légère obtient un score 0 sur l’échelle de Scheltens, il y a très peu de chances qu’il développe la maladie d’Alzheimer (sauf chez les patients jeunes).
Une atrophie hippocampique de stade 3 ou 4 sur l’imagerie cérébrale est le plus souvent caractéristique de la maladie d’Alzheimer. Plus précisément, la plupart des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé présentent une telle atrophie.
Toutefois, celle-ci n’est pas totalement spécifique à la maladie d’Alzheimer. Par conséquent, les scores élevés sur l’échelle de Scheltens ne suffisent pas pour le diagnostic de cette démence.
En cas de forte suspicion de maladie d’Alzheimer, le neurologue peut faire répéter l’examen pour voir s’il y a un progrès de l’atrophie du lobe temporal médian.
En savoir plus pour faire face à la maladie d’Alzheimer.
L’atrophie de l’hippocampe survient aussi dans d’autres conditions médicales :
L’atrophie hippocampique étant toujours présente dans la maladie d’Alzheimer, plusieurs études ont tenté de déterminer si elle lui était spécifique. L’idée : trouver un moyen de diagnostic précoce d’Alzheimer.
Malheureusement, la mesure de l’atrophie de l’hippocampe avec l’échelle de Scheltens ne suffit pas pour distinguer entre la plupart des démences.
En effet, on retrouve une réduction du volume hippocampique dans :
En revanche, il existe une différence significative entre la démence à corps de Lewy et la maladie d’Alzheimer. La démence à corps de Lewy entraîne une atrophie hippocampique beaucoup moins prononcée. On constate d’ailleurs une altération moins importante de la mémoire, en particulier dans les premiers stades de la démence à corps de Lewy.
Présente | Absente | |
---|---|---|
Maladie d’Alzheimer | 100 % | – |
Démence vasculaire | 87 % | 13 % |
Démence à corps de Lewy | 62 % | 38 % |
Groupe contrôle | 4 % | 96 % |
La plasticité (terme désignant la capacité du cerveau à croître et à changer au fil du temps) de l’hippocampe a été démontrée par plusieurs études. Les scientifiques ont montré que, bien que l’hippocampe ait tendance à s’atrophier avec l’âge, l’exercice physique et la stimulation cognitive (exercice mental) peuvent ralentir ce rétrécissement et parfois même l’inverser.
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Bonjour !
J'ai 80 ans et suite a des pertes de mémoires importantes , mon eurologue m'a demandé de faire une irm. En 2017 mon irm a diagnostiqué une légère atrophie bilatérale de l 'yppocompe et une légère leucoaraiose
Une irm faite en 2024 par contre, n'a pas fait apparaitre les 2 problemes. Suite a ces resultats mon neurologue m'a dit que tout allait bien, alors que les écrits montrent le contraire
Exercice mental, stimulation cognitive : qui et où ?
Bonjour
Je vous remercie pour votre commentaire.
Pour la stimulation cognitive en cas d'atrophie hippocampique ou Alzheimer, consultez un neuropsychologue pour des exercices mentaux et demandez à votre médecin des informations sur l'échelle de Scheltens pour évaluer la progression de la maladie.
Bonne journée.
Amandine