Si, à la tombée du jour, votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer[1] semble plus agité et confus qu’en journée, il souffre peut-être d’agitation vespérale. Ce phénomène peut être épuisant pour la famille. Apprenez à le reconnaître et découvrez des tactiques pour soulager votre proche et surmonter les difficultés.

Qu’est-ce que l’agitation vespérale ?

L’agitation vespérale est un symptôme de la maladie d’Alzheimer[1] et des troubles apparentés. Il est aussi appelé syndrome crépusculaire ou sundowning. À un stade modéré des 7 stades de la maladie d’Alzheimer, la confusion et l’agitation de votre proche risquent de se renforcer en fin d’après-midi ou au début de la soirée, alors qu’en journée, ces troubles du comportement sont moins prononcés.

L’angoisse du soir affecte le quotidien du malade d’Alzheimer[1] et celui de ses proches, confrontés à des comportements plus difficiles à gérer, voire épuisants. Ce phénomène se calme en général au stade avancé de la maladie.

Plusieurs facteurs liés au déclin du jour sont susceptibles de déclencher l’agitation vespérale chez votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer :

  • la fatigue : l’épuisement de la journée, et le pic d’activité autour du dîner, suivi par un manque d’activité, risquent d’entraîner une anxiété et une confusion chez le sujet Alzheimer[1],
  • la faim ou la soif,
  • la douleur ou l’inconfort,
  • un déséquilibre hormonal et une perturbation du rythme circadien (dérèglement de l’horloge biologique),
  • le déclin de la lumière et du soleil : en fin de journée, la lumière diminue et les ombres se multiplient, les troubles de la vision sont alors accentués et la personne souffre de stress,
  • l’hiver : en hiver, les journées sont plus courtes et l’agitation vespérale peut alors être encore plus prononcée. Ce symptôme semble ainsi associé aux troubles affectifs saisonniers, une réaction proche de la dépression[2] (difficultés de concentration, troubles du sommeil),
  • une difficulté à faire la différence entre les rêves et la réalité,
  • la présence d'une infection telle qu'une infection des voies urinaires.
Infographie présentant des conseils pour gérer l'angoisse du soir chez la personne atteinte de la maladie d'Alzheimer

Quels sont les signes d’agitation vespérale chez le sujet Alzheimer ?

Alors que votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer[1] est relativement calme en journée et souffre essentiellement de pertes de mémoire et de désorientation, en soirée, lorsque l'angoisse nocturne se déclare, il devient alors beaucoup plus agité, voire agressif. Les symptômes de la maladie d’Alzheimer sont ainsi exacerbés lors de la transition du jour à la nuit.

Les comportements caractéristiques de l’agitation vespérale sont notamment :

  • une mauvaise humeur et une agressivité,
  • une impulsivité,
  • des idées délirantes,
  • des hallucinations,
  • un désir de sortir du domicile ou de la maison de retraite,
  • une difficulté à faire des actes qui ne posaient pas de problèmes au cours de la journée,
  • une répétition des mêmes questions ou récits.

Ces symptômes sont perturbants et difficiles à vivre pour les aidants familiaux. Il n’existe pas de traitement médicamenteux spécifique pour soulager le malade d’Alzheimer[1] de l’agitation vespérale. Néanmoins, les aidants familiaux peuvent tenter plusieurs approches pour réduire les facteurs déclencheurs et surmonter cette période difficile.

Infographie présentant les causes de l'angoisse du soir chez une personne âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer

Comment surmonter l’agitation vespérale ?

Les conseils suivants peuvent vous aider à réduire, ou du moins surmonter, les symptômes d’agitation vespérale chez votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer[1] :

Apprenez à reconnaître et minimiser les facteurs déclencheurs

Cherchez les comportements liés à certaines habitudes alimentaires de votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer[1] : évitez les aliments et boissons contenant de la caféine ou une importante quantité de sucre, surtout en fin de journée.

La maison est-elle plus agitée le soir ? Peut-être que les membres de la famille parlent tous en même temps pendant le dîner, avec la radio ou la télévision allumée…

Le changement des équipes de soins à l’Ehpad[3] stresse-t-il votre proche, accentuant le syndrome du crépuscule ?

En modifiant les facteurs sur lesquels vous avez une influence, vous pouvez réduire la confusion de votre proche et les risques d'angoisse vespérale.

Mettez en place et maintenez une routine pour le malade d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer[1] complique l’adoption de nouvelles routines. Votre proche peut éprouver stress, anxiété, confusion, voire colère en l’absence d’une routine bien établie. Ces émotions accentuent l’agitation vespérale.

Le respect d’une routine quotidienne minimise les surprises et aide votre proche à se sentir plus serein et calme.

Tentez de prévoir les activités plus intenses dans la matinée et évitez de programmer deux activités importantes la même journée. Essayez autant que possible de décourager votre proche de faire la sieste, surtout s’il souffre de troubles du sommeil.

Ajustez l’éclairage

La lumière aurait un rôle de régulateur sur notre horloge biologique. Ajustez l’éclairage dans le domicile de votre proche âgé de la maladie d’Alzheimer[1], avant l’heure d’aller se coucher.

La lumière réduit le stress et la luminothérapie parviendrait également à diminuer les symptômes de l’agitation vespérale.

Contrôlez et optimisez l’environnement de votre proche en début de soirée

Une stimulation sensorielle trop importante déclenche souvent une anxiété et une confusion, accentuées par le déclin de la lumière. Essayez de limiter les sollicitations physiques, visuelles et auditives.

Il est utile de réduire le son des télévisions et radios en fin d’après-midi, mais aussi limiter les visites d’amis et de proches en soirées. En revanche, une musique douce et calme peut relaxer votre proche. D’ailleurs, la musicothérapie a déjà fait ses preuves chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer[1]. La lecture, si votre proche peut encore se concentrer, peut avoir des effets apaisants.

La nuit, il est important que la chambre à coucher soit calme, fraîche (jusqu’à 21 degrés) et sombre. Le lit doit être le plus confortable possible.

Essayez les huiles essentielles

Certaines huiles essentielles (lavande, rose, ylang-ylang, camomille, tanaisie bleue, oliban…) sont réputées pour avoir un effet calmant.

Si vous voulez encourager votre proche à être actif dans la journée, essayer les agrumes tels que le pamplemousse, le citron et l’orange ainsi que la bergamote, le jasmin, la menthe poivrée et le romarin. Testez et vérifiez quelle huile convient le mieux à votre proche.

Les huiles essentielles sont utilisées dans le cadre de l’aromathérapie et peuvent aider les seniors atteints de la maladie d’Alzheimer[1] à faire face l’agitation vespérale.

Ces huiles sont souvent puissantes, alors faites attention aux quantités. Le diffuseur d’huiles essentielles peut être une idée de cadeau de Noël pour votre proche.

Personnalisez un environnement inconnu

Dans un environnement différent ou inconnu, la personne âgée risque d’être encore plus agité. Apportez des objets familiers, tels que des photographies, pour créer un cadre plus détendu et familier.

Consultez votre médecin traitant

N’hésitez pas à demander conseil au médecin traitant de votre proche si vous suspectez une infection sous-jacente, surtout si le phénomène s’est développé subitement. Une infection des voies urinaires ou une apnée du sommeil peuvent causer ou exacerber l’agitation vespérale.

Les gestes à faire ou ne pas faire face à l'agitation vespérale d'un proche
À faire
À ne pas faire
Apprenez à reconnaître et minimiser les facteurs déclencheurs
Ne laissez pas l'environnement devenir source de confusion ou de stress
Établissez et maintenez une routine quotidienne
Ne changez pas souvent les habitudes et les horaires
Ajustez l'éclairage pour réguler l'horloge biologique
Évitez les environnements faiblement éclairés, en journée
Optimisez l'environnement en soirée
Ne surchargez pas les sens avec des stimulations excessives
Essayez des huiles essentielles pour apaiser
Ne négligez pas les précautions d'utilisation des huiles essentielles.
Personnalisez un environnement inconnu
N'ignorez pas les signes de malaise dans un nouvel environnement
Consultez votre médecin traitant pour des conseils personnalisés
Ne tardez pas à demander un avis médical en cas de symptômes nouveaux
Encouragez des activités apaisantes en fin de journée
Ne planifiez pas d'activités exigeantes en soirée
Utilisez la musicothérapie pour calmer
Évitez les musiques stimulantes ou fortes
Proposez des activités physiques et cognitives en matinée
Ne permettez pas les longues siestes l'après-midi
Utilisez le toucher (massages) pour apaiser
Ne sous-estimez pas l'importance du contact physique doux

 

Sophie, Conseillère Cap Retraite

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Peut-on traiter l’agitation vespérale avec des médicaments ?

Le traitement de l’agitation vespérale repose de préférence sur les techniques exposées plus haut. Lorsqu’elles ne fonctionnent pas, l’aidant peut demander au médecin de prescrire des calmants pour améliorer la qualité de vie de son proche. Leur utilisation dépendera de l'état physique et mental du patient.

Cinq groupes de médicaments peuvent être utilisés pour traiter l’angoisse vespérale et les troubles du comportement des malades d’Alzheimer[1] :

  • antipsychotiques : ils ont généralement un effet sédatif et calment l’agitation et l’agressivité du patient. Effets secondaires possibles : déclin des fonctions cognitives, risque de chutes, risque d’AVC[5] et même de décès…
  • benzodiazépines : ils’agit de tranquillisants rapides, utilisés pour l’anxiété, les crises de panique et l’insomnie. Ils peuvent être très addictifs. Effets secondaires : dépendance[6], risques de chutes, agitation paradoxale, confusion accrue, accélération du déclin cognitif ;
  • stabilisateurs de l'humeur : ils réduisent l’« excitabilité » des neurones. Effets secondaires : confusion, vertiges, difficultés à marcher, symptômes parkinsoniens, troubles gastro-intestinaux ;
  • antidépresseurs : certains réduisent l’anxiété, mais ils peuvent prendre des semaines à atteindre l’effet escompté. Effets secondaires : moins prononcés qu’avec les groupes précédents - nausée, parfois agitation accrue, risque de chutes…
  • médicaments spécifiques pour la démence : ils servent à soulager certains symptômes neuropsychiatriques d’Alzheimer[1] et des maladies apparentées. Notamment les inhibiteurs de la cholinestérase.

Parlez avec votre médecin des avantages et inconvénients d’un traitement pharmaceutique pour la santé de votre parent.

Soulager l’agitation vespérale d’un senior atteint de la maladie d’Alzheimer[1] nécessite une certaine dose de créativité, de flexibilité et d’empathie. Vous devez également être observateur pour découvrir les facteurs qui déclenchent l’agitation chez votre proche.

Testez plusieurs approches contre les angoisses nocturnes : tous les couples aidant/aidé sont différents. À vous de trouver ce qui fonctionne le mieux pour votre proche et vous. Et n’hésitez pas à partager votre expérience et vos conseils dans les commentaires ci-dessous.  

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (8)

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  1. LYNN Dumont

    Bonjour ma mère de 87 ans diagnostiqué Alzheimer.
    Son comportement change Radicalement après le souper , maman dit au autres usagé qu’elle a passé la journée seule et c’est tout le contraire elle est toujours entouré là où ça ce complique si ont peut dire après le souper elle ce retrouve effectivement seule dans son Appartement et là c’est angoissant pour elle elle ne ce souviens pas que dans la journée elle parlait avec des gens ma mère demeure dans une RPA Quand elle n’a pas personnes à qui parler.
    Comment pourrais ton faire moi et ma sœur pour évité cette situation que vie ma mère

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour,
      Merci de votre commentaire,

      La désorientation de votre mère le soir, souvent liée au syndrome du coucher du soleil chez les personnes atteintes d’Alzheimer, peut être apaisée en augmentant les visites ou en organisant des appels vidéo après le souper. Établir une routine apaisante (musique, émission favorite) et envisager une aide professionnelle en soirée pour éviter qu’elle ne soit seule peut aussi réduire son angoisse.

      Bonne journée,
      Amandine.

      Répondre
  2. Soraya abbas

    Ma mère âgée de 95 ans est très agitée le soir et même la nuit le Generaliste lui a prescrit un calmants pour la nuit sans me dire que c est la maladie d alzeimer je suis fille unique salariée et aidants pouvez vous me diriger vers un espace conseil pour affronter les difficultés que je rencontre

    Répondre
  3. Anny MAURER

    Mon mari ferme les volets dés que le jour baisse,il ferme les portes,vérifie plusieurs fois si c’est bien fermé!es ce là de l’agitation vesperale?
    Merci

    Répondre
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