Les accidents vasculaires cérébraux sont l’une des principales causes de mortalité et de handicap. Que faire en cas d’AVC si on est seul ? Comment savoir qu’on est victime d’un de ces accidents dont seul un tiers des patients se remet sans séquelles ? Cap Retraite vous conseille sur les moyens d’intervention et de prévention pour ne pas passer à côté d’une urgence vitale.
Face aux symptômes d’un AVC (accident vasculaire cérébral), il est important d’agir VITE et d’appeler une ambulance, en composant le 15.
Mais pour alerter les secours en cas d’AVC quand on est seul, encore faut-il pouvoir reconnaître les signes soi-même !
Les symptômes d’un AVC peuvent se manifester comme suit :
L’acronyme V.I.T.E permet à la fois de retenir les signes d’alarme et de se souvenir que le facteur temps est important :
Un seul des trois premiers signes est suffisant pour suspecter un AVC et vous devez réagir rapidement.
Appelez immédiatement le 15 ou le 112 (numéro d’urgence européen), d’un téléphone fixe ou mobile. Vous pouvez aussi appeler le 114, un numéro d’urgence pour les personnes ayant des difficultés à parler ou entendre.
En attendant les secours, il est recommandé de s’allonger avec un oreiller sous la tête.
Point important : notez à quelle heure les premiers signes de l’AVC sont survenus. Si vous les avez remarqués en vous réveillant, notez l’heure à laquelle vous êtes allé vous coucher sans symptômes.
Les ambulanciers et les infirmiers aux urgences vous poseront la question. Elle n’est pas anodine. En effet, en cas d’AVC ischémique (dû à un caillot de sang), le traitement avec des médicaments thrombolytiques n’est possible que dans une fenêtre de trois à quatre heures et demie. Pour un AVC hémorragique, l’hémorragie doit être arrêtée le plus vite possible.
C’est pourquoi on insiste autant sur la nécessité de réagir vite. En cas de soupçon d’AVC, il est tout à fait déconseillé d’attendre de voir si les symptômes passent ou si d’autres signes s’ajoutent !
L’accident ischémique transitoire (AIT) est une sorte de mini-AVC qui passe au bout d’environ 15 minutes (jusqu’à une heure en général). Les signes d’alerte sont sensiblement les mêmes : visage déformé, membre engourdi ou troubles de la parole.
L’AIT se distingue de l’AVC par son caractère temporaire. Mais cela ne signifie pas que vous devez l’ignorer et continuer comme si de rien n’était. Ce phénomène indique que quelque chose gêne la circulation sanguine dans une artère du cerveau (caillot sanguin ou plaque lipidique d’athérosclérose).
Il s’agit là aussi d’une urgence ! Le risque de faire un AVC dans les jours suivants est élevé :
Un bilan à l’hôpital s’impose. On y réalisera souvent une tomodensitométrie (scanner) pour voir s’il y a des lésions dans le cerveau et écarter le diagnostic d’AVC (infarctus cérébral).
Un traitement par aspirine est généralement prescrit pour prévenir la survenue d’un AVC (sauf contradiction).
Si la plupart des seniors aspirent à vivre indépendants chez eux, l’isolement peut être fatal pour une personne victime d’un AVC.
Pendant la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, le nombre d’admissions aux urgences pour un AVC a chuté de près de 30 % (Santé publique France, mai 2021). Au plus fort de la première vague et du confinement, les admissions dans les hôpitaux parisiens pour AVC ont même été divisées par deux !
Cette désertion des hôpitaux pour une maladie représentant la 2e cause de mortalité en France n’était pas due seulement à une crainte de la contamination par le coronavirus. Le fait d’être seul quand les symptômes de l’AVC se déclarent a certainement joué un rôle important.
En effet, la quasi-totalité des appels au 15 sont effectués par des tiers (membres de la famille ou ami). Une étude anglaise indique que seulement 2 % des appels aux services ambulanciers sont effectués par le patient lui-même (Jones, S. P., 2013). La personne touchée a souvent du mal à reconnaître les symptômes ou est dans une situation ne lui permettant pas d’agir seule.
D’ailleurs de nombreux Français n’ont « pas la réaction appropriée » face à un accident vasculaire cérébral. Si les deux tiers appellent le 15, un quart se tournent vers les pompiers, un dixième se rendent aux urgences eux-mêmes et 1 % attendent de voir si les symptômes demeurent.
Or, le bon réflexe est d’appeler le 15 pour une prise en charge plus rapide et adaptée. En effet, le facteur temps est crucial pour le traitement d’un AVC. Conduire soi-même un proche aux urgences n’est pas la meilleure solution, à moins d’habiter à proximité de l’hôpital.
Le médecin régulateur du centre 15 saura orienter le patient vers un hôpital disposant d’une unité neuro-vasculaire (UNV). Il peut également prévenir l’unité spécialisée de l’arrivée imminente du patient et l’équipe l’accueillera immédiatement. Une angiographie cérébrale peut être nécessaire. Le centre 15 sait quel hôpital dispose d’un angiographe et d’un radiologue en mesure de pratiquer l’examen et une éventuelle intervention…
Des campagnes de sensibilisation aux AVC sont régulièrement lancées aux alentours de la Journée mondiale de l’AVC, fin octobre. Pourtant, de nombreuses personnes continuent à hésiter avant d’appeler le 15.
Une étude anglaise montre que si les patients sont seuls lorsque les symptômes se déclarent, ils essaient souvent de les ignorer pendant un certain temps (Jones, S. P., 2012). Lorsqu’ils le peuvent, ils attendent même plusieurs jours avant d’en parler à un proche ou un ami, qui est souvent celui qui alertera les secours.
Certains patients ne parlent de leurs symptômes qu’après avoir essayé de faire une activité, comme d’aller faire leurs courses, et découvrent qu’ils en sont incapables. Parfois malheureusement à ce stade, les dégâts neurologiques sont déjà faits.
Un délai dans la prise en charge d’un AVC peut avoir des conséquences graves, voire mortelles (lésions cérébrales entraînant la perte d’autonomie).
La prévention et la sensibilisation sont essentielles chez les personnes âgées vivant seules. Certains gestes aident à se prémunir contre les AVC. En outre, le temps de réaction et l’accès rapide aux soins peuvent être améliorés grâce à quelques mesures simples.
Les personnes vivant seules sont parfois moins enclines à adopter une alimentation équilibrée ou à suivre un traitement cardiaque régulier.
Il est important de prendre conscience des facteurs de risque des AVC (voir plus bas) et de la façon de les limiter.
En outre, il est vital d’apprendre à reconnaître les signes précurseurs de l’AVC. Une sensibilisation accrue aux symptômes typiques permettrait aux personnes âgées vivant seules d’agir plus rapidement.
Cette éducation peut prendre la forme de brochures, de vidéos ou de formations communautaires. Les aidants ont un rôle à jouer pour encourager leur proche à s’informer.
Grâce aux progrès technologiques, divers dispositifs peuvent aider à détecter rapidement une situation d’urgence :
Même pour ceux qui chérissent leur indépendance, avoir un réseau de soutien est crucial. Cela peut être aussi simple qu’un voisin qui vérifie régulièrement votre bien-être, ou un groupe de soutien local qui organise des rencontres régulières.
Ces réseaux peuvent non seulement offrir une aide en cas d’urgence, mais aussi contribuer à améliorer la qualité de vie au quotidien, en réduisant le sentiment d’isolement.
En France, quelque 140 000 nouveaux cas d’AVC sont recensés chaque année et 40 000 personnes en décèdent.
60 % des 800 000 personnes ayant survécu à un infarctus cérébral (près d’un demi-million de personnes) ont gardé des séquelles plus ou moins graves.
Les trois quarts des AVC surviennent chez des personnes de 65 ans et plus.
C’est dire le risque que représente cette urgence médicale pour une personne âgée, qui peut perdre son autonomie subitement. Si elle est seule lorsque les symptômes se déclarent, l’appel des secours est souvent retardé.
En outre, la probabilité d’être pris en charge en unité neuro-vasculaire en cas d’AVC est plus faible chez les personnes vivant seules. Ces dernières ont un risque de décès dans l’année suivant un AVC 7 % plus élevé que les autres (Drees, 2022).
Parmi les principaux facteurs de risque de l’AVC, nombreux sont des conditions fréquentes chez les personnes âgées :
Un suivi est donc nécessaire chez les personnes âgées présentant un ou plusieurs des facteurs ci-dessus. L’accueil en maison de retraite permet d’assurer ce suivi, ainsi qu’une surveillance quotidienne. La vigilance du personnel soignant en Ehpad est un gage de sécurité pour les résidents à l’état de santé fragile.
L’équipe de la maison de retraite collabore avec le médecin traitant du résident et peut signaler des changements inquiétants. En outre, les soins et les traitements médicamenteux contre l’hypertension ou le diabète sont mieux suivis en établissement, ce qui permet de stabiliser ces facteurs de risque.
Vivre entouré par d’autres résidents et un personnel attentif permet d’avoir toujours quelqu’un à ses côtés pour réagir en cas d’apparition de l’un des trois signaux d’alerte.
Après la survenue d’un AVC, de nombreuses personnes âgées ne peuvent pas rester seules chez elles. Les lésions laissées par l’infarctus cérébral peuvent toucher les fonctions motrices, mais pas seulement. Les principales séquelles d’un AVC sont les suivantes :
Tous ces phénomènes rendent souvent le maintien à domicile difficile. La prise en charge en Ehpad permet de recevoir une aide pour les activités du quotidien devenues difficiles à réaliser. Elle permet aussi de suivre un programme de rééducation avec un ergothérapeute ou un autre professionnel, dans des conditions environnementales idéales.
Les conseillers Cap Retraite peuvent vous aider à trouver un établissement adapté aux besoins de votre proche. N’hésitez pas à les contacter.
Sources :
Drees. 2022. Études et résultats, no 1219.
Gabet A. et all. (2021). Recours aux urgences, hospitalisations et mortalité pour AVC et infarctus du myocarde pendant la 1re vague de Covid-19. Santé publique France.
Jones, S. P., Carter, B., Ford, G. A., Gibson, J. M., Leathley, M. J., McAdam, J. J., … & Watkins, C. L. (2013). The identification of acute stroke: an analysis of emergency calls. International Journal of stroke, 8(6), 408-412.
Jones, S. P., Dickinson, H. A., Ford, G. A., Gibson, J. M., Leathley, M. J., McAdam, J. J., … & Watkins, C. L. (2012). Callers’ experiences of making emergency calls at the onset of acute stroke: a qualitative study. Emergency Medicine Journal, 29(6), 502-505.
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j en ai eu plusieurs et je suis jeune sportive mince tout le monde peut l avoir malgre les precautions
Peut on en faire plusieurs
Bonjour ,
Oui malheureusement cela est possible de faire plusieurs AVC.
Belle journée