La maladie d’Alzheimer[1] et la démence en général entraînent progressivement le déclin cognitif et physique de la personne âgée. Résultat : vous ne pouvez plus communiquer comme par le passé avec votre proche âgé. Pour conserver une relation privilégiée avec lui, il est important de garder un véritable contact, malgré la progression inexorable de la maladie. Cap Retraite vous dévoile différentes stratégies pour bien communiquer avec le malade Alzheimer[1].
Comment la maladie d'Alzheimer influe-t-elle sur la communication ?
Environ 3 millions de Français sont touchés par la maladie d’Alzheimer[1], soit directement (près de 900 000 malades), soit par l’intermédiaire d’un proche malade, d’après l’association France Alzheimer[1]. De nombreuses personnes sont donc concernées par les problèmes que cause la démence au quotidien : pertes de mémoire, troubles du comportement, difficultés à communiquer.
Apprendre les bonnes techniques de communication avec une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée permet de garder le contact.
La maladie d’Alzheimer[1] touche le cerveau et vous devez donc adopter une approche spécifique pour percer les barrières qui s’élèvent entre votre parent et vous.
La communication est importante pour la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[1], n’y renoncez pas à cause des difficultés. Il existe en effet des stratégies qui vous permettront de maintenir une relation positive avec votre proche, malgré la maladie d’Alzheimer[1].
Comment bien communiquer avec un malade Alzheimer ?
Les bonnes pratiques suivantes vous permettront de communiquer avec votre proche malgré la maladie d’Alzheimer qui réduit ses capacités intellectuelles et cognitives.
L’attitude à adopter pour communiquer avec un proche atteint de la maladie d’Alzheimer
Voici 10 conseils sur la façon de communiquer efficacement, malgré la maladie :
1. Sachez à quoi vous attendre
La maladie d’Alzheimer[1] est une pathologie dégénérative dont les symptômes s’aggravent avec le temps. Les personnes atteintes de démence vont progressivement avoir plus de difficultés à comprendre autrui et à communiquer en général.
2. Évitez les distractions
Lorsque vous parlez à la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[1], essayez de trouver un endroit et un moment où elle ne sera pas distraite par autre chose.
Créez une ambiance agréable et évitez les stimuli susceptibles de déconcentrer votre proche et d’absorber toute son attention. Ceci permettra à votre proche de concentrer toute son énergie et ses facultés cognitives sur la conversation.
3. Écoutez avec empathie
Pour communiquer, encore faut-il que vous preniez la peine d’écouter votre proche. Hochez la tête et réagissez à ce que dit votre proche. Si vous ne comprenez pas, n’hésitez pas à lui poser des questions.
4. Parlez d’une seule chose à la fois
Une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[1] ne sera pas toujours capable d’entretenir une conversation nécessitant de « jongler » entre différents sujets.
5. Ne critiquez pas
Dans toute relation humaine, la critique est rarement constructive, a fortiori dans une conversation avec une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer[1].
Faites preuve de compassion à l’égard de votre proche. N’essayez pas de le corriger s’il fait quelques erreurs insignifiantes. N’ayez pas peur de l’accompagner dans ses illusions et déclarations erronées, pour voir jusqu’où la conversation vous mènera.
6. Adoptez une voix calme et un ton chaleureux
Évitez le langage et le ton infantilisants, ainsi que toute autre façon de parler condescendante. Parlez clairement et posément. Employez des phrases simples.
7. Utilisez des noms
N’employez pas la troisième personne (des pronoms comme « il » ou « elle ») pour vous adresser à votre proche. Privilégiez la deuxième personne comme vous le feriez avec n’importe qui d’autre.
Les noms sont également importants pour une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[1], ils lui permettent de retrouver ses repères. Par exemple, « Bonjour grand-mère (mamy, mémé…), c’est moi, François » est préférable à « Salut, c’est moi. »
Lorsque vous saluez votre proche, appelez-le aussi par son nom.
8. Utilisez le langage du corps
Établissez un contact visuel et souriez lorsque vous êtes avec votre proche. Adoptez une attitude engageante qui permettra à votre proche à rester à l’aise. N’hésitez pas à recourir au langage corporel pour l’aider à vous reconnaître.
La communication non verbale est importante au stade avancé de la maladie d’Alzheimer, quand votre proche ne se souvient plus exactement qui vous êtes.
9. Soyez patient
Laissez à votre proche le temps de saisir ce que vous avez dit. Si vous posez une question, attendez la réponse. Ne laissez pas la frustration vous gagner devant les difficultés dues à la perte cognitive liée à la maladie d’Alzheimer[1].
10. Attendez-vous à ce qu’il y ait des hauts et des bas
Certes, en général les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer[1] déclinent petit à petit. Mais, même dans les premiers stades, votre proche peut avoir des hauts et des bas, comme tout le monde.
Que dire à une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ?
Les personnes présentant des troubles de la mémoire ont bien des difficultés à exprimer leurs émotions et pensées, mais aussi à comprendre autrui. Même si vous pensez que votre proche s’est enfermé dans une coquille et qu’il est devenu quasiment impossible de communiquer normalement avec lui, le malade est bien là dans ce corps qui l’enferme.
Il vous faudra donc trouver une façon différente d’atteindre la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[1]. Apprenez ce que vous pouvez ou ne pouvez pas lui dire.
L’association Alzheimer[1] américaine propose notamment une liste des choses à faire ou à éviter pour bien communiquer avec le malade Alzheimer[1].
Recommandé :
- Acceptez le blâme lorsque quelque chose ne va pas (même s’il s’agit de l’imagination de votre proche) ;
- En cas de désaccord, acceptez ce que dit le malade d’Alzheimer[1] ou changez de sujet/activité ;
- Prévoyez beaucoup de temps pour mieux vous comprendre ;
- Évitez d’insister (vous pourrez toujours recommencer plus tard) ;
- Faites preuve de patience et montrez-vous enjoué et rassurant ;
- Éliminez le mot « mais » de votre vocabulaire ;
- Donnez des explications courtes, composées d’une seule phrase ;
- Suivez le mouvement ;
- Quittez la pièce, si nécessaire, pour éviter les confrontations ;
- Entraînez-vous à pardonner au malade d’Alzheimer[1] ;
- Réagissez au ressenti, plutôt qu’aux mots employés ;
- Parlez clairement et naturellement ;
- Ne parlez que d’une chose à la fois.
Les erreurs à éviter :
- Se disputer ;
- Confronter votre proche ;
- Poser des questions impliquant la mémoire récente ;
- Raisonner le malade d’Alzheimer[1] ;
- Ne lui rappelez pas qu’il a des pertes de mémoire ;
- Ne prenez pas ce qu’il dit personnellement.
Faut-il mentir à une personne Alzheimer ?
Il est parfois préférable de mentir à une personne Alzheimer[1] à un stade avancé de confusion. En effet, dire toute la vérité est cruelle et cause plus de mal que de bien :
- Les patients ont oublié la vérité et vivent dans leur propre réalité. Se répéter ou insister sur un fait, aussi vrai soit-il, ne peut que leur causer peine et détresse, surtout dans une situation émotionnelle (perte du conjoint…). Ils vont devoir revivre quelque chose qui les blesse profondément, provoquant confusion et anxiété.
- Ils oublieront certainement à nouveau votre version des faits ou insisteront sur ce qu’ils croient vrai. Par conséquent, il n’y a guère de résultat positif pour compenser la détresse causée par la vérité.
Les psychologues recommandent souvent d’adopter une technique appelée le « mensonge thérapeutique ». Il s’agit d’entrer dans la réalité de la personne et de lui épargner les faits qui causent tristesse et confusion.
La famille a souvent du mal à s’habituer à cette méthode, qui semble malhonnête et contraire à l’éthique. Pourtant, recourir aux « mensonges blancs » pour valider les sentiments de la personne Alzheimer[1] et la rassurer n’a rien à voir avec mentir pour des raisons malintentionnées.
Exemple d’application du mensonge thérapeutique :
Dire toute la vérité et rien que la vérité
Votre mère : L’école est finie. Maman va venir me chercher ! Je dois aller l’attendre dehors.
Vous : Tu as 85 ans. Tu ne vas plus à l’école depuis longtemps et tu ne te rappelles pas que mamie est morte il y a 10 ans ? Reste ici, car elle ne viendra pas.
Votre mère (agitée et en pleurs) : Quoi ? Comment cela, maman est morte ? Tu mens, elle ne peut pas être morte ! Elle a dit qu’elle allait venir et je vais l’attendre !
Avec le mensonge thérapeutique :
Votre mère : L’école est finie. Maman va venir me chercher ! Je dois aller l’attendre dehors.
Vous : C’est vrai, c’est presque l’heure d’y aller. Ta mère m’a demandé de te donner à goûter avant son arrivée. Prenons le thé et quelques biscuits. (Vous pouvez ainsi détourner son attention vers autre chose jusqu’à ce qu’elle abandonne ou oublie l’idée de sortir.)
Avez-vous d’autres conseils pour communiquer efficacement avec une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[1] ou d’une démence ? De quelle façon parvenez-vous à surmonter les obstacles liés au déclin cognitif de votre proche ?
Questions fréquentes
Comment reconnaître les signes d’une communication déclinante ?
Les aidants sont souvent les premiers à remarquer qu’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[1] perd sa capacité à communiquer. Mais, les signes ne sont pas toujours évidents. Chez chaque patient, la communication se dégrade d’une façon légèrement différente.
Aux premiers stages de la maladie d’Alzheimer[1], la communication ne sera pas tellement différente. La personne aura probablement tendance à répéter plusieurs fois la même histoire. Elle aura aussi des difficultés à trouver ses mots.
Les modifications sont plus marquées au fur et à mesure que la maladie progresse. L’aidant peut remarquer que son proche :
- utilise plus fréquemment les mêmes mots familiers,
- invente de nouveaux mots pour décrire des objets familiers,
- perd facilement le fil de ses pensées,
- revient à sa langue maternelle,
- a des difficultés à organiser les mots dans un ordre logique,
- parle moins souvent.
Comment communiquer avec une personne Alzheimer à un stage très avancé ?
Toutes les stratégies de communication continuent à s’appliquer jusqu’aux stades les plus avancés de la maladie d’Alzheimer[1], avec quelques adaptations.
- Vous devrez faire encore plus attention au langage corporel de votre proche et au ton de ses vocalisations.
- Les contacts physiques doivent être plus doux.
À ce stade de la maladie, la personne n’emploiera peut-être plus de mots. Mais elle peut crier, gémir ou utiliser des vocalisations sans chercher à former des mots. Il est très important d’être attentifs au ton et au contexte de ces réactions. Observez de près toute expression faciale et chaque mouvement de la bouche. Ils peuvent transmettre des messages comme la douleur, la faim, la soif ou un inconfort quelconque.
Aux stades les plus avancés de la démence, le toucher est un excellent moyen de transmettre des messages bienveillants et apaisants. Cependant, l’aidant ne sait pas toujours ce que la personne est capable de comprendre. Dans ce cas, il doit demander verbalement la permission avant de toucher la personne. Il peut sembler qu’elle ne réponde pas. Mais, même un très léger mouvement du visage affirmatif, comme un hochement de tête ou un sourire, peut être considéré comme une autorisation. Il est recommandé de bien prêter attention à toute tension du corps ou à toute autre réponse exprimant une résistance au toucher.
-
[1] Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une maladie qui affecte le cerveau, entraînant des pertes de mémoire et des difficultés à penser clairement, rendant progressivement les tâches quotidiennes plus difficiles.
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Bonjour à vous tous, et d’avance grand merci à ceux qui pourront m’aider. Voilà mon problème la maman de ma belle fille (70 ans) est atteinte de la maladie d’Alzeimer déclarée il y a quelques mois, tous ceux qui la voient se rendent compte de l’évolution rapide . Sa fille s’en occupe du mieux qu’elle peut va aux consultations psychiatre et lorsque le médecin lui dit qu’il faut absolument faire des activités ou autres propositions pour ralentir la maladie, elle dit oui oui au médecin et dès la sortie du cabinet de consultation elle n’est plus d’accord pour rien. La maman ne veut rien entendre, ne veut aller dans aucune association, ne veut recevoir aucun aidant, car pour elle elle n’est pas atteinte de cette maladie. Elle a fait un AVC très jeune et est persuadée que c’est çà le problème. En fait elle refuse tout soin, et on ne sait pas si elle mange correctement, et c’est la raison pour laquelle nous voudrions une prescription médicale pour que la personne voit si elle s’alimente, et lui faire prendre des médicaments si besoin était mais elle refuse tout en bloc. Que faire pour qu’elle accepte. Je vois sa fille démunie et j’aimerais tellement l’aider. A qui puis je m’adresser. Merci d’avance pour toute aide aussi minime soit-elle.
Bonjour
Je vous remercie pour votre commentaire.
Pour aider une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer qui refuse les soins, consultez un médecin gériatre pour évaluer la situation et envisager une mesure de protection juridique comme la tutelle ou la curatelle.
Bonne journée.
Amandine