Alors que le débat sur la réforme de la dépendance progresse, le secteur de l’aide à domicile quant à lui, décline. Les associations déclarent en effet rencontrer des difficultés financières depuis plus d’un an et demi, et demandent aux pouvoirs publics d’intervenir afin de les aider à redresser leur situation. Seize organismes se sont fédérés pour enclencher un dialogue auprès des autorités afin de poursuivre dans de bonnes conditions leur activité et garantir aux usagers un service de qualité. Parmi les bénéficiaires de l’accompagnement à domicile, les personnes âgées représentent bien entendu une part importante. Il est donc urgent d’agir pour préserver ce public sensible. Une réforme fiscale malvenue Fragile depuis 2009, le secteur de l’aide à domicile pâtit d’un manque de ressources notable, ayant pour conséquences la multiplication des faillites. La réforme sur les niches fiscales, réduisant les exonérations de charges patronales depuis le début de l’année, renchérit de 15% le coût de l’emploi de personnel. Certes, l’Etat réalise une économie, mais seulement au détriment de la profession. Cette dernière, qui emploie actuellement 300 000 personnes, (dont une large proportion de femmes) a été contrainte de se séparer de 10 000 d’entre elles en 2010. L’offre se réduit de telle sorte qu’il devient compliqué pour les familles de trouver une auxiliaire de vie présente en nombre d’heures suffisant aux côtés de leur proche. Les aidants doivent donc songer à organiser leur emploi du temps différemment afin d’assister la personne âgée, ce qui n’est pas toujours compatible avec des obligations familiales et professionnelles inflexibles. Cette situation inquiétante risque de se dégrader davantage à l’avenir, les directeurs d’association affirmant aujourd’hui que des suppressions de postes supplémentaires seront nécessaires pour sauver l’activité. Offrir une aide aux associations de maintien à domicile Emmanuel Verny, directeur de l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) ne mâche pas ses mots : « Notre situation est mauvaise depuis plus d’un an et demi ». Il estime qu’une enveloppe de 100 millions d’euros serait nécessaire pour redresser la situation. Cependant, les organismes peinent à trouver le financement nécessaire. Les Conseils Généraux peuvent difficilement participer, étant donné qu’ils doivent faire face à un déficit record de leur trésorerie, du aux dépenses de l’APA, remboursées seulement à hauteur de 30% par l’Etat aux collectivités locales. Roselyne Bachelot, la ministre des Solidarités, avait évoqué l’octroi d’un fonds de 50 millions prélevés sur les crédits de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, mais pour l’heure, aucune décision n’a été prise. En attendant une issue, les professionnels de l’aide à domicile œuvrent pour assurer au mieux le bien-être des personnes fragiles, âgées ou handicapées.
Note de l’article (5 votes)
Cet article vous a-t-il été utile ?
Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.
Réagissez, posez une question…