Mesurer la sévérité de la maladie de Parkinson chez l’homme pourrait désormais être un acte médical simple. En effet, une équipe scientifique de l’INSERM est parvenu à établir un lien de corrélation étroit entre les anomalies cérébrales et celles du tube digestif. Les conclusions de ces travaux, publiées le 14 septembre dans la revue scientifique du net PLoS One, enseignent qu’il serait possible de déterminer le degré d’atteinte de Parkinson par une simple biopsie du tube digestif du malade. Parkinson : le tube digestif reflet du cerveau - Source de l'image : http://www.lesechos.fr/Une avancée majeure dans le diagnostic de Parkinson Jusqu’à lors, la science ne permettait de détecter le degré d’atteinte de Parkinson dans le cerveau uniquement au moyen d’une autopsie post-mortem des tissus cérébraux du malade de Parkinson. Parallèlement, les scientifiques se sont penchés sur les biopsies du côlon de 39 patients, dont 29 étaient atteints de Parkinson. Les conclusions sont surprenantes. Les chercheurs ont trouvé une similitude entre les anomalies présentes dans les neurones du cerveau et celles identifiées dans les neurones digestifs chez 21 des 29 malades de Parkinson. Ces anomalies sont caractérisées par un dépôt excessif d’une certaine protéine. Le système nerveux central ne serait donc pas le seul siège des stigmates de Parkinson. En outre, l’équipe de l’INSERM a mis en évidence un lien de corrélation clair entre la gravité des lésions observées et le degré de sévérité de la maladie de Parkinson. Une nouvelle approche, au-delà de Parkinson Les cellules nerveuses du tube digestif, pourront donc être étudiées du vivant du malade, solutionnant ainsi le problème éthique posé par l’autopsie post-mortem. Pascal Derkinderen, responsable de l’étude, précise que si les résultats obtenus se confirment à grande échelle, il sera alors possible de déterminer la phase d’avancement de la maladie de Parkinson par une biopsie du colon réalisée au moyen d’une coloscopie ou d’une recto-sigmoïdoscopie. Le traitement prescrit au malade pourra être alors mieux adapté à ses besoins. De plus, au-delà de l’avancée clinique que représente cette approche dans la maladie de Parkinson, ces conclusions révèlent que le tube digestif reflète la santé cérébrale de l’individu. Le système nerveux central ne serait pas dissocié des autres systèmes autonomes tels que le système nerveux entérique (digestif) possédant cent millions de neurones, et dont on croyait qu’il assurait simplement la gestion des diverses fonctions du tube digestif. Une piste intéressante qui sera sûrement explorée par d’autres chercheurs dans un avenir proche.

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Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

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