La sclérose en plaques est une maladie handicapante, aux symptômes très variables d’une personne à l’autre. Elle évolue selon différents modèles et est parfois relativement bénigne. Des traitements existent aujourd’hui permettant de garantir une bonne qualité de vie jusqu’à un stade avancé. En outre, l’accueil en maison de retraite permet de garantir la sécurité du malade lorsque la perte d’autonomie apparaît.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie du système nerveux central (cerveau, moelle spinale et nerf optique). Elle est due à une inflammation chronique et au développement d’une réponse auto-immune. Au lieu de protéger l’organisme d’agents pathogènes externes, le système immunitaire attaque et endommage la « gaine de myéline », une substance entourant et protégeant les fibres nerveuses.
Cette destruction de la myéline est appelée « démyélinisation ». Elle cause une dégénérescence des cellules nerveuses (neurones). Elle perturbe ainsi la conduction des signaux nerveux entre le cerveau et le reste de l’organisme. Cette interruption de la transition des informations dans le corps entraîne les symptômes de la sclérose en plaques.
Cette maladie auto-immune est imprévisible et affecte chaque patient différemment, d’une gêne légère à une véritable perte d’autonomie.
Entre 4 000 et 6 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France.
On ne connaît pas encore précisément la cause de la sclérose en plaques. Mais, les scientifiques pensent qu’une combinaison de facteurs contribue au développement de la pathologie, chez des sujets génétiquement prédisposés.
Les facteurs déclenchants de la sclérose en plaques sont de différents types.
La sclérose en plaques n’est pas une maladie héréditaire : elle n’est pas transmise de génération en génération. Néanmoins, il existerait une prédisposition génétique.
En effet, le risque de développer une sclérose en plaques est plus élevé chez les frères et sœurs ou les enfants d’une personne atteinte de SEP que dans la population générale.
La recherche a identifié plus de 200 gènes contribuant chacun dans une faible mesure au risque de développer cette affection. Les variations génétiques constatées sont associées à un dysfonctionnement du système immunitaire
Une exposition environnementale à des facteurs encore inconnus semble jouer un rôle dans le développement de la sclérose en plaques.
La sclérose en plaques est 5 fois plus fréquente dans les régions éloignées de l’équateur.
La vitamine D en cause : les personnes vivant près de l’équateur sont davantage exposées au soleil toute l’année. Leurs taux de vitamine D, dont la production naturelle est influencée par le soleil, sont donc plus élevés. Or, des études ont montré que de faibles taux de vitamine D favorisent le développement de la sclérose en plaques (Sintzel et al., 2018).
Le tabagisme augmente le risque de développer la SEP (Rosso et Chitnis, 2020). Il est du reste associé à une forme plus grave et à une évolution plus rapide de la maladie. Ce facteur de risques est réversible : arrêter de fumer permet de ralentir la progression de la pathologie.
L’obésité pendant l’enfance et l’adolescence, particulièrement chez les filles, augmente les risques d’être atteint de sclérose en plaques (Gianfrancesco et Barcellos, 2016)
De nombreux virus et bactéries ont été ou sont soupçonnés d’être impliqués dans le développement de la sclérose en plaques :
De plus en plus d’études montrent qu’une infection par le virus d’Epstein-Barr (EBV) augmente les risques de développer la sclérose en plaques (Bjornevik, 2022). Le virus EBV est responsable de la mononucléose infectieuse.
Des inquiétudes concernant la sécurité du vaccin contre l’hépatite B ont fait surface au début des années 1990. Plusieurs cas très médiatisés de maladies rappelant la sclérose en plaques ont en effet été enregistrés en France après la vaccination, entre 1989 et 1995.
Mais la fréquence de la sclérose en plaques parmi les personnes vaccinées n’est pas supérieure à celle observée dans la population générale.
Une récente revue de plusieurs études sur la question conclut que le vaccin contre l’hépatite B n’augmente pas le risque de développer une sclérose en plaques (Sestili, Grazia et La Torre, 2021).
Les symptômes de la sclérose en plaques sont variables et imprévisibles. Deux malades ne présenteront pas exactement les mêmes signes. En outre, les manifestations de l’affection peuvent changer et fluctuer avec le temps chez un même patient.
Les symptômes de la sclérose en plaques les plus courants sont les suivants :
D’autres signes de la sclérose en plaques moins courants peuvent apparaître :
La sclérose en plaques évolue de façon très différente d’une personne à l’autre. Mais on peut distinguer quelques caractéristiques fréquentes.
La sclérose en plaques commence généralement par des crises épisodiques (poussées) qui se résolvent ensuite d’elles-mêmes (rémissions).
Les premiers signes de la SEP sont souvent les symptômes liés aux yeux : vision floue ou double, distorsion de la couleur rouge-vert ou cécité d’un œil.
Apparaissent ensuite une faiblesse musculaire dans les extrémités des membres et des problèmes de coordination et d’équilibre.
Avec la progression de la sclérose en plaques, les symptômes vont durer plus longtemps. Par exemple, à un stade précoce, un symptôme peut disparaître dans le mois suivant son apparition.
Cinq ans plus tard, le trouble peut réapparaître et ne jamais disparaître complètement.
On peut distinguer trois grandes formes de progression de la maladie.
Au début de la maladie, 85 % des patients sont atteints de cette forme dont l’évolution est « cyclique ». Elle se caractérise par l’alternance de poussées et de périodes de rémission.
Ainsi, les symptômes apparaissent pendant quelques heures à quelques jours. Ensuite, ils disparaissent, partiellement ou complètement, spontanément ou avec un traitement. Les périodes de rémission peuvent durer des semaines, des mois ou même des années.
Environ 5 à 20 ans après les premiers signes de la sclérose en plaques, chez la moitié des patients il n’y a plus d’alternance entre poussées et rémission. Les symptômes peuvent être stables pendant certaines périodes, mais ils s’aggravent progressivement.
Parfois, au fil de la progression de la maladie, des poussées de symptômes plus graves peuvent survenir.
Environ 10 à 15 % des patients connaîtront une aggravation lente et graduelle de leurs symptômes dès le début de leur maladie. La mobilité du patient et ses capacités neurologiques vont se dégrader peu à peu. Mais, il n’y a ni poussées ni rémission.
La sclérose en plaques est handicapante, mais pas mortelle. L’espérance de vie des personnes atteintes de la sclérose en plaques est généralement réduite de 6 à 7 ans par rapport à celle de la population générale.
Aucun symptôme, signe physique ou test de laboratoire ne peut, à lui seul, détecter une sclérose en plaques. Le diagnostic est long et repose sur plusieurs critères :
Une équipe pluridisciplinaire (médecin, neurologue, ophtalmologiste, radiologue…) procédera donc aux examens suivants :
À l’heure actuelle, il n’est pas possible de guérir de la sclérose en plaques. Le traitement vise à gérer les poussées, soulager les symptômes et ralentir l’installation de la perte d’autonomie.
Il dépend de la situation personnelle des patients :
Le patient sera pris en charge par son médecin traitant en collaboration avec une équipe médicale pluridisciplinaire :
Les poussées de la sclérose en plaques sont traitées avec des corticoïdes (stéroïdes), administrés par intraveineuse, pendant trois jours.
Les stéroïdes raccourcissent la durée de la poussée et accélèrent le rétablissement. En revanche, ils ne préviennent pas les rechutes et n’empêchent pas l’aggravation de la maladie.
Ils sont administrés pour de courtes périodes, afin de réduire les effets indésirables, comme l’ostéoporose et le diabète.
Les symptômes sont traités séparément, en fonction de leur gravité.
Différents médicaments peuvent être prescrits : antalgiques pour les douleurs, antispastiques pour la spasticité, antidépresseurs en cas de dépression, etc.
Un traitement par électrodes de stimulation (neuromodulation transcutanée) peut soulager les douleurs puissantes.
Une prise en charge par un kinésithérapeute ou un ergothérapeute est importante pour une bonne qualité de vie.
Les programmes de réadaptation de la sclérose en plaques se concentrent sur les capacités fonctionnelles. Ils visent à améliorer ou à maintenir l’aptitude de la personne à effectuer des activités efficacement et en toute sécurité à la maison et au travail.
Cette réhabilitation permet d’apprendre des exercices pour lutter contre les douleurs musculaires, problèmes de mobilité et d’équilibre, troubles du sommeil, etc.
Le traitement de fond de la sclérose en plaques vise à :
Pour ce faire, le neurologue a recours à des médicaments qui modifient le système immunitaire :
Ils sont administrés par voie orale, perfusion veineuse ou injection. Ces traitements ne conviennent pas à tous les malades. Ils sont généralement prescrits aux personnes atteintes de sclérose en plaques rémittente ou progressive avec poussées.
Aux stades avancés de progression de la sclérose en plaques, le malade est souvent très handicapé. Un accueil en Ehpad permet au patient de vivre dans un environnement sécurisé et de bénéficier d’une assistance continue.
Les patients sont souvent jeunes et peuvent avoir besoin d’une dérogation d’âge. En outre, leurs besoins diffèrent de ceux des autres résidents : équipement de mobilité sophistiqué, stimulation mentale adaptée, transport pour participer à la vie de la cité…
Les conseillers Cap Retraite sont à votre disposition, pour vous aider à trouver un établissement répondant à ces spécificités.
Une poussée de sclérose en plaques dure généralement de 2 à 6 semaines. Elle peut parfois être limitée à quelques jours ou au contraire se poursuivre plusieurs mois. Ensuite, les symptômes de la SEP s’atténuent ou disparaissent (rémission).
Il existe d’autres maladies démyélinisantes, avec des symptômes communs à la sclérose en plaques :
En phase terminale, les complications liées à la sclérose en plaques entraînent souvent une insuffisance respiratoire. La respiration inefficace peut alors causer une pneumonie, cause fréquente de décès à ce stade de la maladie.
Bjornevik, K., Cortese, M., Healy, B. C., Kuhle, J., Mina, M. J., Leng, Y., … & Ascherio, A. (2022). Longitudinal analysis reveals high prevalence of Epstein-Barr virus associated with multiple sclerosis. Science, 375(6578), 296-301.
Gianfrancesco, M. A. et Barcellos, L. F. (2016). Obesity and multiple sclerosis susceptibility: a review. Journal of neurology & neuromedicine, 1(7), 1.
Rosso, M. et Chitnis, T. (2020). Association between cigarette smoking and multiple sclerosis: a review. JAMA neurology, 77(2), 245-253.
Sestili, C., Grazina, I. et La Torre, G. (2021). HBV vaccine and risk of developing multiple sclerosis: a systematic review and meta-analysis. Human Vaccines & Immunotherapeutics, 17(7), 2273-2278.Sintzel, M. B., Rametta, M. et Reder, A. T. (2018). Vitamin D and multiple sclerosis: a comprehensive review. Neurology and therapy, 7, 59-85.
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Vos explications sont biens explicites et faciles à comprendre. Cela m a bien aidé. Merci pour led explications.
Septialement.
Merci pour cet article très documenté
Merci a vous!