Le syndrome de Korsakoff est une démence alcoolique qui entraîne une grave amnésie. Il s’agit généralement de la phase chronique du syndrome de Wernicke-Korsakoff. Le plus souvent dû à une carence en vitamine B1, il peut être traité lors de sa face aiguë et aura alors un assez bon pronostic.
Lorsque la maladie devient chronique, le traitement est moins efficace. Un sevrage alcoolique et une rééducation sont nécessaires pour assurer une bonne qualité de vie au patient.
Le syndrome de Korsakoff est un grave trouble neurologique qui affecte la mémoire. Également appelé psychose ou démence de Korsakoff, ce syndrome se caractérise essentiellement par une amnésie.
Il survient principalement en raison d’une carence en thiamine (vitamine B1). Celle-ci est souvent due à l’alcoolisme, mais d’autres problèmes de santé peuvent entraîner le syndrome de Korsakoff.
Cette pathologie neurologique est aussi souvent appelée syndrome de Wernicke-Korsakoff. En effet, la plupart des patients développent d’abord un trouble appelé l’encéphalopathie de Wernicke.
Le syndrome de Wernicke-Korsakoff a donc deux phases :
Le syndrome de Korsakoff est associé à un manque de vitamine B1 (thiamine).
La thiamine joue un rôle important dans la transformation du glucose en énergie par les cellules du cerveau. Lorsque le niveau de vitamine B1 dans le corps chute, les cellules cérébrales sont incapables de générer suffisamment d’énergie pour fonctionner correctement. En découlent des lésions irréversibles dans diverses régions du cerveau.
L’alcoolisme est la principale cause du déficit de vitamine B1. Les scientifiques ne savent pas encore pourquoi une forte consommation d’alcool provoque un grave manque en thiamine chez certains alcooliques. En effet, l’abus d’alcool peut affecter plutôt le foie, l’estomac, le cœur, les intestins ou d’autres systèmes de l’organisme chez d’autres patients.
Un faible taux de vitamine B1 peut d’abord entraîner une affection connue sous le nom d’encéphalopathie de Gayet-Wernicke. Ce trouble neurologique cause des lésions dans les régions cérébrales appelées thalamus et hypothalamus. Non traité, il entraîne la mort dans 1 à 2 cas sur 10.
Le syndrome de Korsakoff est le plus souvent une complication de la maladie de Gayet-Wernicke. Il se développe chez 80 % des personnes survivant à cette pathologie liée à l’alcoolisme. On parle alors de syndrome de Wernicke-Korsakoff. Il résulte de lésions cérébrales dans des zones du cerveau impliquées dans la mémoire.
D’autres causes peuvent entraîner une baisse des taux de cette vitamine importante et donc également provoquer un syndrome de Korsakoff.
Il peut s’agir des causes suivantes :
Outre le déficit de thiamine, le syndrome de Korsakoff peut être déclenché par l’un des facteurs suivants :
Les patients atteints de démence alcoolique souffrent généralement d’abord de l’encéphalopathie de Wernicke. Les symptômes du syndrome de Korsakoff apparaissent lorsque ceux de l’encéphalopathie alcoolique s’estompent.
Les symptômes de l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke sont les suivants :
La mémoire et le langage sont les principales fonctions touchées par cette démence alcoolique. Les symptômes du syndrome de Korsakoff sont les suivants :
Le diagnostic du syndrome de Korsakoff et celui de l’encéphalopathie de Gayet-Wernick reposent sur un examen clinique. Il est principalement fondé sur la présence des symptômes typiques des deux affections :
Le médecin recherchera ces pathologies chez des patients présentant des symptômes de malnutrition et de carence en vitamine B1, liés à des signes d’alcoolisme.
Si la famille ou le médecin constate des symptômes évoquant le syndrome de Korsakoff, il cherchera des signes d’alcoolisme.
Il effectuera notamment des tests de la fonction hépatique, pour vérifier l’état du foie du patient. Un taux élevé d’enzymes hépatiques est associé notamment à un abus d’alcool.
Il examinera :
Le médecin cherchera des signes de déficit en vitamine B1. Les analyses sanguines permettant d’évaluer la malnutrition sont les suivants :
Le syndrome de Korsakoff est difficile à identifier, car il peut être masqué par les symptômes d’autres affections courantes chez alcooliques : intoxication, syndrome de sevrage, infection ou traumatisme crânien.
Ainsi, le diagnostic du syndrome de Korsakoff nécessite une interruption de la consommation d’alcool pendant quelques semaines. En effet, les effets de l’alcoolisme, puis du sevrage doivent pouvoir s’estomper pour évaluer correctement le patient.
Le médecin va observer si les symptômes se stabilisent ou continuent de s’aggraver sans consommation d’alcool. Si le déclin des fonctions cognitives du malade se poursuit, il est possible qu’il soit également atteint de la maladie d’Alzheimer ou d’un trouble apparenté.
Moins utiles pour le diagnostic lui-même, certains tests d’imagerie cérébrale permettent d’évaluer l’étendue des lésions. En présence de troubles cognitifs, un neurologue peut ainsi demander la réalisation de l’un des tests suivants :
Le traitement du syndrome de Korsakoff doit commencer le plus tôt possible. Idéalement, il devrait être entamé lorsque la personne est encore en phase aiguë, c’est-à-dire atteinte d’encéphalopathie de Gayet-Wernicke.
Le traitement de l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke comprend les éléments suivants :
Le traitement permet de corriger la majorité des symptômes courants, tels que les troubles de vision, les mouvements oculaires anormaux, les difficultés de coordination et la confusion.
La perte de mémoire et le déclin cognitif sont moins susceptibles de montrer des signes d’amélioration. Ils peuvent nécessiter une prise en charge plus poussée. Néanmoins, un traitement rapide à la thiamine peut prévenir une détérioration supplémentaire.
Si la médication a été commencée trop tard ou en l’absence de traitement, de nombreux patients passent à la phase chronique de la démence alcoolique.
Le traitement du syndrome de Korsakoff comprend les éléments suivants :
Les chances de guérison des lésions causées par la maladie de Korsakoff sont malheureusement limitées. Seuls 2 cas sur 10 sont réversibles. Le traitement visera à arrêter la progression de la pathologie et à maintenir les fonctions restantes.
Une rééducation neuropsychologique permet d’améliorer les troubles de la mémoire et donc la qualité de vie du patient. Elle est généralement effectuée dans le cadre d’un séjour en hôpital psychiatrique.
La réhabilitation du patient Korsakoff permet de :
À la sortie d’hôpital, la prise en charge en maison de retraite médicalisée peut être nécessaire. En effet, comme toute démence, le syndrome de Korsakoff entraîne souvent une perte d’autonomie. Le retour à domicile n’est pas toujours possible ou souhaité. En Ehpad, le résident bénéficiera d’un accompagnement personnalisé et sera dans un environnement sécurisé. La consommation d’alcool peut être plus facile à contrôler en collectivité qu’à domicile.
Néanmoins, il n’est pas facile de trouver une maison de retraite acceptant les personnes atteintes de la maladie de Korsakoff. En outre, de nombreux patients ont moins de 60 ans et dans ce cas, ils ont besoin d’une dérogation d’âge de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) pour pouvoir être admis en Ehpad.
Les conseillers Cap Retraite peuvent vous aider à trouver un établissement adapté à l’accueil de votre proche atteint d’une démence alcoolique. Ils vous aideront dans les démarches nécessaires en vue de l’admission et de l’entrée en maison de retraite.
La maladie de Korsakoff peut être prise en charge rapidement
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Il n’y a pas de chiffres exacts concernant l’espérance de vie exacte d’une personne atteinte du syndrome de Korsakoff.
Les maladies liées à un abus d’alcool entraînent une diminution de l’espérance de vie de 24 à 28 ans par rapport à la population générale, d’après une étude nordique (Westman et al., 2015).
Dans l’ensemble, 50 % des patients décèdent dans les 8 ans suivant le diagnostic de l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke (Sanvisens et al., 2017).
Les principales causes de décès sont de graves infections bactériennes (44,5 %) et le cancer (33,3 %).
Le syndrome de Wernicke-Korsakoff se déclare entre 30 et 70 ans. Il touche plus souvent des hommes de 45 à 65 ans. Mais les femmes jeunes peuvent également être atteintes, car l’alcool a un impact plus dur sur leur santé.
Cette pathologie touche environ 1 à 2 % de la population générale. Mais elle est certainement sous-diagnostiquée.
Sources :
Sanvisens, A., Zuluaga, P., Fuster, D. et al. (2017). Long-term mortality of patients with an alcohol-related Wernicke–Korsakoff syndrome. Alcohol and Alcoholism, 52(4), 466-471.
Westman, J., Wahlbeck, K., Laursen, T. M., et al. (2015). Mortality and life expectancy of people with alcohol use disorder in Denmark, Finland and Sweden. Acta Psychiatrica Scandinavica, 131(4), 297-306.
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Très bien écris
Merci
Une femme de 35 ans qui a passee 4 mois en institution et qui a perdu la memoire a court terme ayant le syndrome peut tu espérer qu'elle retrouve la mémoire
Bonjour
Je vous remercie pour votre commentaire et vous invite a vérifier ce point la directement avec le médecin traitant de cette dame en question.
Belle journée