Le mésusage correspond à un mauvais usage intentionnel des médicaments. Quelle différence avec l’erreur médicamenteuse ? Comment les éviter ? Ce sont des questions importantes et nous y répondront au mieux dans cet article afin d’éviter les conséquences graves des mésusages et des erreurs médicamenteuses comme les hospitalisations, ou malheureusement parfois les décès.

En France, la consommation de médicaments est l’une des plus importantes d’Europe notamment pour deux catégories de traitements que sont les antibiotiques et les anxiolytiques.

Le Code de la Santé Publique, définit ce qu’est un médicament à l’article L.5111  comme « toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou chez l’animal ou pouvant leur être administrée, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique».

Avec le vieillissement, les chances de consommer davantage de médicaments augmentent. On estime que plus de 40 % des médicaments est consommée par les plus de 60 ans. La population âgée est donc particulièrement exposée aux risques médicamenteux.

En effet, les personnes âgées sont concernées en première ligne par le mésusage des médicaments qui est responsable de plus de 10 000 décès chaque année en France selon le Collectif Bon Usage du Médicament.
C’est trois fois plus que les décès liés aux accidents de la route !

Le mésusage se définit comme étant une utilisation intentionnelle, non appropriée et non conforme aux termes de l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) sur l’indication, la voie d’administration, la posologie, la durée de traitement et les recommandations de bonnes pratiques de manière générale.

Les erreurs médicamenteuses quant à elles, représentent l’omission ou la réalisation non intentionnelle d’un acte relatif à un médicament, qui peut parfois être à l’origine d’un risque ou d’un événement indésirable médicamenteux pour la personne concernée. Les conséquences des erreurs médicamenteuses comme des mésusages sont responsables de dégâts tels que les décès et les effets secondaires, pouvant être évitables dans la majorité des cas grâce à une vigilance renforcée en EHPAD et à domicile.

Le mésusage et l’erreur médicamenteuse peuvent parfois entrainer ce que l’on appelle des effets indésirables simples ou graves c’est-à-dire une réaction nocive et non désirée voire dans les cas graves un effet létal pouvant mettre la vie en danger ou provoquer une incapacité importante.

D’ailleurs, les effets indésirables médicamenteux seraient, en moyenne, « deux fois plus fréquents après 65 ans », ce qui représente un enjeu de santé publique majeur. En plus des phénomènes de mésusage et d’erreur médicamenteuse, il y a ce que l’on appelle l’iatrogénie médicamenteuse. Elle est définie par l’Assurance Maladie comme étant « l’ensemble des effets indésirables provoqués par la prise d’un ou plusieurs médicaments. »

Les causes sont diverses, mais généralement il s’agit soit d’une consommation médicamenteuse excessive (avec un nombre élevé de prescripteurs : médecin traitant, spécialiste, médecin urgentiste, etc.) amplifiée parfois par une automédication des personnes, soit d’une modification physiologique du patient ou du résident notamment au niveau de la diminution de certaines fonctions cardiaques, rénales ou pulmonaires par exemple.

Vous pouvez également consulter notre article sur les 5 conseils contre les risques des médicaments chez les personnes âgées.

Découvrez également la très bonne présentation d’Etienne Nouguez — Chargé de Recherche au CNRS : Quels sont les enjeux sociaux
autour de l’usage des médicaments ?

Questions fréquentes

Comment éviter le mésusage et l’erreur médicamenteuse ?

Il faut éviter l’automédication et demander conseil à son médecin traitant. Il faut également respecter les horaires et les doses prescrites.

Comment se traduit l’iatrogénie médicamenteuse ?

L’iatrogénie médicamenteuse peut se traduire différemment selon les personnes. Simple fatigue, troubles digestifs, hémorragie digestive, perte de poids, perte d’appétit, trouble de la vision, etc.

Puis-je prendre mes médicaments aux horaires qui me conviennent ?

Généralement non, il est préférable de suivre les conseils de votre médecin traitant et de respecter les horaires préconisés.

Les antalgiques tels que le paracétamol sont moins dangereux que les autres médicaments ?

On ne peut pas vraiment dire cela car souvent le paracétamol est pris en automédication et il peut y avoir des utilisations abusives. De plus, sur le long terme, le paracétamol peut entrainer des effets graves sur la santé comme une hépatite médicamenteuse en cas de surdosage. Tout médicament non prescrit pas votre médecin, doit faire l’objet d’une discussion avec lui afin de prévenir au maximum les effets indésirables.

Que faire en cas d’erreur médicamenteuse ou de mésusage d’un de mes proches ?

Il faut surveiller tout symptôme ou signe inhabituel, appeler le SAMU au 15 ou aller aux urgences si vous estimez qu’il y a une mise en danger. Echanger avec le médecin traitant et clarifier la prescription le cas échéant ou vous adresser au pharmacien de ville pour obtenir des conseils.

Ne restez pas seul.e, demandez toujours conseil à un professionnel de santé !

Article rédigé par Corinne Nkondjock, ancienne directrice adjointe en EHPAD, ayant aussi travaillé en SSIAD et en hôpital auprès de personnes âgées. Corinne a un doctorat en science de l’information et communication, et est infirmière généraliste.

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