Trouver une alternative à la maison de retraite est aujourd’hui plus aisé que jamais, grâce à la diversité des modes de logement et d’accompagnement adaptés aux personnes âgées. Aménagement du domicile, colocation senior, baluchonnage, résidence services… Autant de solutions aux profils variés des personnes âgées souhaitant éviter l’entrée en EHPAD.
Quelle alternative à la maison de retraite pour une prise en charge optimale ?
La question de la prise en charge la plus adaptée au grand âge se pose aussi bien pour les seniors que pour leurs proches.
L’hébergement en EHPAD est rarement le premier choix de la personne âgée lorsqu’elle commence à éprouver des difficultés. La plupart des seniors cherchent d’abord une alternative à la maison de retraite médicalisée pour répondre à leurs besoins tout en conservant un maximum d’indépendance.
Il existe, aujourd’hui en France, de nombreuses options pour bien vieillir dans un environnement adapté au profil et aux attentes de chacun.
Les principales alternatives à la maison de retraite sont les suivantes :
- Maintien à domicile aménagé ;
- Colocation senior ;
- Cohabitation intergénérationnelle solidaire ;
- Habitat inclusif ;
- Béguinage ;
- Habitat participatif pour les seniors ;
- Famille d’accueil pour les personnes âgées ;
- Baluchonnage ;
- Résidences seniors : résidences-services et résidences autonomie.
Alternative | Coût | Caractéristiques |
---|---|---|
Maintien à domicile | Dépend des aménagements et des services d’aide à domicile utilisés Moyenne selon l’âge(1) : – 600 € de 65 à 75 ans – 750 € de 75 à 85 ans – 2 000 € à partir de 85 ans | Possibilité de rester chez soi Nécessite : – une adaptation du domicile – des services d’aide à la personne |
Colocation senior |
| Mutualisation des frais et des ressources entre colocataires |
Cohabitation intergénérationnelle solidaire |
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Habitat inclusif |
| Habitat partagé ou groupé, avec un projet de vie sociale et partagée |
Béguinage |
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Habitat participatif |
| Conception et création d’un cadre de vie partagé |
Famille d’accueil | Reste à charge d’environ 1 200 € par mois(2) |
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Baluchonnage | Reste à charge d’environ 75 € par jour pour une intervention de 24 h(3) | Remplacement de l’aidant pendant 24 h, jusqu’à 6 jours de suite |
Résidences seniors |
| Vie dans un logement privatif au sein d’une structure avec espaces communs et services facultatifs |
Le maintien à domicile : comment l’aménager pour assurer une alternative à l’EHPAD ?
Un maintien à domicile bien optimisé peut constituer une alternative à la maison de retraite. En effet, plusieurs mesures permettent à la personne âgée de rester chez elle, même en cas de perte d’autonomie.
L’aménagement du logement pour plus de sécurité
Il est important de procéder au plus tôt à l’adaptation de son logement pour éviter l’entrée en maison de retraite. De petits aménagements simples, comme l’installation de barres d’appui, permettent de prévenir la majorité des chutes. En cas de mobilité réduite, il est toutefois recommandé d’effectuer des travaux plus lourds, comme le remplacement de la baignoire par une douche italienne.
Aides financières pour alléger la facture :
- MaPrimeAdapt’ de l’Anah,
- Aides des caisses de retraite (ex. : programme « Pour bien vieillir chez soi » de la CNAV…).
L’aide à domicile pour garantir l’autonomie
Par ailleurs, pour assister la personne âgée dans les actes de la vie quotidienne (AVQ), il est possible de recourir à l’aide à domicile.
Les services d’aide à la personne recouvrent aujourd’hui un large éventail de prestations : de l’entretien du logement jusqu’aux actes essentiels (toilette, habillage…). Ils comprennent également des dispositifs de téléassistance permettant d’appeler du secours en cas d’urgence.
Aides financières existantes :
- Allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour les seniors dépendants,
- Aides des caisses de retraite,
- Aide-ménagère du département.
Des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) peuvent aussi être mis en place pour la prise en charge des besoins médicaux du senior. Pour être remboursés par la Sécurité sociale, ils doivent être prescrits par un médecin.
Bon à savoir : cet accompagnement chez le senior peut aussi être fourni dans le cadre d’un dispositif appelé EHPAD à domicile. Le bénéficiaire reçoit la visite de professionnels de l’établissement, qui se rendent chez lui pour lui offrir un suivi équivalent à celui d’un EHPAD. Sa sécurité est assurée par des dispositifs de télésurveillance. Si besoin, il peut aussi être accueilli quelques jours ou nuits au sein de la structure, dans le cadre d’un séjour temporaire.
Découvrez nos conseils sur le maintien à domicile d’un aîné dépendant.
La colocation senior : une option économique et conviviale
La colocation senior est une alternative économique à l’EHPAD et au maintien à domicile classique. Elle permet de créer des liens avec des colocataires au profil similaire ou venant au contraire d’horizons différents.
Les usagers se partagent une maison ou un appartement, avec :
- des parties privatives — une chambre et si possible une salle de bain ;
- des espaces communs — salon, cuisine, jardin et autre en fonction de la taille du logement.
Grâce à cette configuration, le senior bénéficie d’un coin privé où il agit à sa guise, et il conserve ainsi une certaine indépendance. Les espaces communs permettent de vivre aux côtés d’autres personnes et d’avoir des échanges enrichissants. Les repas, par exemple, peuvent être pris ensemble et sont l’occasion de maintenir un lien social particulièrement important pour les seniors.
La vie en communauté permet de s’entraider et de mutualiser certaines ressources comme l’aide-ménagère. Les frais de loyer et d’énergie sont également divisés entre les résidents, ce qui allège la facture pour les retraités aux pensions parfois modestes.
Bon à savoir : il existe des organismes proposant des colocations clés en main entre seniors ou avec des étudiants. Plusieurs amis peuvent aussi se réunir pour créer leur propre projet de colocation.
La cohabitation intergénérationnelle solidaire : une solution gagnant-gagnant
La cohabitation intergénérationnelle solidaire est un dispositif encadré par la loi ELAN. Il s’agit d’un habitat partagé entre un senior de plus de 60 ans et un jeune de moins de trente ans. La personne âgée loue ou sous-loue son habitation au jeune dans le cadre d’un contrat spécifique.
Ce dernier peut ainsi accéder à un logement à moindre coût, en échange de quelques menus services rendus au senior. Il peut s’agir d’une présence bienveillante ou d’une assistance informatique, par exemple. En revanche, le jeune n’a pas pour rôle d’octroyer des services d’aide à la personne.
Cette solution permet de briser l’isolement des aînés et leur donne l’occasion de partager leur expérience avec un jeune au début de sa vie indépendante.
L’habitat inclusif : une mise en commun des ressources
L’habitat inclusif, défini par la loi ELAN, est un mode d’habitation regroupé s’adressant aux personnes âgées ou handicapées. Ces dernières choisissent de résider ensemble dans le cadre de l’une des formes de logement suivantes :
- habitat partagé — les résidents vivent en colocation dans une maison ou un appartement, avec des espaces privatifs et des pièces communes ;
- habitat groupé — les usagers résident dans des logements individuels au sein d’un même bâtiment, complexe ou quartier. Ils se partagent des espaces communs facilement accessibles depuis leur habitation.
Les résidents peuvent mutualiser leurs ressources pour optimiser leur prise en charge médico-sociale. Autrement dit, ils peuvent faire appel aux mêmes intervenants pour l’aide à la personne ou les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Ils partagent ainsi les heures auxquelles ils ont droit dans le cadre des différentes aides aux seniors et personnes en situation de handicap. Résultat : ils réduisent les coûts de l’accompagnement et augmentent les temps de présence de professionnels garantissant leur sécurité.
Par ailleurs, l’habitat inclusif se distingue de la colocation classique par l’existence d’un projet de vie sociale et partagée. Des activités sont organisées par un animateur dédié pour encourager la participation collective et renforcer les liens sociaux.
Bon à savoir : les aides financières, telles que l’APA et la PCH, peuvent être mises en commun pour payer les services partagés par les résidents.
Il existe également un forfait pour l’habitat inclusif, à hauteur de 3 000 à 8 000 € par an et par habitant. Attribué au porteur du projet, il contribue au financement du projet de vie sociale et partagée.
Le béguinage : un mode de logement privilégiant l’entraide
Le béguinage est une alternative à la maison de retraite, constituant souvent un cas particulier de l’habitat inclusif.
Ce mode d’habitat s’inspire des communautés de femmes religieuses laïques, les béguines, qui vivaient au Moyen-âge dans des logements regroupés autour d’une cour. Le concept a été modernisé et repris par des porteurs de projets qui sont souvent des collectivités locales ou des associations. Les logements sont installés dans d’anciens sites de béguinage aménagés pour accueillir des seniors ou dans de nouveaux environnements respectant le modèle médiéval.
La particularité ? Le béguinage s’efforce de reproduire l’esprit de solidarité et d’entraide du concept d’origine. Il existe encore, du reste, quelques projets préservant le caractère religieux à l’origine du dispositif.
Les béguinages regroupent en général une dizaine à une vingtaine d’habitations de plain-pied, adaptées au vieillissement et réunies autour de parties communes et d’une cour. Cette configuration favorise le lien social et le partage entre les résidents, tout en garantissant l’autonomie et l’indépendance de chacun.
En leur qualité d’habitats inclusifs, ces dispositifs incluent également des activités sociales partagées, visant à encourager les échanges.
Par ailleurs, il s’agit souvent de logements sociaux, ayant vocation à accueillir des seniors aux revenus limités. Les tarifs sont plafonnés par la localité d’implantation et l’admission peut être soumise à des conditions de ressources.
Aides financières possibles :
- Aides à l’autonomie (APA, caisses de retraite…) ;
- Aide au logement ;
- Forfait pour l’habitat inclusif, si les résidents sont des personnes âgées ou handicapées.
L’habitat participatif : un projet citoyen pour une retraite pleine de sens
L’habitat participatif est une forme de logement impliquant un groupe de personnes, notamment des seniors, qui conçoivent, construisent et gèrent ensemble leur cadre de vie. Cette alternative à la maison de retraite se distingue par la forte implication des résidents dès la phase de conception du projet. Elle convient généralement aux seniors autonomes et dynamiques, souhaitant créer leur propre communauté.
Les futurs occupants s’associent pour définir l’architecture des logements et créer des espaces communs variés :
- jardin ;
- salle commune ;
- buanderie ;
- locaux dédiés aux loisirs ou au sport…
Cette approche collective favorise un mode de vie où l’échange et la solidarité sont le maître mot, tout en permettant à chacun de bénéficier de son espace privé. Par ailleurs, la collaboration avec les collectivités et les bailleurs sociaux contribue à renforcer la mixité sociale et intergénérationnelle. C’est l’un des atouts majeurs de cette formule régie par la loi ALUR.
La famille d’accueil pour les personnes âgées : un cadre chaleureux et sécurisé
Lorsque la personne âgée ne peut plus ou ne souhaite plus rester seule dans son logement, elle peut être hébergée chez une famille d’accueil agréée.
Cette alternative à la maison de retraite offre la chaleur d’un foyer et l’assurance d’un accompagnement adapté au quotidien.
L’accueillant familial peut héberger simultanément jusqu’à trois personnes âgées ou handicapées (quatre, sous dérogation, pour accueillir un couple). Chaque résident dispose d’une chambre individuelle d’au moins 9 m² (16 m² pour un couple), qu’il peut souvent personnaliser à son goût. Cette pièce doit être située à proximité d’une salle de bain et de toilettes.
Outre l’hébergement, le senior accueilli bénéficie d’une assistance régulière dans les activités de la vie quotidienne. L’accueillant peut ainsi l’aider dans les actes essentiels comme la toilette et l’habillage. Il s’occupe de son linge et lui prépare des repas équilibrés adaptés à son régime alimentaire spécifique. Atout majeur : la famille offre un soutien émotionnel constant et fait participer le senior aux événements, tels que les fêtes de fin d’année et les anniversaires.
Aides financières :
- APA à domicile, PCH ;
- Aide au logement ;
- Aide sociale à l’hébergement (ASH), si la famille est habilitée à recevoir des bénéficiaires de l’aide sociale.
Le baluchonnage : un relayage à domicile pour remplacer l’aidant
Option pérennisée depuis le 1er janvier 2025, le baluchonnage permet au proche aidant d’une personne âgée ou handicapée d’être remplacé par un professionnel pendant plusieurs jours.
Le baluchonneur peut intervenir chez le senior 24 h sur 24, jusqu’à 6 jours d’affilée (94 jours par an maximum, pour un même salarié).
Cette solution de répit se pose en alternative au séjour temporaire en maison de retraite, pour les personnes dépendantes ayant besoin d’une surveillance permanente. Elle s’adresse notamment aux aînés atteints de la maladie d’Alzheimer et offre une nouvelle forme de relais aux aidants souvent fortement sollicités.
La résidence senior : l’autonomie au sein d’un établissement
Les résidences seniors constituent d’excellentes alternatives à l’EHPAD pour les personnes âgées autonomes à la recherche d’un lieu de vie sécurisé.
Chaque résident vit dans un logement privé au sein d’une structure disposant également de plusieurs espaces communs. Les habitations peuvent être des appartements (du studio au T4) ou des pavillons. Les établissements sont aujourd’hui variés, allant de l’immeuble résidentiel, généralement situé en centre-ville, au village senior, installé dans un espace plus rural.
Les résidences seniors proposent divers services collectifs facilitant le quotidien des personnes âgées hébergées :
- Restauration en salle à manger ou portage de repas ;
- Blanchisserie ;
- Ménage ;
- Surveillance ;
- Activités diverses (loisirs, activités sportives).
Il existe deux formes de résidences seniors :
- Les résidences services — généralement plus luxueuses, elles mettent l’accent sur des prestations de qualité. Certaines ont une piscine et une salle de sport ;
- Les résidences autonomie — souvent gérées par des collectivités ou des associations, elles bénéficient d’un forfait autonomie pour l’organisation d’actions de prévention de la dépendance.
Toutes ces alternatives à la maison de retraite permettent aux seniors de choisir le mode de vie leur convenant le mieux tout en bénéficiant d’un accompagnement adapté.
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