Votre proche ne peut pas rester à domicile ? Après certains accidents de la vie (chute, hospitalisation, perte du conjoint), il est parfois nécessaire de placer une personne âgée en urgence. Mais comment trouver la solution la plus adaptée, dans les meilleurs délais et à un prix raisonnable ? Hébergement temporaire ou permanent, démarches pour trouver une place rapidement, aides financières pour faire face aux imprévus… Suivez le guide pour garantir rapidement l’accompagnement de votre parent.
Quand placer une personne âgée en urgence ? Identifier les signes
Le placement d’une personne âgée en établissement n’est pas une décision facile à prendre, ni pour celle-ci ni pour la famille.
Il existe pourtant des moments où le bien-être physique ou psychique de votre proche est menacé. C’est parfois même le vôtre qui est dans la balance. Il est important de reconnaître ces situations pour garantir la qualité de vie et la sécurité de votre parent.
- Les chutes et le risque de perte d’autonomie. Une mauvaise chute peut entraîner des fractures graves et une crainte des déplacements, même dans la maison. De là, il n’y a parfois qu’un pas vers la dépendance ;
- Un état de santé dégradé et des hospitalisations répétées. Les allers-retours aux urgences sont un signe à ne pas négliger. Certaines maladies, surtout cardiaques ou respiratoires, nécessitent un accompagnement médical constant. C’est d’ailleurs souvent à la sortie d’hospitalisation que la question de l’entrée en maison de retraite se pose. En effet, le retour à domicile ne permet pas toujours de garantir la continuité des soins ;
- La perte du conjoint ou de l’aidant principal. Même une personne autonome sur le plan physique ne peut pas toujours rester seule à domicile. La perte d’un proche risque de favoriser la dépression. Le sentiment d’isolement ou de vide exprimé par votre parent ne doit pas être pris à la légère ;
- L’épuisement de l’aidant. Les difficultés du senior ne sont pas les seules limites au maintien à domicile. S’occuper d’un senior atteint de la maladie d’Alzheimer ou fortement dépendant est très éprouvant. Si vous ou vos proches ne pouvez plus faire face, l’urgence n’est pas moindre.
Face à ces situations, et à bien d’autres très personnelles, le placement d’un parent âgé est une option à considérer sérieusement, et souvent rapidement.
Quelles solutions quand le maintien à domicile n’est plus possible ?
Une fois convaincu que votre proche a besoin d’une prise en charge urgente, il est temps de déterminer laquelle lui convient le mieux. L’accompagnement peut prendre plusieurs formes, selon les besoins et préférences du senior et les vôtres.
L’accueil en EHPAD – un accompagnement complet
L’entrée en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) garantit une prise en charge maximale. Elle est adaptée lorsque votre proche ne peut pas accomplir seul certains gestes de la vie quotidienne : habillage, toilette, repas, etc.
Les raisons de cette perte d’autonomie peuvent être physiques (chute, perte de mobilité…) ou cognitives (maladie neurodégénérative).
Il existe plusieurs modes d’accueil en EHPAD :
- L’hébergement temporaire pour répondre à un besoin urgent, mais passager. Les séjours de quelques semaines (ou mois) sont recommandés notamment après une sortie d’hôpital. Ils constituent aussi une solution pour relayer l’aidant, lorsqu’il a besoin de répit ou en cas d’absence imprévue (maladie, hospitalisation…) ;
- L’hébergement permanent pour offrir un nouveau cadre de vie au senior qui ne peut plus ou ne souhaite plus rentrer chez lui. L’installation définitive peut être envisagée, notamment après le décès de l’aidant principal ou lorsque l’état de santé du senior a peu de chances de s’améliorer ;
- L’accueil de jour ou de nuit, pour assurer un relais aux moments les plus délicats. On y pense moins souvent en cas d’urgence. Pourtant, il peut constituer une solution, si l’accompagnement à domicile ne pose un problème qu’une partie de la journée.
L’hébergement en résidence senior
Le placement en résidence senior peut suffire, si votre proche est encore autonome.
Ces établissements offrent un cadre de vie sécurisé, ainsi que diverses prestations enrichissant la vie sociale et facilitant le quotidien.
Si l’urgence est plus sociale que physique, l’entrée en résidence-services ou autonomie est souvent une solution plus abordable. Les critères d’admission sont plus souples et les démarches parfois plus rapides.
L’accueil familial
Placement en urgence ne signifie pas nécessairement entrée en établissement. Les familles d’accueil pour les personnes âgées peuvent offrir une réponse conviviale, assez proche d’un maintien à domicile. Elles reçoivent souvent plusieurs seniors, ce qui garantit les liens sociaux et permet de prévenir l’isolement.
Votre proche disposera d’une chambre privative et bénéficiera d’un accompagnement quotidien assuré par un accueillant familial formé.
Les places libres peuvent toutefois être plus difficiles à trouver, mais tout dépend de l’offre et de la demande dans votre secteur géographique.
Comment trouver une place en EHPAD en urgence ?
Pour trouver rapidement une place en EHPAD, il est recommandé de suivre quelques étapes incontournables. Vous pourrez ainsi accélérer le processus, sans renoncer aux éléments clés de l’accompagnement.
Critères de choix d’un EHPAD en urgence
Avant de chercher une place en maison de retraite, il est important de bien définir les critères qui guideront vos démarches.
Les principaux critères de choix d’une maison de retraite sont les suivants :
- La nature de l’urgence : cherchez-vous une résidence pour mettre fin à l’isolement, remplacer un aidant absent ou assurer des soins constants à votre proche ? Selon vos besoins, les caractéristiques de la maison de retraite ne seront pas les mêmes ;
- Le profil médical de votre proche : les capacités d’accompagnement peuvent varier d’un établissement à l’autre. La majorité des EHPAD disposent d’unités protégées Alzheimer, mais pas tous. De plus, certaines pathologies nécessitent une prise en charge spécifique que seulement certaines résidences proposent ;
- Le budget : l’hébergement en EHPAD coûte en moyenne 2 630 € par mois (fin 2025). Les prix sont toutefois très variables selon la région, le statut et le standing de l’établissement. Il est plus difficile de trouver une place en urgence dans les résidences les plus abordables. Celles-ci ont généralement des listes d’attente. Faites dès que possible le point sur les ressources que vous pouvez mobiliser pour payer l’accueil. Des aides financières existent, mais leur mise en place peut être assez longue ;
- Vos préférences géographiques : il s’agit de décider si votre proche souhaite rester dans sa ville ou s’il préfère se rapprocher d’un membre spécifique de la famille. Les disponibilités et les tarifs sont aussi à prendre en considération : parfois, l’éloignement géographique permet d’économiser des centaines d’euros.
Les solutions pour trouver une place en EHPAD rapidement
Il existe plusieurs canaux pour trouver un établissement répondant à vos critères :
- Les lieux d’information pour les seniors et leurs familles :
- Centre local d’information et de coordination gérontologique (CLIC). Ce guichet de proximité peut vous aider dans vos démarches et vous remettre une liste d’établissements dans le département ;
- Centre communal d’action sociale (CCAS). Outre les informations sur les solutions locales, certains CCAS gèrent des maisons de retraite ;
- Service social de l’hôpital. À l’issue d’une hospitalisation, le travailleur social du service peut vous aider à trouver un EHPAD ;
- Les annuaires en ligne. Plusieurs sites Internet recensent les maisons de retraite de France. Par exemple, l’annuaire des maisons de retraite et des EHPAD de Cap Retraite vous permet de consulter les fiches détaillées de milliers de résidences ;
- Les services d’orientation en maison de retraite. Comparer seul les structures et vérifier les disponibilités peut être fastidieux. Les conseillers Cap Retraite sont à votre disposition, gratuitement, pour vous aider dans vos recherches. Au courant en temps réel des disponibilités de nombreux EHPAD, ils peuvent accélérer vos démarches et vous guident jusqu’à l’admission de votre proche.
La comparaison et la visite des résidences
Même dans l’urgence, il est recommandé de visiter plusieurs résidences pour vous assurer qu’elles correspondent à vos attentes.
Si possible, venez avec votre proche afin de l’impliquer dans son projet de vie.
Voici quelques conseils pour bien visiter une maison de retraite :
- Vérifiez le cadre de vie et la propreté ;
- Essayez de venir pendant les activités, pour vous faire une idée de la vie sociale ;
- Observez l’attitude du personnel à l’égard des résidents ;
- Visitez le jardin ou le parc ;
- Partagez un repas avec les autres résidents ;
- Posez des questions sur les mesures de sécurité mises en place ;
- Renseignez-vous sur les routines de soins ;
- Parlez avec les autres résidents et leurs familles.
Avant la visite, vous pouvez aussi consulter les avis laissés par les familles sur les fiches d’annuaire des résidences. Ils peuvent vous donner une idée rapide des établissements.
Remplir le dossier d’admission en EHPAD
Le dossier d’admission en EHPAD est nécessaire à la demande d’entrée en établissement. Composé de deux volets, administratif et médical, il joue un rôle important dans le processus de placement en urgence.
Il vous permet, à vous et au médecin qui remplit le volet médical, d’exposer les raisons de l’urgence de votre démarche.
En le renseignant soigneusement, vous aidez la direction de l’EHPAD à vérifier si l’établissement est adapté à votre proche. En fonction de la situation, la direction peut aussi décider de vous accorder la priorité.
Conseils pratiques : n’oubliez pas de joindre tous les justificatifs demandés pour éviter de retarder les procédures. Il s’agit d’un dossier unique : il peut être soumis simultanément à plusieurs résidences.
Consentement au placement d’urgence en maison de retraite
L’établissement d’hébergement a l’obligation de recueillir le consentement éclairé de la personne âgée à sa prise en charge. En général, cette formalité se fait lors de la conclusion du contrat de séjour.
Toutefois, si votre proche ne peut pas exprimer son consentement, c’est son représentant légal qui devra signer.
Lorsque votre parent est sous protection juridique, le curateur ou tuteur s’en charge. En cas d’habilitation familiale, le proche habilité peut signer pour lui.
Attention, si votre proche s’oppose à une entrée en maison de retraite, il peut être nécessaire de saisir le juge aux contentieux de la protection. De même, si aucune mesure n’a encore été mise en place et que votre proche ne peut pas s’exprimer.
Apprenez-en davantage dans notre article : Placement en EHPAD : qui le décide ?
Comment payer un placement urgent en EHPAD ?
Les différentes aides financières en maison de retraite peuvent être demandées pour financer un placement en urgence. Les démarches sont souvent longues, surtout pour l’aide sociale. Cependant, le département peut tenir compte de la situation et accorder une aide temporaire.
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) – Aide au répit et APA forfaitaire
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est accordée aux personnes âgées dépendantes (GIR 1 à 4), à partir de 60 ans.
L’APA en établissement
L’APA en EHPAD contribue au financement du tarif dépendance facturé par la résidence. L’instruction de votre demande peut prendre jusqu’à deux mois.
Mais en cas d’urgence, le département peut verser une APA forfaitaire, égale à la moitié du tarif dépendance le plus élevé (GIR 1-2). En cas de trop-perçu, il faudra le rembourser.
L’APA à domicile
L’APA à domicile aide à financer un plan d’aide, pouvant comprendre des solutions d’hébergement temporaire ou d’accueil de jour/nuit en EHPAD.
Le montant du plan d’aide est plafonné selon le GIR. Lorsqu’il est saturé et a atteint sa valeur maximale, il peut être majoré dans deux cas :
- Majoration pour le répit de l’aidant – S’élevant à 573,77 € maximum par an (en 2025), elle peut payer un court placement en urgence ;
- Majoration pour hospitalisation de l’aidant – Pouvant atteindre jusqu’à 1 139,94 € par an, elle permet de financer un tel accueil, à condition que l’aidant soit hospitalisé.
Conditions : l’aidant doit être indispensable au maintien à domicile et irremplaçable par un autre proche.
L’aide sociale à l’hébergement (ASH) – admission en urgence
L’aide sociale à l’hébergement (ASH) est versée par le département lorsque les revenus de la personne âgée sont insuffisants pour payer le séjour en EHPAD.
La procédure est souvent très longue. Elle fait intervenir l’obligation alimentaire et entraîne donc une enquête pour déterminer les possibilités de contribution des proches concernés.
Bon à savoir : le maire de la ville où réside le senior peut prononcer l’admission d’urgence à l’aide sociale. Il en informe le Conseil départemental, qui verse une avance à l’EHPAD, jusqu’à l’issue de l’instruction du dossier. Attention, en cas de refus de la demande, les sommes avancées doivent être remboursées. La demande se fait auprès du CCAS.
Les aides au logement
Les aides au logement (APL ou ALS) permettent de réduire les frais d’hébergement. Elles doivent être demandées auprès de la Caf ou de la MSA.
Les aides des caisses de retraite
Les différentes caisses de retraite prévoient une aide au retour à domicile après hospitalisation ou encore des aides au bien-vieillir. Si la situation du senior le justifie, ces dispositifs peuvent parfois financer un accueil de jour ou un hébergement temporaire urgent en EHPAD.
Bon à savoir : les conseillers Cap Retraite sont là pour vous aider dans vos demandes d’aides afin de faire face au coût d’un placement en urgence. N’hésitez pas à leur confier vos démarches de recherche d’un établissement. Ils vous accompagneront aussi dans ces procédures parfois complexes.
Questions fréquentes
Que faire quand un senior s’oppose à son placement urgent en EHPAD ?
Si votre proche s’oppose à un placement en EHPAD, alors que sa situation le justifie, il existe des recours. Vous pouvez demander une mise sous protection juridique et une décision du juge concernant l’accueil. Souvent, ce dernier commence par ordonner une sauvegarde de justice, mesure temporaire plus rapide à mettre en place. Il chargera alors un mandataire spécial de représenter le majeur pour son admission.
Que faire en attendant une place en maison de retraite ?
En attendant une place en maison de retraite, plusieurs solutions peuvent être mises en place pour sécuriser le maintien à domicile. Aménagez légèrement le logement, notamment en installant des barres d’appui dans les toilettes et la salle de bain. Augmentez les heures d’aide à domicile et demandez au médecin de prescrire un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD), le cas échéant.
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